Quels sont les bénéfices et les risques de la télémédecine ?
Téléconsultation, téléexpertise, télésurveillance… La télémédecine n’a cessé de se développer ces dernières années pour répondre aux enjeux actuels (déserts médicaux, confinements, vieillissement de la population…). Si elle présente de nombreux avantages, elle n’est cependant pas dénuée de risques, ni pour les médecins ni pour les patients.
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Les avantages de la télémédecine pour les médecins et les patients
La télémédecine entre en 2018 dans le droit commun de l’assurance maladie après avoir été définie et réglementée pour la première fois en France en 2009 par la réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires (loi HPST). Elle présente de nombreux avantages tant pour les médecins que pour les patients.
L'accès aux soins
La télémédecine facilite l’accès aux soins des populations éloignées, isolées ou vulnérables qui peuvent ainsi bénéficier d’une prise en charge médicale sans avoir à se déplacer.
Les patients qui retirent le plus grand bénéfice de la télémédecine sont :
- les personnes âgées en perte d’autonomie ou dans l’incapacité de se déplacer par leurs propres moyens ou par transports publics ;
- les populations vivant dans des déserts médicaux et n'ayant pas de médecin traitant par la même occasion (montagne, zones rurales isolées…) ;
- les personnes confinées (pathologie infectieuse, quarantaine, covid-19) ;
- les détenus qui éprouvent des difficultés de prise en charge du fait de l’organisation carcérale lente ;
- les personnes sans-papiers et les personnes migrantes qui ne veulent pas toujours prendre le risque de se rendre en consultation physique ;
- les personnes à mobilité réduite ou déficience visuelle.
Elle réduit aussi les délais d’attente en offrant la possibilité de consulter un médecin à tout moment et en tout lieu. Le temps de déplacement n’entre plus en ligne de compte. La télémédecine permet notamment de consulter un spécialiste plus rapidement dans de nombreux domaines (dermatologie, ophtalmologie…).
Elle contribue au désengorgement des services d’urgence en orientant les patients vers le bon interlocuteur et le bon niveau de soins en supprimant les déplacements parfois inutiles ou les hospitalisations évitables.
La continuité des soins
La télémédecine favorise la bonne observance du suivi régulier personnalisé, notamment chez les patients porteurs d’une maladie chronique qui peuvent être surveillés à distance et bénéficier d’un ajustement thérapeutique en temps réel.
Elle renforce la prévention en facilitant le dépistage, le diagnostic précoce et l’éducation thérapeutique des patients qui peuvent être sensibilisés aux facteurs de risque et aux bonnes pratiques à adopter.
Elle améliore la qualité de soins en offrant une meilleure coordination entre les différents intervenants du parcours de soins et en favorisant l’adhésion et la satisfaction des patients.
La maîtrise des dépenses de santé
La mise en commun des compétences médicales et la restructuration des soins permettent de réaliser des économies (coûts des transports et transfert aux urgences réduits, allongement du maintien à domicile chez les patients dépendants, suivi des pathologies chroniques avec une meilleure maîtrise des investissements humains et financiers…).
Des plateformes sécurisées pour une meilleure collaboration
La télémédecine est un dispositif sécurisé qui œuvre à protéger les données médicales sensibles des patients (échanges de documents, messagerie…). Les données personnelles, les échanges et les informations accessibles via ces plateformes relèvent du secret médical et sont protégés, notamment grâce à la double identification.
La télémédecine permet aux patients et aux médecins d’accéder à un DMP (dossier médical partagé) regroupant les antécédents, traitements, résultats d’examens, allergies, etc. de manière 100 % sécurisée, y compris pour les soins inclus dans le protocole ALD (Affection Longue Durée).
Le mot du médecin
Selon le Dr Arnaud Petit, chirurgien esthétique à Paris, la télémédecine est un formidable support qui facilite l’accessibilité aux soins pour les populations reculées. Elle connaît un essor considérable, notamment en raison de la crise sanitaire liée au coronavirus qui a imposé des mesures de confinement et de distanciation sociale. Mais la télémédecine répond aussi à d’autres enjeux, comme la lutte contre les déserts médicaux, le vieillissement de la population ou encore l’amélioration de la qualité et de l’efficience des soins.
Les risques de la télémédecine pour les médecins et les patients
Mais la télémédecine n’est pas sans risques ni pour les médecins ni pour les patients.
Risque de fracture numérique
L’inconvénient majeur imputable à la télémédecine est le risque de fracture numérique. Bien que la téléconsultation se soit démocratisée ces dernières années, elle peut s’avérer difficile d’accès pour certains patients en raison d’un accès limité aux technologies numériques, tant au niveau du matériel technologique que des capacités.
Les personnes âgées isolées socialement qui ne disposent pas du matériel nécessaire (ordinateur, smartphone, tablette) ou les personnes isolées géographiquement dans des zones rurales mal couvertes par le réseau internet peuvent avoir du mal à consulter un médecin en ligne.
Mais contrairement aux idées reçues, les personnes les plus en difficultés ne sont pas les personnes âgées, qui se font généralement aider par un professionnel de santé comme une infirmière ou un pharmacien (la téléconsultation étant possible par ailleurs dans des pharmacies avec l’aide d’un professionnel). Ce sont les patients âgés de 30 à 50 ans qui présentent le plus de réticence à la téléconsultation.
Difficultés d'intégration à la formation médicale
La majorité des médecins et personnels paramédicaux ont recours à la télémédecine, notamment les professionnels de santé expérimentés. En revanche, ceux qui ont obtenu leur diplôme récemment ont plus de craintes. S’ils maîtrisent généralement bien les outils et logiciels de télémédecine, la peur de passer à côté de certains éléments indispensables au diagnostic les rend réfractaires.
Une des possibilités pour remédier à ce problème serait d’intégrer la pratique de la télémédecine comme véritable outil de travail au sein même des cursus.
Limitation des soins
La télémédecine présente des limites en termes de qualité de soins (relation médecin-patient, diagnostic, examen clinique…). L’absence de contact physique ou visuel peut altérer la communication entre le professionnel de santé et son patient.
Une mauvaise qualité visuelle ou auditive peut parfois être à l’origine d’un retard ou d’une erreur de diagnostic, tout comme la difficulté à recueillir les antécédents ou les symptômes du patient.
Elle peut aussi limiter la réalisation d’un examen clinique complet qui nécessite parfois une auscultation et un toucher.
Enfin, elle peut restreindre la prescription ou le renouvellement d’ordonnances soumises à certaines conditions légales et médicales.
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