Après six années d’études exigeantes, les étudiants en médecine affrontent une étape décisive : les Épreuves Classantes Nationales (ECN). Ce concours, redouté mais incontournable, permet de classer tous les candidats au niveau national afin d’attribuer, selon leur rang, une spécialité médicale et une affectation géographique pour l’internat.
Pour les étudiants, réussir les ECN ne signifie pas seulement valider un cycle d’études : c’est aussi poser les bases de leur avenir professionnel. Comment fonctionnent les ECN ? Quelle est leur organisation ? Et surtout, comment sont faits les choix à l’issue du classement ? Cet article vous guide à travers les étapes clés de ce concours stratégique.
Les ECN ont remplacé l’ancien concours de l’internat en 2004. Leur objectif : classer de manière équitable tous les étudiants en fin de sixième année (DFASM3) afin de leur permettre d’accéder à une spécialité. Mais depuis 2016, les épreuves sont dématérialisées : on parle désormais des ECNi (ECN informatisées).
Elles se déroulent sur trois jours, dans des centres équipés d’ordinateurs, et comportent différents types d’exercices :
Ces épreuves sont construites à partir du programme national de connaissances médicales, défini par l’arrêté du 8 avril 2013.
Une fois les épreuves terminées, chaque candidat reçoit une note globale. Les notes sont ensuite classées au niveau national, et chaque étudiant obtient un rang de classement.
À savoir que c’est ce rang qui détermine l’ordre de passage pour choisir sa future spécialité (DES) et sa région d’affectation. Plus l’étudiant est bien classé, plus il a de chances d’obtenir la spécialité et la ville de son choix (médecine générale, anesthésie-réanimation, pédiatrie, psychiatrie, chirurgie orthopédique, dermatologie, etc).
Les choix sont effectués en ligne, sur la plateforme du Centre national de gestion (CNG). Lorsqu’un étudiant est appelé à choisir, il voit en temps réel les postes restants disponibles. Il sélectionne alors une combinaison spécialité + subdivision, dans la limite des places encore vacantes.
Le processus est souvent vécu comme un moment de tension, car chaque choix engage plusieurs années de formation (3 à 6 ans selon la spécialité). Une mauvaise position au classement peut obliger à revoir ses projets initiaux ou à envisager un classement à l’ECN l’année suivante (en cas de redoublement exceptionnel).
Il est important de noter que la médecine générale, bien que parfois choisie par défaut, est une spécialité à part entière, avec un internat structuré sur trois ans.
Depuis quelques années, elle représente près de 50 % des postes ouverts aux ECN, dans le cadre de la lutte contre les déserts médicaux. Les mieux classés peuvent donc choisir cette voie par conviction, tandis que d’autres y arrivent après avoir réajusté leurs attentes.
Les ECN constituent un tournant majeur dans le parcours des futurs médecins. Elles sont à la fois une épreuve académique et un levier d’orientation professionnelle, parfois chargé d’émotions, d’incertitudes… mais aussi d’espoir. Mieux comprendre le fonctionnement du concours et l’importance du classement permet d’aborder cette étape avec plus de sérénité et de stratégie.
À toutes les étudiantes et étudiants en DFASM3 : vous n’êtes pas seules. Préparer les ECN, c’est aussi apprendre à se connaître, à faire des choix éclairés, et à envisager la suite avec ambition et lucidité.
Sources :