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Le Monkeypox ou la variole du singe en France : décryptage

L'équipe de rédaction de MEDADOM
5 sept. 2024 08:30:00

Les épidémies, souvent imprévisibles et meurtrières, peuvent toucher n'importe qui, où que ce soit, en raison de la mondialisation des transports. Si certaines, comme la grippe ou le choléra, sont bien connues, d'autres sont causées par des agents pathogènes émergents identifiés depuis les années 70, tels que les virus du sida, du SRAS, ou Ebola. Des virus récents comme le Nipah ou la variole du singe préoccupent également les scientifiques. En mai 2022, des cas de variole du singe ont été signalés en Europe, entraînant une surveillance accrue en France et en Europe.

Alors que l’actualisation des recommandations vaccinales de la Haute Autorité de santé doit être publiée le 30 août, les autorités rappellent la marche à suivre en cas d’apparition de cas de variole du singe.

Médecin qui examine la peau de la main d'une patiente car suspicion de variole du singe

 

Quels sont les symptômes du monkeypox ou variole du singe ?

 

La variole du singe est une maladie infectieuse caractérisée par une éruption cutanée, qui peut être isolée ou accompagnée de fièvre, de ganglions enflés et/ou de maux de gorge. La transmission se fait par contact physique rapproché, partage de linge ou d'objets, et parfois par gouttelettes. La maladie peut se transmettre de rongeurs à l'humain, ainsi qu'entre humains.

Les vésicules, remplies de liquide avant de se dessécher, apparaissent principalement sur le visage, la zone anogénitale, les paumes et les plantes des pieds, mais peuvent toucher tout le corps et les muqueuses, notamment buccales et anogénitales, où elles sont très douloureuses.

L'incubation peut durer de 5 à 21 jours, suivie d'une phase de fièvre de 1 à 3 jours. La maladie guérit généralement spontanément en 2 à 3 semaines, voire 4 semaines dans certains cas.

 

Quels sont les clades du monkeypox ou variole du singe ?

 

Un clade c’est est un groupe d'organismes vivants ou ayant vécu, comprenant un organisme particulier et la totalité de ses descendants.

Pour le monkeypox, aussi appelé variole du singe, on distingue deux principaux clades : le clade 1, originaire du bassin du Congo en Afrique centrale, et le clade 2, présent en Afrique de l’Ouest.

Depuis début 2023, les épidémies de variole du singe liées au clade 1 augmentent en Afrique, et le nombre de cas en 2024 a déjà dépassé celui de 2023. Ce clade est différent de celui responsable de l'épidémie de variole du singe en Europe en 2022 (clade 2). Des cas confirmés de monkeypox ont également été signalés dans des pays voisins de la RDC, comme le Rwanda, l'Ouganda, le Burundi, le Kenya, la Centrafrique et le Congo.

Le mercredi 14 août 2024, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré une Urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) en réponse à la propagation active de la variole du singe de clade 1 en Afrique centrale. Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) considère que le risque d'infection par le clade 1 pour la population générale de l'UE/EEE est faible. Cependant, ce risque est modéré pour les personnes ayant de multiples partenaires sexuels non infectés ou non vaccinées lors de l’épidémie de 2022, et élevé en cas de contacts étroits avec des cas importés de variole du singe.

En France, aucun cas de contamination par le clade 1 n’a été recensé à ce jour, mais des cas isolés ou sporadiques pourraient apparaître. Un premier cas de variole de singe de clade 1 a été détecté en Suède le 15 août 2024.

 

Quels sont les gestes à adopter en cas de symptômes ou de contamination ?

 

Recommandations de la HCSP

Le Haut conseil de la santé publique (HCSP) a actualisé, le 8 juillet 2022, ses recommandations en se basant sur les données disponibles :

  • Les mesures de prévention à adopter autour d'un cas, telles que les conduites à tenir à domicile, lors de déplacements nécessaires, les recommandations de nettoyage et désinfection de l’environnement, ainsi que l’évitement des rapports sexuels pendant la période d’isolement ;

  • Les mesures de prévention en milieu de soins, pour protéger le personnel, le patient, et les visiteurs, ainsi que les consignes de nettoyage et désinfection de l’environnement du patient ;

  • Les mesures de prévention pour le grand public et certaines populations spécifiques, notamment lors de rassemblements et événements festifs. Le HCSP souligne que les personnes infectées ou suspectées d’être infectées par le virus du Monkeypox ne doivent pas participer à ces rassemblements, surtout ceux impliquant des contacts physiques intimes ou sexuels ;

  • Le HCSP souligne que, pour la population générale, seules les personnes ayant eu un contact physique étroit avec une personne présentant une infection symptomatique au virus Monkeypox sont à risque de contamination.

 

Comment le virus Monkeypox ou variole du singe se transmet ?

La transmission de la variole de singe se produit lorsqu'une personne entre en contact avec un animal, un humain ou des matériaux contaminés par le virus. Le virus pénètre dans l'organisme via une lésion cutanée (même invisible), les voies respiratoires ou les muqueuses. La transmission de l’animal à l’humain peut survenir par morsure, griffure, préparation de viande de brousse, ou par contact direct ou indirect avec des fluides corporels ou des lésions cutanées. Il n'existe pas habituellement d'animaux réservoirs en Europe.

Entre humains, la contamination du virus est possible principalement au sein de la famille et des proches. La transmission interhumaine se fait par contact direct avec une personne infectée, par les fluides corporels, les lésions cutanées, les muqueuses internes (comme la bouche) ou de manière indirecte par des objets contaminés, tels que vêtements ou linge de lit. Elle peut également se produire par des gouttelettes (postillons, éternuements) lors d’un contact prolongé en face à face.

Il est donc essentiel que les personnes infectées respectent un isolement jusqu'à la disparition des dernières croûtes, généralement pendant environ 3 semaines.

 

En cas de symptômes : quelle est la marche à suivre ?

En cas d'apparition d'une éruption cutanée, avec ou sans fièvre, le patient doit contacter son médecin traitant ou un centre gratuit d'information, de dépistage et de diagnostic (Cegidd) et s'isoler immédiatement. Il est également possible de réaliser une téléconsultation sur le site MEDADOM pour prendre contact avec un médecin.


Après une phase d'incubation pouvant durer de 5 à 21 jours, la fièvre persiste généralement de 1 à 3 jours. La guérison survient le plus souvent spontanément en 2 à 3 semaines, mais peut parfois prendre jusqu'à 4 semaines.

Si le diagnostic est positif, la personne doit s'isoler pendant 21 jours à partir de l'apparition des premiers symptômes, ou plus longtemps si les lésions cutanées ou muqueuses ne sont pas complètement cicatrisées. Si un isolement strict n'est pas possible, il est crucial de limiter les interactions sociales. Le télétravail est fortement recommandé, ou, à défaut, un arrêt de travail. Lors de sorties nécessaires, la personne infectée doit couvrir ses lésions et porter un masque chirurgical ; les croûtes des plaies doivent être éliminées dans un sac poubelle doublé.

Les personnes testées positives doivent informer tous leurs contacts potentiels du risque de contamination, afin qu'ils se surveillent eux-mêmes (prise de température et observation de la peau) et se fassent vacciner dans les quatre jours suivant le dernier contact à risque (et au plus tard 14 jours après le contact).

En cas d'aggravation des symptômes, il est important de contacter le Samu-Centre 15, qui orientera la personne vers un service spécialisé. À la fin de l'isolement, il est nécessaire de procéder à un nettoyage minutieux de son domicile (linge, vaisselle, surfaces).

Schéma représentant la transmission du MONKEY POX

 

Quelle est la stratégie vaccinale ?

 

En attendant la publication d'un nouvel avis de la Haute Autorité de santé (HAS) prévue pour le 30 août, la stratégie vaccinale en place reste celle définie lors de l'épidémie de 2022. En cas de post-exposition, les adultes considérés à risque élevé, tels que les professionnels de santé ayant été exposés sans protection individuelle, peuvent être vaccinés. Le vaccin est administré dans les quatre jours suivant le contact à risque, avec un délai maximal de 14 jours.

En prévention, la vaccination est recommandée pour les groupes les plus exposés : les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), les personnes trans ayant de nombreux partenaires sexuels, les travailleurs du sexe et les professionnels dans les lieux de consommation sexuelle.

Depuis 2022, la vaccination contre la variole du singe a continué sans interruption et connaît actuellement une remontée après une période de baisse.

Les personnes éligibles à la vaccination préventive, qui n'ont pas été vaccinées en 2022 ou l'ont été de manière incomplète, peuvent se rendre dans l'un des 200 centres de vaccination ouverts depuis 2022. Les autorités précisent que cette vaccination n'est pas urgente, étant donné que le clade 2 circule à bas bruit en Europe et qu'aucun cas de clade 1 n'a été signalé en France jusqu'à présent.

 

Dispositifs d’écoute et téléconsultation

 

Mercredi 13 juillet, un dispositif d’écoute est ouvert afin de répondre aux questions suscitées par la variole du singe. Subventionné par Santé publique France et porté par SIS Association,  « Monkeypox info service » est accessible tous les jours de 8h à 23h, au numéro vert 0 801 90 80 69 (appel et services gratuits, anonyme et confidentiel).

MEDADOM propose de la téléconsultation de 8h à 22h, 7j7 via son application et en pharmacie, un médecin généraliste peut répondre à vos questions en cas de suspicion de contamination et vous rappeler les procédures à suivre : déclarations de la contamination, prévention des proches, isolation etc.

 

 

Sources :