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Réglementation et bonnes pratiques : l’utilisation des cabines UV

L'équipe de rédaction de MEDADOM
30 juil. 2024 17:00:00

Prévention, réglementation et bonnes pratiques pour l’utilisation des cabines UV

 

De nombreuses personnes maintiennent, malgré les risques, l'habitude de bronzer artificiellement avant les vacances. Pour contrer le teint pâle de l'hiver ou préparer l'arrivée de l'été, ils se glissent dans des cabines de bronzage, où leur peau est exposée aux rayons UV artificiels de manière plus ou moins intense.

 

Nombreux sont les Français qui ont succombé aux appareils de bronzage, qui émettent des UV artificiels pour stimuler la mélanine et obtenir un teint bronzé sans soleil. Cette pratique est dangereuse, comme le soulignent les médecins qui alertent sur ce sujet depuis des années.

 

En 2018, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a publié un rapport alarmant sur les dangers des UV artificiels.
Les chiffres sont préoccupants : 43 % des cas de mélanomes chez les jeunes peuvent être attribués à l'utilisation de cabines de bronzage avant l'âge de 30 ans. Mais comment fonctionne exactement une cabine à UV artificiels ? Quelles sont les alternatives pour bronzer sans mettre sa santé en péril ?

 

Soleil ou cabine : quelle différence entre bronzer avec des UV artificiels et bronzer sous les rayonnements du soleil ?

 

Les différents types d'UV solaires et leurs effets

Deux types d'UV solaires atteignent la surface terrestre : les UVA (environ 95 % du rayonnement) et les UVB (environ 5 %). Les UVB sont cancérigènes car ils endommagent le noyau des cellules, où se trouve l'ADN. Les UVA, également cancérigènes, pénètrent plus profondément dans la peau jusqu'aux cellules de la base du derme, favorisant ainsi leur oxydation. 

Toutefois, le soleil émet l'ensemble du spectre de la lumière, qui présente également des effets bénéfiques. Depuis une quinzaine d'années, il a été démontré que certaines longueurs d'onde du spectre solaire ont des effets positifs sur les cellules de notre corps, et plus particulièrement sur notre peau. Ces longueurs d'onde peuvent activer les cellules, améliorant ainsi leur fonctionnement et contribuant à la santé générale de la peau.

Ainsi, bien que l'exposition excessive aux rayons UV comporte des risques significatifs, une exposition modérée et contrôlée au spectre complet de la lumière solaire peut offrir des avantages notables.

Le soleil émet aussi des UVC, mais ceux-ci sont bloqués par la couche d'ozone. Seuls quelques professionnels, comme les soudeurs et les imprimeurs, sont exposés aux UVC. Ces travailleurs bénéficient cependant de protections et de formations spécifiques pour se protéger de ces rayonnements dangereux.

 

Réglementation des cabines UV en France : sécurité et prévention

Femme utilisant une cabine UV

En France, l'utilisation des cabines UV est autorisée, mais elle est encadrée par une réglementation très stricte pour protéger les consommateurs. En février 2022, la DGCCRF a mis à jour ces réglementations pour renforcer la sécurité liée à l’utilisation des cabines UV. Cependant, ces mesures ne suppriment pas complètement le risque de cancer.

Voici les principaux points de la réglementation en vigueur :

Types d’appareils Les appareils de bronzage sont classés selon leur émissivité UV et doivent être homologués par les autorités compétentes. Ils doivent respecter les normes européennes EN 60335-2-27.
Puissance limitée La puissance maximale des appareils est strictement réglementée pour éviter des expositions excessives. La dose d'UV émise ne doit pas dépasser 0,3 W/m², soit l’équivalent du soleil tropical à midi.
Interdiction pour les mineurs L’utilisation des cabines de bronzage est interdite aux personnes de moins de 18 ans.
Médicaments et photosensibilisants Les personnes prenant des médicaments photosensibilisants ou ayant des antécédents de cancer de la peau doivent éviter l’usage des cabines à UV.
Affichage obligatoire Les exploitants doivent afficher de manière visible les risques liés à l'exposition aux UV artificiels et les contre-indications.
Information des clients Les utilisateurs doivent être informés des risques, et une notice explicative doit leur être remise avant la première utilisation.
Questionnaire de santé Avant la première séance, un questionnaire de santé doit être rempli par le client pour identifier les éventuelles contre-indications.
Contrôles réguliers Les autorités de santé, comme les agences régionales de santé (ARS), effectuent des contrôles réguliers pour s'assurer du respect des normes.
Sanctions en cas de non-conformité En cas de non-respect de la réglementation, les exploitants peuvent être sanctionnés par des amendes, voire par une fermeture administrative de l’établissement.

 

Ces mesures visent à protéger la santé des utilisateurs et à prévenir les risques liés à une exposition excessive aux UV artificiels. Il est essentiel que les exploitants de salons de bronzage et les utilisateurs respectent ces règles pour assurer une utilisation sécurisée des cabines à UV.

 

 

Finalement, faire des séances d'UV est-ce dangereux ?

 

Pour la très grande majorité des individus, les UV artificiels augmentent le risque de cancer de la peau. Ce risque est amplifié chez les personnes ayant la peau sensible et lorsqu'un grand nombre de séances est réalisé. En effet, les séances d'UV artificiels sont très dangereuses car on reçoit une haute dose de rayonnements dans un laps de temps très court : les mécanismes de défense naturels de la peau et ses capacités de réparation peuvent être débordés, d'où le risque de cancer. 

De plus, des expositions prolongées aux UV n’augmentent pas plus le taux de vitamine D, mais provoquent une augmentation linéaire des dommages à l’ADN des cellules exposées, même pour des doses inférieures à celles déclenchant le coup de soleil, note l'institut national du cancer dans un document du Plan Cancer 2009-2013.

En juillet 2009, l'OMS, s'appuyant sur les travaux d'une de ses équipes de chercheurs, a d'ailleurs réévalué le niveau de cancérogénicité des UV émis par les cabines de bronzage : initialement classés dans le groupe 2 des "agents probablement cancérogènes pour l'homme", les UV artificiels appartiennent désormais au groupe 1 des "agents cancérogènes pour l'homme".

L'OMS indique que l'utilisation de cabines de bronzage avant l'âge de 35 ans augmente le risque de mélanome cutané de 75 %. De plus, des recherches suffisantes ont établi un lien entre l'utilisation de rayons UV artificiels et les mélanomes oculaires. L'Institut national de veille sanitaire estime que les cabines UV sont responsables de 19 à 76 décès par an dus au mélanome.

 

 

L’ANSES met en garde contre les méfaits des UV, notamment des dangers des cabines UV

 

En 2018, l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’environnement et du travail (ANSES) a rappelé que les UV, qu'ils soient naturels ou artificiels (provenant du bronzage artificiel), augmentent le risque de cancer de la peau. Il est important de noter que l’exposition chronique au soleil, même sans coups de soleil, peut également accroître ce risque.

Les rayonnements UV, qu'ils soient naturels ou artificiels, sont dangereux. Ils peuvent provoquer des coups de soleil, accélérer le vieillissement de la peau et augmenter le risque de cancer cutané. De plus, ils représentent un danger pour les yeux, pouvant causer des problèmes comme la dégénérescence maculaire de la rétine ou la cataracte précoce. Une exposition répétée aux UV sur une longue période favorise l'apparition de taches, de rides et l'amincissement de la peau.

Une seule exposition aux UV artificiels au cours de sa vie augmente le risque de développer un mélanome cutané de 15 %. En 2015, 1,5 % des mélanomes chez les hommes et 4,6 % chez les femmes étaient attribuables à l'utilisation des appareils de bronzage.


Principaux faits pour rappel : 

  • “Les cancers de la peau sont principalement dus à l’exposition au rayonnement ultraviolet (UV), qui provient soit du soleil, soit de sources artificielles, telles que les lits de bronzage.
  • En 2020, plus de 1,5 million de cas de cancers de la peau ont été diagnostiqués et plus de 120 000 décès associés ont été signalés dans le monde.
  • On estime que 18 millions de personnes dans le monde sont atteintes de cécité à cause d’une cataracte ; environ 10 % de ces cas sont peut-être dus à l’exposition au rayonnement UV.
  • Une exposition excessive au soleil chez les enfants et les adolescents contribue à la survenue d’un cancer de la peau à l’âge adulte”.

 

Si vous souhaitez consulter un médecin en téléconsultation à cause d’une brûlure due à un coup de soleil ou au résultat d’un passage en cabine UV, MEDADOM propose de la téléconsultation avec des médecins disponibles de 8h à 22h et 7j7j.

 

 

Sources :

- Univers pharmacie - La cabine à UV : une mauvaise idée pour votre santé

- ANSES - Les dangers du bronzage artificiel

- Santé magazine - 19 à 76 décès par an dus aux cabines UV

- Legi France Gouv - Décret n°97-617 du 30 mai 1997 relatif à la vente et à la mise à disposition du public de certains appareils de bronzage utilisant des rayonnements ultraviolets

- Economie Gouv - Cabines de bronzage : à utiliser avec précaution

- Institut National du Cancer - Le Plan cancer 2009-2013

- ANSES - AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail

- Organisation mondiale de la Santé - Rayonnement ultraviolet