Des hôpitaux et cliniques, aux pharmacies, en passant par les plateformes de télémédecine, le système de santé a minutieusement préparé l'accueil d'un grand nombre de patients pour l'événement sportif mondial qui débutera le 26 juillet prochain.
Des zones de forte affluence sont attendues, notamment les sites olympiques, le lieu de la cérémonie d'ouverture, les fan zones à travers la France, et le club de France à la Villette à Paris.
Pas moins de 15 millions de visiteurs sont attendus à Paris et en Île-de-France pour cet événement sportif mondial, dont les épreuves se dérouleront sur 35 sites à travers la France. En plus des touristes venus du monde entier, environ 10 500 athlètes, 6 000 journalistes et 45 000 volontaires seront présents. La demande de soins non programmés pourrait ainsi augmenter de 5 % en région parisienne, selon l'Agence régionale de santé (ARS), qui travaille sur ce défi sanitaire depuis plusieurs mois.
À l'approche des Jeux, le système de santé est-il prêt à gérer l'afflux de touristes, spectateurs, Parisiens et Franciliens ?
L’Agence régionale de santé a réuni, le mardi 11 juin 2024, l’ensemble des acteurs franciliens de l’offre de soins pour présenter les dispositifs mis en œuvre pour la période estivale, avec une concentration sur les actions spécifiques au contexte des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Selon les dernières données de l'office du tourisme, 15 millions de visiteurs cumulés sont attendus pendant les Jeux sur le territoire francilien, dont une très forte majorité de Français et près de 50 % de visiteurs franciliens. Les départements les plus concernés sont Paris, la Seine-Saint-Denis, mais aussi la Seine-et-Marne, les Yvelines et les Hauts-de-Seine.
Dans la perspective des Jeux, d’importants travaux de préparation sont engagés à tous les niveaux depuis près de deux ans. Ces efforts visent à s’assurer que l’offre de soins pourra faire face aux flux touristiques induits par l'événement et que le système de santé saura répondre à toute alerte ou situation sanitaire exceptionnelle qui pourrait survenir.
Une organisation sanitaire dédiée :
Le Centre de Crises Sanitaires (CCS) de la Direction Générale de la Santé, et plus particulièrement son centre opérationnel (CORRUSS), verra ses effectifs doublés durant la période. Mobilisé dès le relais de la flamme jusqu’à la fin des Jeux Paralympiques, ce centre adaptera sa posture pour faire face à toute situation. Un dispositif d’astreinte inédit et renforcé sera mis en place, incluant des recrutements et une organisation spécifique. En cas de crise ou de situation sanitaire exceptionnelle, une capacité importante de montée en charge du dispositif est prévue.
Face à l'afflux attendu, les hôpitaux franciliens ont ouvert des lits supplémentaires et renforcé les services d'urgence et d'aval. À quelques jours des premières épreuves, l'Agence régionale de santé (ARS) Île-de-France se dit prête : 1 300 lits supplémentaires ont été ouverts, portant le total à 38 000 lits, dont 750 dans les hôpitaux de première ligne comme ceux de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris et douze autres centres hospitaliers, afin de gérer l'afflux de visiteurs attendus dans la région.
Les hôpitaux sont préparés à offrir des soins renforcés durant les Jeux Olympiques, avec un renforcement des lignes des SAMU, incluant deux hélicoptères médicalisés supplémentaires en région parisienne. Concrètement, 750 lits supplémentaires seront disponibles dans les services de médecine, chirurgie, obstétrique (MCO) et soins critiques. De plus, les urgences seront renforcées dans plusieurs établissements de l’AP-HP ainsi que dans douze autres hôpitaux publics et cliniques privées mobilisés par les autorités.
SAMU, pompiers, Croix-Rouge et sécurité civile ne sont qu'une partie des acteurs impliqués dans la sécurité médicale des JO. Ces différents services devront travailler en étroite collaboration tout au long de l'événement.
Un groupement de cinq associations soutiendra Paris 2024 :
Dans les enceintes sportives et leurs zones d'attente, c’est le COJOP qui sera responsable de la gestion des secours, avec l’aide d’associations comme la Croix-Rouge.
En dehors de ces zones, la Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion des Crises (DGSCGC), qui dépend du ministère de l'Intérieur, coordonnera les services de secours bénévoles et ceux dépendant de l'État (SAMU et pompiers).
L'Agence régionale de santé d'Île-de-France (ARS IDF) a élaboré le plan de gestion des hôpitaux de la région parisienne. Pour la médecine de ville et les hôpitaux et cliniques privés, « nous serons amenés à communiquer dans les semaines à venir », précise l’ARS IDF.
Les soins seront assurés comme durant un été normal, mais certains services ont été renforcés pour tenir compte de l’affluence de visiteurs et des contraintes particulières.
Les soins et services à domicile seront maintenus, et les professionnels de l’hospitalisation à domicile (HAD) de l’AP-HP sont organisés et ont pris leurs dispositions pour accéder à tous les périmètres.
Aucun hôpital de l’AP-HP n’est situé dans le périmètre « rouge » proche des sites olympiques ou paralympiques. Ainsi, l’accès à ces hôpitaux ne nécessite pas de « Pass Jeux » et reste possible en véhicule, à pied ou à vélo.
Cependant, l’accès à certains hôpitaux sera ponctuellement restreint avant et pendant la cérémonie d’ouverture et lors d’épreuves sur route. Il est donc important de connaître les dates et d’anticiper ses déplacements, en privilégiant les transports en commun.
Le port du masque est obligatoire dans tous les services d’urgence des hôpitaux de l’AP-HP entre le 22 juillet et le 11 août.
En cas de besoin, il est recommandé d’appeler le 15 pour obtenir des conseils et être orienté vers un service de soins adapté (médecins en ville, centres de santé ou hôpitaux).
Trois établissements de l’AP-HP seront hôpitaux « de référence » pour des publics spécifiques :
L’ARS Île-de-France a lancé un appel à candidatures pour identifier les centres volontaires pour la prise en charge des soins non programmés durant les Jeux olympiques.
SOS Médecins Paris a proposé ses services pour cette période. SOS Médecins Grand Paris possède cinq centres médicaux fixes offrant des consultations et des visites de 8 heures à minuit, tous les jours de la semaine. Deux de leurs centres ont été sélectionnés par l'ARS. En tout, six points fixes ont été choisis pour garantir un maillage équilibré à Paris.
Les deux sites retenus sont :
Sur le plan opérationnel, des médecins en astreinte seront disponibles pour prendre en charge un afflux de patients et traiter des problèmes infectieux ou des traumatismes légers, tout en restant prêts à intervenir en cas d’événement sanitaire exceptionnel, tel qu’une épidémie ou un attentat.
Pour rappel, SOS Médecins utilise des véhicules pour ses interventions et, jusqu’à présent, l’ARS Île-de-France et la préfecture de Paris ont assuré qu'ils pourront circuler dans les zones de sécurité sans laissez-passer numérique, les médecins devant toutefois présenter leur carte professionnelle en cas de contrôle. Les médecins se déplaçant à pied pour des visites à domicile devront utiliser un QR code.
Cependant, une question reste à résoudre avec les autorités concernant les voies de circulation réservées. Sans facilités de circulation pendant les JO, les visites à domicile risquent d’être très difficiles à effectuer.
La mobilisation pour assurer une offre de soins optimale se fait également par la télémédecine et notamment par la téléconsultation.
En effet, pour assurer les soins de manière équitable, MEDADOM société de téléconsultation a décidé de traduire le parcours patient en anglais et propose une offre de soins non programmés pour permettre aux touristes présents pendant les Jeux Olympiques d’être pris en charge sans que la langue ne soit une barrière au soin demandé.
De plus, avec l'afflux de touristes en France additionné au nombre de franciliens durant les JOP 2024, la demande pour des soins médicaux non programmés est susceptible d'augmenter. Pour éviter la surcharge des cabinets médicaux, des hôpitaux et des maisons de santé, MEDADOM se mobilise aux côtés de ses 850 médecins et des 4 500 pharmaciens équipés par ses dispositifs, afin d'offrir le meilleur soutien possible aux patients de la région Île-de-France et de France.
Pour rappel MEDADOM c’est :
Sources :
- Institut Pasteur - Jeux de Paris 2024 : l’Institut Pasteur impliqué dans la surveillance sanitaire
- Santé gouv - Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 Bougeons avec les Jeux : le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités s’engage
- Le Quotidien du médecin - À l’aube des JO, le Centre de crises sanitaires muscle son jeu
- Les Echos - JO de Paris 2024 : le système de santé sur le qui-vive
- Agence Régionale de Santé - Faciliter l’accès aux soins cet été et pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024
- Paris Office du tourisme et des congrès - Fréquentation : qu’attendre des Jeux
Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ?
- Le Monde - Santé : avec les Jeux olympiques, l’offre de soins en Ile-de-France sous les projecteurs