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Santé des femmes et biais sexistes : enquête inédite Ipsos x FHF

L'équipe de rédaction de MEDADOM
27/05/25 08:30

À l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, la Fédération hospitalière de France (FHF) a publié une enquête menée par Ipsos qui dresse un constat sans appel : les biais sexistes dans le système de santé français restent profonds, fréquents, et ont des conséquences graves pour la santé des femmes.

L’étude met en lumière une médecine encore trop souvent pensée "par et pour les hommes", et des diagnostics et traitements biaisés, conduisant à des retards de prise en charge, des douleurs minimisées, ou encore des interventions subies sans consentement éclairé.

Patiente femme qui est triste car son médecin homme ne prends pas en considération sa douleur exprimée.

 

Des symptômes minimisés et des douleurs ignorées

 

L'enquête révèle que 51 % des femmes interrogées estiment que leurs symptômes ou douleurs ont été au moins une fois minimisés ou non pris au sérieux par un professionnel de santé, en raison de leur genre. De plus, 42 % des femmes déclarent que leurs symptômes physiques ont été attribués à des causes psychologiques ou hormonales sans investigation approfondie.

Ces biais sexistes peuvent entraîner :

  • des retards de diagnostic,
  • des traitements inadaptés
  • et une détérioration de la santé des patientes.

Par exemple, l'Académie de médecine a souligné que les femmes subissent des retards de prise en charge systématiques pour les maladies cardiovasculaires, augmentant ainsi le risque de surmortalité.

 

L'entourage, un facteur aggravant

 

Les biais sexistes ne se limitent pas aux professionnels de santé. L'enquête révèle que 37 % des femmes ont vu leurs problèmes de santé banalisés ou remis en question par leur entourage.

De plus, 32 % déclarent avoir manqué de soutien de la part de leurs proches dans leurs démarches de santé. Ce manque de reconnaissance et de soutien peut aggraver les difficultés d'accès aux soins et retarder la prise en charge médicale.

Les biais ne viennent pas uniquement des professionnels de santé. L’entourage aussi joue un rôle :

  • 38 % des femmes ont vu leurs problèmes de santé banalisés, jugés comme "normaux" parce qu’elles sont des femmes.
  • 37 % rapportent que leur jugement sur leur propre état de santé a été remis en question.
  • 32 % indiquent avoir manqué de soutien dans leurs démarches médicales.

Parmi les plus jeunes, les chiffres sont encore plus inquiétants :

  • 58 % des moins de 35 ans disent avoir vu leurs douleurs minimisées par leur entourage.
  • 42 % ont reçu des commentaires déplacés concernant leur corps.

 

L'autocensure, un obstacle supplémentaire

 

L'étude souligne également que près d'une femme sur deux a tendance à sous-estimer sa douleur ou à minimiser ses symptômes, ce qui peut fausser le diagnostic et retarder la prise en charge. Cette autocensure est souvent le résultat d'une socialisation qui encourage les femmes à être stoïques et à ne pas se plaindre.

 

Des mesures pour lutter contre les biais sexistes

 

Face à ces constats alarmants, la FHF appelle à une prise de conscience collective et à la mise en place de mesures concrètes pour lutter contre les biais sexistes dans le système de santé.

Parmi les actions proposées :

  • Former les professionnels de santé à la détection et à la prise en charge des biais sexistes.
  • Intégrer des protocoles spécifiques pour assurer une égalité de traitement entre les sexes.
  • Sensibiliser le grand public aux enjeux de la santé des femmes et à l'importance de l'écoute des patientes.

L'enquête Ipsos-FHF met en lumière une réalité préoccupante : les biais sexistes compromettent la santé des femmes en France.

Il est essentiel de reconnaître ces inégalités et de mettre en œuvre des actions concrètes pour garantir une prise en charge médicale équitable et respectueuse pour toutes et tous.

 

 

Sources :