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Prévention des accidents domestiques chez les enfants : étude AVICOU

L'équipe de rédaction de MEDADOM
août 2025

Saviez-vous que les accidents de la vie courante chez les enfants sont plus fréquents qu’on ne le croit ? Qu’il s’agisse d’accidents domestiques ou liés à la pratique d’un sport ou d’un loisir, ils représentent en effet la cause principale de décès chez les enfants de 1 à 4 ans, et la seconde cause de décès chez les enfants de 5 à 14 ans. Ces accidents sont pourtant évitables.

D’où l’importance de documenter de façon précise ce type d’accidents afin de pouvoir mener des actions de prévention spécifiques et efficaces. C’est l’objectif de la récente étude AVICOU menée par des chercheurs de l’Inserm et de Sorbonne Université. 

 

 

Les accidents de la vie courante chez les enfants

 

Par « accidents de la vie courante », le code de la santé publique entend l’ensemble des "traumatismes non-intentionnels, à l’exception des accidents de circulation et des accidents du travail". Sont ainsi concernés

  • les traumatismes liés aux noyades,
  • les suffocations,
  • les brûlures,
  • les chutes,
  • ainsi que les intoxications.

Genou blessé d'un enfant : accidents courants chez les enfants

Tous ces accidents peuvent survenir à la maison, à l’école ou dans le cadre de la pratique d’une activité sportive ou de loisir.

Plus fréquents qu’on ne le croit, les accidents de la vie courante représentent la première cause de décès chez les enfants de 1 à 4 ans et la seconde cause de décès chez les enfants 5 à 14 ans.

La plupart d’entre eux sont pourtant évitables grâce à des mesures de prévention. D’où l’importance de documenter de façon précise ce type d’accidents chez les enfants afin de pouvoir mener des actions de prévention spécifiques et efficaces

Jusqu’à présent, des données relatives aux accidents de la vie courante dans l’hexagone étaient disponibles grâce à l’analyse des données de mortalité et des recours aux urgences. Mais vu que toutes les victimes de ce genre d’accidents ne font pas forcément appel aux soins hospitaliers, d’autres sources épidémiologiques se sont révélées nécessaires pour approfondir ces connaissances.

 

Une étude pour mieux documenter les données sur les accidents de la vie courante chez les enfants

 

C’est la raison pour laquelle une récente étude, intitulée AVICOU, a été menée par des chercheurs de l’Inserm et de Sorbonne Université, à la demande de la Direction générale de la santé. Conduite dans l’hexagone entre mai 2022 et juin 2023, il s’agit dune étude observationnelle transversale prospective qui s’appuie sur le système de surveillance du réseau "Sentinelles". 

Le réseau "Sentinelles" désigne un réseau de surveillance et de recherche en soins primaires au sein de notre pays. Collaborant avec Santé publique France, les équipes de ce réseau se composent de médecins généralistes et de pédiatres. 

 

Au total, ce sont 162 médecins généralistes et 31 pédiatres libéraux répartis sur l’ensemble du pays qui y ont participé. Durant toute période de l’étude, les praticiens ont ainsi rapporté le nombre de cas d’accidents de la vie courante vus en consultation ainsi que leurs caractéristiques. Les objectifs d’une telle étude étaient multiples : 

  • Estimer les taux d’incidence annuels des accidents de la vie courante chez les enfants de moins de 15 ans vus en consultation de médecine générale et de pédiatrie dans l’hexagone.
  • Décrire les caractéristiques de ces accidents.
  • Estimer les taux d’incidence et décrire les caractéristiques des accidents de la vie courante chez les enfants vus en consultation et n’ayant pas recours aux urgences.
  • Décrire les caractéristiques des victimes n’ayant pas recours aux urgences.
  • Comparer les caractéristiques des accidents de la vie courante selon le recours ou non aux urgences.

 

De l’importance de prévenir les accidents de la vie courante chez les enfants

 

Après analyse des données, il en ressort que le nombre de consultations en médecine de ville liées à un accident de la vie courante chez les enfants de moins de 15 ans s’élève à plus de 550 000 par an (environ 476 000 consultations chez les médecins généralistes et 77 000 chez les pédiatres).

Dans trois-quarts des cas, les victimes de ces accidents n’ont pas consulté les services d’urgences. Et la grande majorité de ces consultations (estimée à 80%) a donné lieu à une prescription de médicaments, une prescription de soins ou causé une inaptitude au sport voire une absence scolaire.

 

Cette étude livre par ailleurs des informations quant aux circonstances de survenue des accidents de la vie courante chez les enfants. S’ils ont lieu le plus souvent à domicile pour les enfants de moins de 10 ans, ces accidents surviennent plutôt à l’extérieur, à l’occasion d’activités sportives ou de loisirs pour les enfants de plus de 10 ans.

La principale cause identifiée de ces accidents tous âges confondus ?  Les chutes impliquant du mobilier chez les moins de 5 ans ou survenant spontanément lors de jeux chez les plus de 5 ans. 

Les résultats de cette étude soulignent l’importance de prévenir la survenue de ces accidents de la vie courante chez les enfants. C’est en ce sens que la feuille de route 2024-2030 sur la pédiatrie et la santé de l’enfant ambitionne de renforcer les actions de sensibilisation et de communication auprès de la population. 

Parmi les outils de sensibilisation existants, citons un jeu disponible en ligne sur le site des « 1000 premiers jours » et intitulé « Zéro Accident : Un Jeu d’Enfant ! ». Il s’agit d’une expérience immersive visant à sensibiliser les parents et l’entourage des jeunes enfants aux risques domestiques (chutes, noyades, suffocations et intoxications).

Il s’agira dès lors de mettre en place de nouvelles interventions de prévention en ciblant particulièrement la prévention des chutes et en tenant compte des spécificités de ces accidents de la vie courante à chaque âge.

 

 

 

Sources :