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Manucures et lampes à UV : quels dangers pour la peau ?

L'équipe de rédaction de MEDADOM
20/08/24 08:30

MEDADOM vous propose un récapitulatif.

 

À l’approche de l’été, nombreuses sont celles qui embellissent leurs ongles avec des paillettes et du vernis. Parmi les soins des ongles les plus prisés figure le vernis semi-permanent, qui présente l’avantage de durer entre 2 et 3 semaines, contrairement aux vernis classiques. Cependant, son application nécessite une lampe combinant UV (au moins 48 watts) et LED pour sécher et fixer les quatre couches de vernis. Ces lampes émettent des rayons UVA, qui pénètrent profondément dans la peau et sont connus pour favoriser le vieillissement cutané et le développement de cancers de la peau.

Est-il donc sans danger de s'exposer plusieurs minutes plusieurs fois par an à ces machines à UV ?

L'Académie nationale de médecine met en garde contre les risques potentiels des lampes chauffantes utilisées pour l'application de vernis semi-permanents, soulignant qu'elles pourraient entraîner des cancers de la peau.

 

 

Les UVA, un cancérogène avéré : qu’en est-il pour les LED et lampes séchoirs ?

femme utilisant une lampe UV pour faire sa manucure.

Les UVA sont classés comme cancérogènes de groupe 1, également appelés cancérogènes avérés ou certains pour l’homme, par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). En plus de provoquer un vieillissement prématuré de la peau, ils augmentent le risque de cancer de la peau.

« Les rayons UVA sont connus pour endommager l’ADN des cellules de la peau en produisant des radicaux libres, qui induisent l’apparition de mutations à l’origine de cancers dans ces cellules », rappelle l’Académie de médecine.

Ainsi, en 2022, trois types d’effets secondaires liés aux vernis semi-permanents ont été identifiés, tous chez des femmes : 66 cas de réactions allergiques cutanées, 23 cas de dommages mécaniques aux ongles et 3 cas de cancers cutanés de type carcinome épidermoïde induit.

Les lampes-séchoirs sont majoritairement composées de lumière ultraviolette (UV) et de diodes électroluminescentes (LED). Cette source lumineuse artificielle permet de chauffer le gel acrylique utilisé pour fixer vernis, faux ongles ou ornements tendance pendant deux à trois semaines, ce qu’on appelle la semi-permanente. Cependant, dans un communiqué daté du 28 avril, l’Académie nationale de médecine alerte : la lumière ultraviolette émet des rayons UVA qui endommagent les cellules de la peau, pouvant entraîner leur vieillissement prématuré et favoriser des cancers cutanés.

 

Les mutations typiques des UVA avec les lampes

Avec l’essor du vernis semi-permanent, l’Académie de médecine identifie trois facteurs de risque associés : le jeune âge des utilisateurs au début de l’utilisation des lampes (en moyenne 20 ans), la fréquence rapprochée des expositions aux rayons UVA (5 à 6 fois par an) et l’exposition répétée sur plusieurs années. Les risques peuvent être accrus chez les personnes ayant une peau claire ou étant immunodéprimées.

Pour appuyer leurs propos, les académiciens citent une étude de 2022 qui a exposé trois types de cellules de la peau à une lampe à UVA : des fibroblastes embryonnaires de souris, des fibroblastes humains et des kératinocytes humains.

« Cette étude démontre que l’irradiation des trois types de cellules par une lampe UV 'à ongles' induit des mutations typiques des UVA. Elle apporte des preuves concrètes sur le risque cancérigène de l’usage de ces lampes en onglerie », détaille le communiqué.

 

Pour une connaissance plus affinée des risques : informer le grand public et les professionnels concernés

 

Pour atténuer les risques, l’Académie de médecine suggère d’appliquer une crème solaire avec protection UVA environ 20 minutes avant de s’exposer aux rayons

Par ailleurs, ses membres recommandent d’établir un recensement du nombre d’appareils UV/LED vendus chaque année, et de joindre obligatoirement à chaque lampe achetée un message écrit d’alerte et de recommandations. Ils demandent aussi de lancer des campagnes d’information pour le grand public et les professionnels concernés, sur les risques liés à une application continue des vernis semi-permanents dans l’année, surtout pour les personnes de phototype clair.

Enfin, elle appelle à la réalisation d’études épidémiologiques pour évaluer de manière précise le risque de carcinome cutané lié à une exposition répétée à ces irradiations sur une longue période.

À noter que pour garantir la sécurité des consommateurs, la DGCCRF a enquêté en 2022 dans ce secteur pour vérifier que les cosmétiques destinés aux professionnels ne sont pas en vente libre. Une enquête sur un marché en forte expansion et où des enseignes déjà nombreuses sont implantées.

 

Quelle réglementation déjà existante ? 

 

Ces réglementations varient selon les pays. Les machines à sécher le vernis, notamment les lampes UV et LED utilisées pour durcir les vernis semi-permanents, sont soumises à diverses réglementations pour garantir la sécurité des utilisateurs et prévenir les risques de santé. Voici les principaux aspects du cadre réglementaire qui encadre ces équipements :

Normes de Sécurité Électrique Les machines doivent répondre à des normes de sécurité électrique pour éviter les risques d'électrocution ou d'incendie. En Europe, par exemple, elles doivent se conformer à la norme CE (Conformité Européenne), qui assure que le produit respecte les directives européennes en matière de sécurité électrique. 
Exposition aux Rayons UV Les équipements doivent être conçus pour minimiser ces risques, souvent en intégrant des filtres UV ou en régulant l'intensité des rayons émis.
Certification et Conformité Les machines doivent être certifiées par des organismes compétents qui garantissent leur conformité avec les normes de sécurité. En Europe, la marque CE indique que l'appareil respecte les exigences de sécurité, de santé et de protection de l'environnement. Aux États-Unis, la certification ETL ou UL est souvent requise.
 Normes de Qualité
Des normes telles que la ISO 9001 pour la gestion de la qualité peuvent également s'appliquer, garantissant que les processus de fabrication respectent des critères de qualité rigoureux.

 

Ces régulations visent à protéger les utilisateurs tout en garantissant que les équipements fonctionnent de manière efficace et sécurisée. Il est crucial pour les professionnels esthétiques de choisir des équipements conformes aux normes en vigueur et de suivre les recommandations d'utilisation pour minimiser les risques.  

 

 

Sources :

- Académie Nationale de Médecine - Des ongles « brillants », mais pas sans risque !

- Centre de Lutte Contre le Cancer - Classification des substances cancérogènes

- Le Quotidien du Médecin - L’Académie de médecine alerte sur l’usage des UVA pour la pose de vernis semi-permanent

- DGCCRF - Cosmétiques : quand des produits réservés aux professionnels sont vendus à des particuliers

- Science Direct - Side effects of gel nail polish: A systematic review

- Economie Gouv portail de la Direction générale des Entreprises - Réglementation applicable aux matériels électriques et électroniques

- AFNOR - Appareils électrodomestiques et analogues - Sécurité - Partie 1 : exigences générales
NF EN 60335-1