La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) a publié le 25 septembre 2025 son bilan statistique sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG) en 2024. Cette étude révèle une progression du nombre d’IVG, une généralisation de la méthode médicamenteuse et des disparités régionales marquées.

En 2024, 251 270 IVG ont été pratiquées en France, contre 244 221 en 2023. Le taux de recours à l’IVG s’élève à 17,3 IVG pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans. Toutes les classes d’âge sont concernées par cette hausse.
Les femmes de 25 à 29 ans présentent le taux le plus élevé (29,8 IVG pour 1 000), tandis que les moins de 20 ans enregistrent une baisse par rapport à 2014 (5,5 pour 1 000 en 2024 contre 8,7 en 2014). Par ailleurs, la loi du 2 mars 2022, qui a prolongé le délai légal de recours de 12 à 14 semaines, ne représente que 1 à 2 % des IVG.
Depuis 2005, il est possible de pratiquer une IVG en dehors d’un établissement hospitalier. En 2024, 45 % des avortements ont eu lieu hors établissement (contre 41 % en 2023 et 43 067 en 2016).
Cette évolution s’explique par le recours massif à la méthode médicamenteuse, seule autorisée hors établissement (sauf exceptions). En 2024 :
- 80 % des IVG se font par voie médicamenteuse (contre 68 % en 2019 et 31 % en 2000) ;
- En établissement de santé, 64 % des IVG sont également médicamenteuses.
La pratique des sages-femmes s’impose progressivement. En 2024 :
- Plus de 50 000 IVG ont été réalisées par des sages-femmes libérales, ce qui représente la moitié des IVG en cabinet ;
- 1 442 sages-femmes et 1 820 médecins ont pratiqué des IVG en libéral ;
- Les IVG en téléconsultation restent marginales : environ 1 600 ordonnances ont été délivrées directement en pharmacie.
Le recours à l’IVG reste deux fois plus élevé en Outre-mer qu’en métropole. En 2024 :
- Le taux est de 46,5 IVG pour 1 000 femmes en Guyane, contre 12,4 en Pays de la Loire. Alors qu’en métropole, les régions où l’IVG est la plus pratiquée sont l’Île-de-France et la Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Selon le site officiel ivg.gouv.fr, une IVG médicamenteuse en téléconsultation peut être réalisée par un médecin ou une sage-femme, à condition qu’une convention soit signée avec une structure disposant d’un service d’urgence. Le parcours inclut plusieurs étapes :
- Information et remise du dossier-guide IVG, ainsi qu’une attestation de consultation ;
- Consultation psychosociale (obligatoire pour les mineures) ;
- Consentement écrit et remise des ordonnances via téléconsultation ;
- Retrait des médicaments en pharmacie et prise à domicile ou en centre de santé, avec possibilité d’assistance en visio.
Selon l’article L. 2212-2 du Code de la santé publique, l’IVG ne peut être pratiquée que par un médecin ou sage-femme, et dans certains cas (hors établissement) sous conditions de convention avec un établissement autorisé. MEDADOM ne propose pas une prescription d’IVG à distance.
Sources :