Journée Mondiale de lutte contre le SIDA
Journée mondiale de lutte contre le SIDA 2024 : Mettre fin à l'épidémie par les droits humains
Chaque année, le 1er décembre, la Journée mondiale du VIH offre une occasion de sensibilisation et de mobilisation face à l'épidémie mondiale de VIH/sida. Si des progrès significatifs ont été réalisés depuis les débuts de l'épidémie dans les années 1980, les chiffres actuels rappellent que des efforts substantiels restent à fournir.
Cette journée, placée en 2024 sous le thème « Suivons le chemin des droits – Notre santé, nos droits », met l'accent sur le rôle essentiel des droits humains et de l’équité dans l’accès aux soins pour éradiquer cette menace mondiale d’ici 2030.
La Journée mondiale de lutte contre le Sida a été lancée en 1988, elle a été la première journée internationale dédiée à la santé à un niveau mondial. Elle a pour but de sensibiliser à l'impact du VIH (virus de l'immunodéficience humaine) sur la vie des personnes, à l'éradication des discriminations, à la suppression des stigmatisations mais aussi à l'amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes du VIH.
Des défis sociaux et structurels : une contamination persistante
En 2023, environ 39,9 millions de personnes vivaient avec le VIH dans le monde, dont 53 % de femmes et de filles. Cette même année, 1,3 million de nouvelles infections ont été enregistrées, un chiffre qui reste élevé malgré les avancées en matière de prévention. Les décès liés au VIH, bien qu’en diminution grâce aux traitements antirétroviraux, atteignent encore 630 000 cas en 2023.
Un des défis majeurs reste l’accès équitable au dépistage et au traitement. Si 77 % des personnes vivant avec le VIH bénéficient aujourd’hui de traitements antirétroviraux, cette proportion chute à 57 % chez les enfants, soulignant des inégalités préoccupantes. Environ 5,4 millions de personnes ne savent pas qu’elles sont séropositives, ce qui freine les efforts pour atteindre l’objectif d’éradication d’ici à 2030.
En France, des initiatives comme « VIHTest » permettent d’améliorer le dépistage, notamment grâce à l’accès gratuit et sans ordonnance aux tests. En 2023, le programme a vu une hausse significative des dépistages, passant de 30 000 à 60 000 tests mensuels. Ces efforts contribuent à détecter les cas précoces, une condition clé pour un traitement efficace et une prévention des transmissions.
Malgré ces progrès, des défis sociaux et structurels persistent. La stigmatisation et la discrimination envers les personnes vivant avec le VIH restent des barrières majeures à l’accès aux soins. Les groupes marginalisés, comme les personnes migrantes, les minorités sexuelles et les usagers de drogues, continuent de faire face à des obstacles disproportionnés.
La transmission du VIH : déconstruction et mythe
Les femmes enceintes et la prévention de la transmission du VIH
Grâce aux avancées scientifiques et médicales, les femmes vivant avec le VIH peuvent aujourd'hui réduire presque totalement le risque de transmission du virus à leur enfant pendant la grossesse, l’accouchement ou l’allaitement. Avec un suivi médical approprié et l'administration d'un traitement antirétroviral efficace, le taux de transmission peut être inférieur à 1 %.
Cette réussite repose sur :
- Un dépistage précoce pendant la grossesse ;
- La prise de traitements antirétroviraux par la mère et parfois par le nouveau-né ;
- Des conseils adaptés sur l’allaitement, qui peut être évité ou géré en milieu contrôlé selon les contextes locaux.
Les autres situations où le VIH ne se transmet pas
Il est essentiel de déconstruire certains mythes autour des modes de transmission du VIH. Le virus ne se transmet pas dans les situations suivantes :
- Par les contacts quotidiens, comme serrer la main, partager des couverts ou utiliser des toilettes communes ;
- Par la salive, la sueur, les larmes ou les piqûres d'insectes ;
- Lors d’un baiser, sauf en cas de présence de plaies ouvertes dans la bouche de chaque partenaire et d'une quantité importante de sang, ce qui est extrêmement rare.
De plus, les traitements antirétroviraux peuvent rendre la charge virale indétectable, empêchant ainsi toute transmission par voie sexuelle. Ce concept est résumé par le slogan scientifique « Indétectable = Intransmissible » (I=I), qui est aujourd’hui largement reconnu et soutenu par les institutions internationales comme l’OMS et ONUSIDA.
Les traitements disponibles pour le VIH et la prévention avec la PrEP
Les traitements antirétroviraux (ARV)
Le traitement standard pour les personnes vivant avec le VIH repose sur les antirétroviraux (ARV). Ces médicaments bloquent la réplication du virus, réduisent la charge virale dans l’organisme, et permettent au système immunitaire de se maintenir. Aujourd’hui, les ARV sont souvent administrés sous forme de traitement combiné à prise quotidienne, regroupant plusieurs molécules en un seul comprimé. Grâce à ces traitements, une personne peut atteindre une charge virale indétectable, ce qui signifie qu’elle ne transmet plus le virus par voie sexuelle (principe « Indétectable = Intransmissible » ou I=I).
La prophylaxie pré-exposition (PrEP)
La PrEP est un traitement préventif destiné aux personnes séronégatives exposées à un risque élevé d’infection par le VIH, comme les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes (HSH) ou les travailleurs du sexe. Elle consiste en une prise régulière ou à la demande de comprimés contenant des ARV (tenofovir et emtricitabine). Lorsqu’elle est correctement utilisée, la PrEP réduit de plus de 99 % le risque de transmission par voie sexuelle. Ce traitement préventif joue un rôle clé dans les stratégies de lutte contre le VIH.
Les traitements post-exposition (TPE)
Le TPE est un traitement d’urgence destiné aux personnes exposées au VIH, comme après un rapport non protégé ou une exposition accidentelle. Ce traitement, à base d’ARV, doit être commencé dans les 48 heures suivant l’exposition et pris pendant 28 jours pour prévenir l’infection.
Ces avancées thérapeutiques, combinées aux efforts de dépistage et à l’éducation, ont transformé la prise en charge du VIH, permettant de vivre une vie longue et en bonne santé tout en réduisant les nouvelles infections.
La téléconsultation dans la prescription de la PREP
Le saviez-vous ?
- En 2022, la loi sur le don de sang a évolué en France, permettant à certaines personnes vivant avec le VIH, sous traitement antirétroviral efficace et avec une charge virale indétectable, de donner leur sang. Cette avancée, fondée sur le principe « Indétectable = Intransmissible » (I=I), reflète les progrès scientifiques tout en garantissant la sécurité transfusionnelle et une plus grande inclusivité.
- En France, environ 65 000 autotests VIH sont vendus chaque année. Parmi un panel de 10 500 hommes observés entre 2022 et 2023, 14,3 % ont eu recours à ce mode de dépistage, tandis que 4 % l'ont utilisé lors de leur dernier test. Bien que cet échantillon ne soit pas représentatif de la population générale, il illustre l'utilisation variée des différentes méthodes de dépistage.
Sources :
- Service public - Journée mondiale de lutte contre le Sida le 1er décembre 2024
- UNAIDS - World AIDS Day report 2024
- OMS - site officiel
- VIH - Utilisation de la PrEP en France, dernières données EPI-PHARE
- Presse Inserm - site officiel
- Sidaction - Don du sang : ouvert sans conditions aux homosexuels à partir de mars
- Assemblée Nationale - PROPOSITION DE LOI
- VIH - Le don du sang, toujours plus sûr
- UNAIDS - UNAIDS report shows that upholding human rights is vital for ending the AIDS pandemic