Chaleur et alimentation : quoi donner à manger aux enfants ?

Les journées rallongent, le mercure commence à grimper, pas de doute, l’été fera prochainement son arrivée ! Et avec lui peut-être une nouvelle canicule… Mais qui dit chaleur et fortes températures, dit vigilance vis-à-vis des plus jeunes.
Plus sensibles que les adultes, les enfants sont en effet exposés à un risque accru de déshydratation et leur alimentation doit en tenir compte. Quels sont les aliments à privilégier et ceux à éviter en période de forte chaleur ? Comment s’assurer de bien les hydrater ? On fait le point.
Pourquoi les enfants sont-ils sensibles à la chaleur ?
Quels sont les risques liés à la déshydratation ?
En été, les fortes chaleurs exposent les enfants (particulièrement ceux âgés de moins de cinq ans) à un risque de déshydratation rapide. Cet état correspond à des pertes en eau plus importantes que les apports assurés par les boissons et l’alimentation.
Le risque de déshydratation est d’autant plus grand chez les nourrissons car ils peuvent se déshydrater en seulement quelques heures. La perte d'eau peut en effet être très rapide et provoquer une perte de poids de 10 % à 15 % ! La vigilance est donc de mise, surtout avant l'âge de 6 mois, période durant laquelle les nourrissons sont les plus fragiles.
La déshydratation peut également se révéler potentiellement sévère chez les enfants souffrant d’une pathologie sous-jacente voire mortelle en cas de forte fièvre, de diarrhée ou de vomissements répétitifs.
Quels sont les effets de la chaleur sur l’appétit ?
Chez les enfants, la chaleur peut réduire l’appétit pour différentes raisons :
- Une moindre dépense énergétique (moins d’activités physiques, davantage de temps de siestes).
- Une hydratation plus importante qui donne une impression de rassasiement.
- Des nausées et maux de tête qui coupent la sensation de faim.
Quels sont les aliments à privilégier quand il fait chaud pour les enfants ?
Fruits et légumes riches en eau
En cas de fortes chaleurs ou de canicule, il est nécessaire de conserver l’alimentation habituelle de l’enfant comprenant toutes les familles d’aliments.
Il convient cependant de faire la part belle aux fruits et légumes riches en eau tels que la pastèque, le melon, les fraises, les tomates, les concombres. Des soupes froides peuvent également constituer une option intéressante.
Repas frais et faciles à digérer
Proposer à son enfant une nourriture variée à travers des recettes estivales et des repas frais, plus légers et faciles à digérer, l’aidera à conserver des apports alimentaires optimaux en période de fortes chaleurs.
L’importance des produits laitiers et des protéines légères
En période de chaleur, les produits laitiers et les protéines dites « légères » ne sont pas à négliger dans les repas destinés aux enfants.
Les produits laitiers tels que le lait, les yaourts ou les fromages frais, sont en effet gorgés d’eau, sont sources de protéines et de calcium et se consomment aisément froids.
Quant aux protéines dites « légères » comme les poissons blancs, les volailles ou les œufs, elles représentent une source d’énergie beaucoup plus facile à digérer que la viande rouge et peuvent aussi être consommées lors de repas froids ou tièdes.
Quels sont les aliments à éviter en période de forte chaleur ?
Produits gras ou trop salés
À l’inverse, les produits gras ou trop salés (types chips, produits d’apéritifs, charcuteries etc) sont à éviter en période de forte chaleur car ils ralentissent la digestion et participent à la déshydratation.
Aliments difficiles à digérer
Les aliments difficiles à digérer comme les fritures, les plats en sauce ou les pâtisseries ralentissent également la digestion, produisent de la chaleur interne à l’organisme et provoquent chez l’enfant des sensations d’inconforts et de lourdeurs.
Sucreries et sodas : des faux amis
Au-delà du fait qu’ils ne sont absolument pas nécessaires d’un point de vue nutritionnel, les sucreries et les sodas représentent de faux amis en période de forte chaleur car ils provoquent des pics de glycémie pouvant fatiguer l’enfant et le rendre irritable. Par ailleurs, les sucreries coupent l’appétit et favorisent la déshydratation.
Quant aux sodas (même allégés) et autres boissons sucrées comme les jus de fruits ou les nectars, ils se contentent de masquer la sensation de soif et n’hydratent pas l’enfant de façon efficace.
Notons que l’eau est la seule boisson indispensable pour petits et grands. Les parents pourront la proposer au biberon, à la tasse, au verre voire à la gourde selon l’âge de l’enfant.
Quels sont les réflexes pour bien hydrater les enfants ?
Eau : quelle est la quantité recommandée selon l’âge ?
L'eau est la seule boisson recommandée pour les enfants, au cours et en dehors des repas. Elle est à consommer à volonté, selon leurs besoins (en moyenne 1,5 litres d’eau par jour, mais plus en période de forte chaleur).
Alternatives à l’eau pour les enfants qui refusent de boire
Si en période de forte chaleur, certains enfants refusent de boire de l’eau, il est possible de faire preuve d’imagination en leur proposant des alternatives capables de les hydrater. Il peut s’agir :
- D’eau aromatisée maison à l’aide d’une rondelle de citron ou de feuilles de menthe.
- De fruits et légumes riches en eau (concombre, pastèque, melon, fraises…) à déguster en brochettes ou en smoothies.
- Ou encore de sorbets de fruits faits maison.
Quels sont les signes de déshydratation à surveiller?
La déshydratation d’un enfant se manifeste par différents signes qu’il est primordial de surveiller comme :
- La sensation de soif.
- La sensation de bouche sèche.
- La diminution du volume des urines.
- Une coloration foncée des urines.
- Une fatigue anormale.
- Des maux de tête.
Lorsqu’elle s’aggrave, la déshydratation peut s’accompagner de fièvre, d’une peau sèche, froide et pâle avec apparition d'un pli cutané, d’une désorientation, de troubles du comportement, de vertiges, voire de malaises ou d’étourdissements.
On parle de « pli cutané » lorsque la peau légèrement pincée tarde à retrouver son aspect initial.
Chez le bébé, il faudra être attentif aux signes d’alerte suivants :
- Il présente une peau et une langue sèches, des yeux cernés, un teint grisâtre.
- Il est anormalement apathique.
- Il dort beaucoup.
- Il gémit.
- Il a un comportement inhabituel.
- Il respire vite.
- Il urine très peu dans ses couches.
- Il vomit malgré l'ingestion de solutions de réhydratation orales.
- Il perd plus de 5 % de son poids.
- Il présente une dépression de ses fontanelles situées sur la partie supérieure du crâne (elles marquent le creux du doigt).
Nourrir un bébé quand il fait chaud : précautions particulières
Allaitement et chaleur : que faire ?
En cas de forte chaleur, il faut savoir que l’allaitement à la demande est censé fournir au bébé allaité exclusivement une hydratation suffisante, si certaines conditions sont remplies (parmi lesquelles l’hydratation suffisante de la mère).
Le lait maternel est en effet composé majoritairement d’eau et s’adapte aux besoins de l’enfant. Il faut donc observer le comportement du bébé et lui proposer le sein dès qu’il montre qu'il est prêt à téter.
S’agissant des bébés allaités et ayant entamé la diversification alimentaire, il convient de leur proposer des « tétées-boissons » avant, après et entre les repas, avant d’entamer un voyage en voiture, au milieu du trajet, en fin de trajet etc…
Quant aux bébés nourris au lait infantile, il convient de leur proposer de l’eau à boire régulièrement (au moins toutes les heures dans la journée et au moment des réveils nocturnes) même s’ils ne manifestent pas leur soif.
Prévoir d’emporter pour tout déplacement en voiture des quantités d’eau suffisantes.
FAQ – Alimentation et chaleur chez l’enfant
Mon enfant mange moins en été, est-ce inquiétant?
Non, il n’y a pas matière à s’inquiéter si son enfant mange moins en été et en période de chaleur à condition qu’il ne se déshydrate pas et reste vif. Il est donc conseillé de vérifier sa bonne hydratation (urines claires, couches mouillées, pas de signes de déshydratation), sa courbe de poids et son énergie dans la pratique des activités quotidiennes.
Quelle eau donner à un nourrisson quand il fait chaud ?
Dans le cas d’un bébé allaité exclusivement (jusqu’à 6 mois), l’eau contenue dans le lait maternel est censée lui suffire. En période de forte chaleur, il est donc conseillé d’augmenter la fréquence des tétées. Dans le cas d’un bébé nourri au lait infantile, l’eau utilisée pour la préparation des biberons est adaptée. Il s’agit des bouteilles d’eau portant la mention « convient pour la préparation des aliments pour nourrissons ».
Quels sont les risques accrus de déshydratation et coup de chaleur ?
En cas de fortes chaleurs, les enfants sont vulnérables face aux risques de déshydratation et de coup de chaleur (connu sous le nom « d’hyperthermie », qui correspond à une hausse dangereuse de la température du corps). En cas de complications, de la fièvre, de la diarrhée et des vomissements à répétition peuvent survenir. Les parents devront se montrer vigilants face aux signes d’alerte et de gravité :
- Signes d’alerte : fièvre supérieure ou égale à 38°C, respiration ou pulsations cardiaques rapides, somnolence ou agitation inhabituelle, soif intense avec une perte de poids de plus de 5 %, urines moins fréquentes et plus foncées. Dans ce cas, ils devront appeler immédiatement un médecin ou amener l’enfant aux urgences.
- Signes de gravité : troubles de la conscience, refus ou impossibilité de boire, couleur anormale de la peau, fièvre supérieure à 39°C. Dans ce cas, ils devront appeler immédiatement le SAMU en composant le 15.
Sources :
- Santé publique France - Fortes chaleurs : les conseils pour se protéger dès qu’il fait chaud
- Santé publique France - Prévenir les risques liés aux fortes chaleurs chez l’enfant
- La Leche League France - Allaitement et fortes chaleurs
- VIDAL - Comment réagir en cas de coup de chaleur ou de déshydratation ?
- AMELI - Aliments à consommer chaque jour par un enfant
- Ministère de la jeunesse - Canicule : recommandations pour les accueils collectifs de mineurs (ACM)