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Nouveau plan national pour améliorer la prise en charge des AVC

L'équipe de rédaction de MEDADOM
06/11/25 08:29

Chaque année, en France, près de 120 000 à 140 000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral, soit un cas toutes les quatre minutes. L’AVC demeure non seulement une urgence médicale mais aussi un enjeu de santé publique majeur : première cause de handicap acquis chez l’adulte, deuxième cause de démence et, chez certaines populations, l’une des premières causes de mortalité.

Une prévention insuffisante, une offre de soins inégale et un accompagnement perfectible... Ce sont les grandes conclusions du rapport de la Cour des comptes publié mardi 28 octobre. Celui-ci alerte sur les failles dans la prise en charge médicale des accidents vasculaires cérébraux.

Homme ayant un début d'AVC

Un bilan contrasté : progrès et limites

 

Le rapport de la Cour des comptes souligne que des progrès ont été accomplis depuis les premières grandes stratégies nationales, notamment dans la phase aiguë des AVC. La création de quelque 140 unités neurovasculaires (UNV) à travers le territoire est citée comme un résultat concret. Cependant, malgré ces avancées, plusieurs faiblesses persistent.

En effet, le rapport met en évidence que seulement deux-tiers des AVC sont pris en charge dans les délais escomptés (par exemple, dans les moins de quatre heures) alors que l’objectif visé était de 90 %.

De plus, près de la moitié des patients ne sont pas orientés vers une unité neurovasculaire, ce qui reflète notamment des disparités territoriales et des difficultés de recrutement en personnel spécialisé. 

 

Une prévention trop peu priorisée

 

Le rapport attire l’attention sur le fait que la prévention de l’AVC ne bénéficie pas de l’attention qu’elle devrait recevoir compte tenu des enjeux. La lutte contre l’hypertension artérielle, qui constitue le principal facteur de risque d’AVC, n’a pas fait l’objet selon ledit rapport d’un plan national adapté depuis le précédent plan AVC 2010-2014.

Les indicateurs de dépistage et de prise en charge de l’hypertension stagnent, voire régressent pour certaines populations (par exemple chez les femmes). L’éducation à la population sur les symptômes d’AVC et sur l’urgence que ceux-ci représentent est jugée insuffisante.

Les Français ne sont pas suffisamment sensibilisés à la nécessité d’appeler immédiatement les services d’urgence lorsqu’un symptôme survient ce qui est une attitude pourtant cruciale pour limiter les séquelles.

 

Une prise en charge post-aiguë inégale et insuffisante

 

Au-delà de la phase aiguë, la Cour des comptes met en avant des carences importantes dans le suivi et la réadaptation des patients. Parmi les personnes ayant survécu à un AVC, 60 % ne bénéficient pas d’une consultation de suivi conforme aux recommandations et environ un tiers ne sont pas pris en charge en service de soins de suite et de réadaptation alors qu’ils en ont besoin. 

Ces lacunes interviennent alors que la qualité du parcours de soins conditionne fortement les séquelles, la qualité de vie et l’autonomie future des patients. En outre, la disparité territoriale d’accès aux services spécialisés et la faiblesse de certaines équipes paramédicales aggravent ces inégalités de prise en charge.

 

Une rationalisation nécessaire pour l’efficience du système

La Cour des comptes rappelle que l’AVC est un défi majeur tant sur le plan humain que financier. Elle estime qu’une meilleure prévention et un accès plus régulier à une prise en charge optimale pourraient permettre de réaliser des économies significatives selon l’évocation quant à l’organisation du système pourrait être rationalisée pour obtenir jusqu’à 200 millions d’euros d’économies par an dans un budget estimé à 4,5 milliards d’euros dédié à la lutte contre l’AVC.

Le rapport formule ainsi l’idée qu’efficience et qualité de soins ne sont pas antinomiques : un dispositif mieux ciblé et mieux exécuté pourrait réduire à la fois les coûts et les conséquences des AVC.

Recommandations et perspectives

 

Face à ces constats, la Cour des comptes appelle à la mise en place d’un nouveau plan national pour la prévention et la prise en charge des AVC, la dernière stratégie datant de 2010-2014.

Elle recommande notamment un renforcement de la gouvernance : meilleure coordination entre médecins de ville et spécialités, ciblage des populations vulnérables, déploiement de campagnes de communication pour sensibiliser sur les symptômes et l’urgence de l’intervention.

Elle insiste également sur la nécessité de réduire les inégalités territoriales d’accès aux soins, d’améliorer le maillage des unités spécialisées et d’augmenter la qualité du suivi post-AVC.

 

 

 

Sources :