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Assises de la pédiatrie : le bilan pour l’avenir de nos enfants

L'équipe de rédaction de MEDADOM
25/04/25 08:30

Alors que les alertes sur l’état de santé des enfants en France se multiplient, les Assises de la santé pédiatrique, tenues récemment, marquent un moment charnière.

Autorités de santé, professionnels du secteur, associations et familles se sont réunis pour poser un diagnostic partagé et dessiner les contours d’une refonte en profondeur du parcours de soins des plus jeunes. Face à l’urgence d’agir, le gouvernement s’apprête à faire évoluer la législation pour répondre aux enjeux criants d’un système à bout de souffle.

 

Un système pédiatrique en souffrance

 

Depuis plusieurs années, les professionnels de santé en pédiatrie tirent la sonnette d’alarme : pénurie de praticiens spécialisés, inégalités territoriales d’accès aux soins, délais d’attente démesurés, services hospitaliers surchargés…

Les parents, particulièrement en zones rurales ou périurbaines, peinent à obtenir un simple rendez-vous pédiatrique. Le parcours de soins devient un véritable casse-tête, compromettant le suivi médical des enfants et exacerbant les inégalités de santé dès le plus jeune âge.

En 2024, la France compte environ 10 000 pédiatres en activité. Cependant, leur répartition est inégale : certaines régions, notamment rurales, souffrent d'une densité insuffisante de professionnels.

Pédiatre qui examine une enfant avec sa mère qui est derrière avec elle

Cette pénurie engendre des délais d'attente préoccupants : il faut en moyenne 43 jours pour obtenir un rendez-vous chez un pédiatre. Les inégalités territoriales sont également marquées. Les enfants des zones défavorisées ont moins accès aux soins programmés, spécialisés et de prévention, et recourent plus souvent aux services d'urgence.

C’est dans ce contexte préoccupant que les Assises ont permis de recueillir des témoignages concrets du terrain, mettant en lumière l’ampleur des défaillances et l’urgence d’agir.

 

Une réponse politique structurée

Face à ces constats, le ministre de la Santé et de la Prévention François Braun a lancé en 2022 les Assises de la pédiatrie et de la santé de l’enfant. Le 24 mai 2024, une feuille de route pour 2024-2030 a été présentée, articulée autour de quatre axes principaux :

  • prévention,
  • organisation des soins,
  • santé mentale
  • et recherche.

Ces Assises de la pédiatrie et de la santé de l’enfant, point d’orgue d’une réflexion nationale, ont réuni l’ensemble des acteurs concernés – professionnels, institutions, associations, familles – pour aboutir à l’adoption d’une feuille de route pluriannuelle.

Cette feuille de route vise à apporter des réponses concrètes et durables aux attentes des pédiatres et professionnels du secteur, mais aussi à inscrire la santé des enfants comme une priorité nationale de long terme.

 

Des propositions concrètes pour réinventer la santé infantile

Parmi les principales mesures annoncées figurent :

  • La structuration de réseaux territoriaux de santé pédiatrique, favorisant la coordination entre hôpitaux, médecins de ville, PMI et établissements scolaires.

  • Le renforcement de la prévention dès le plus jeune âge, avec une extension des consultations obligatoires et un meilleur repérage des troubles du développement.

  • L’amélioration de la formation des professionnels de santé, en intégrant davantage la pédiatrie dans les cursus de médecine générale.

  • La création d’un numéro unique d’orientation pédiatrique pour simplifier l’accès aux soins en situation de besoin urgent ou de difficulté.

  • Un effort particulier sur la santé mentale des enfants et adolescents, avec la multiplication des structures spécialisées.

 

Vers un changement systémique durable

 

L’objectif de cette mobilisation est clair : améliorer la prise en charge globale des enfants, réduire les inégalités, et garantir un suivi médical adapté à chaque étape de la croissance. Il s’agit également d’investir massivement et sur le long terme dans un secteur trop longtemps sous-évalué dans les politiques de santé publique.

L’enjeu est immense : permettre à chaque enfant, où qu’il vive en France, de bénéficier d’un accès rapide, équitable et de qualité aux soins dont il a besoin.

Dernièrement, le gouvernement a annoncé l’attribution de 15 millions d’euros supplémentaires pour renforcer le budget dédié à la lutte contre les cancers pédiatriques. Cette nouvelle enveloppe s’ajoute aux 60 millions d’euros déjà alloués à la recherche dans ce domaine.

 

 

Sources :