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Coqueluche : vigilance française face à la recrudescence européenne

Rédigé par L'équipe de rédaction de MEDADOM | 1 juil. 2024 06:30:00

Si le vaccin contre la coqueluche a permis de faire diminuer considérablement le nombre de cas, la bactérie responsable de la maladie continue de circuler. Et c’est dans un contexte de recrudescence du nombre de cas de coqueluche en Europe que les autorités sanitaires françaises attirent l’attention sur la présence d’une vingtaine de clusters sur notre sol depuis début 2024. On fait le point.

 

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Qu’est-ce que la coqueluche ?

 

Une maladie respiratoire très contagieuse

 

La coqueluche désigne une infection respiratoire hautement contagieuse. On estime en effet qu'une personne malade peut contaminer 15 à 17 personnes en moyenne ! D’origine bactérienne, cette maladie a longtemps représenté l’une des principales causes de mortalité infantile. Mais la vaccination ayant permis de faire baisser de façon considérable le nombre de cas, la coqueluche est devenue assez peu fréquente en France. Elle reste aujourd’hui encore potentiellement grave chez les jeunes enfants et touche principalement les nourrissons non encore vaccinés ou les adultes et les adolescents ayant perdu leur immunité.

 

 

La bactérie en cause dans la coqueluche est appelée Bordetella pertussis. Elle se transmet principalement par voie aérienne dans le cercle familial ou au sein de collectivités. La contamination se fait entre les personnes par les gouttelettes de salive projetées par la personne malade lors des quintes de toux, des éternuements ou de simples échanges verbaux.

 

Après contamination, la période d'incubation peut durer de sept jours à trois semaines. Survient ensuite un écoulement nasal pendant une à deux semaines (avec ou sans fièvre) puis une toux modérée. Assez vite, cette toux va se transformer en quintes de toux caractéristiques de la coqueluche : soudaines, violentes, et répétées, elles provoquent des spasmes et entravent la respiration. À la fin de la quinte, le reprise de la respiration se fait au moyen d’une inspiration prolongée avec émission d’un son aigu particulier (appelé « chant du coq »). Suite aux quintes de toux, le malade peut fréquemment être sujet à des vomissements.

La coqueluche se traite au moyen d'antibiotiques pour prévenir les risques de contagion.

 

 

Une maladie qui nécessite de prendre des précautions

 

Si la coqueluche n’est pas une maladie à déclaration obligatoire, deux situations spécifiques nécessitent néanmoins de signaler les cas à l'Agence régionale de santé :

 

  1. Dans le cadre du signalement des infections nosocomiales.
  2. Ou lors de la présence de clusters (dès 2 cas), qu’ils surviennent dans les familles ou en collectivité.

 

Par ailleurs, il est recommandé de faire confirmer biologiquement au moins le premier cas et d’envoyer un prélèvement au centre national de référence de la coqueluche afin de confirmer l’espèce incriminée.

 

Face à des cas de coqueluche, il est enfin nécessaire de protéger les personnes à risque au sein de collectivités comme les maternités, les crèches ou les établissements de santé. Il convient donc de prendre des mesures telles que :

  • L’éviction des personnes atteintes de la coqueluche avec  prescription d’un traitement antibiotique.
  • Une antibioprophylaxie pour les personnes contacts n’étant pas protégées par la vaccination.
  • Une mise à jour de la vaccination de la population exposée.

 

 

Vers une recrudescence des cas de coqueluche en France ?

 

Si le vaccin contre la coqueluche a permis de faire diminuer considérablement le nombre de cas, la bactérie responsable de la maladie continue de circuler. Et c’est dans un contexte de recrudescence importante du nombre de cas de coqueluche en Europe que les autorités sanitaires françaises attirent l’attention sur la présence d’une vingtaine de clusters sur notre sol répartis dans 8 régions depuis début 2024.

Ces cas groupés ont été majoritairement enregistrés au sein de collectivités comme les écoles maternelles, les écoles primaires, les garderies et les maisons maternelles. D'autres ont été enregistrés dans les cercles familiaux. Au total, selon le réseau RENACOQ, ce sont 70 cas qui ont été signalés à Santé publique France début 2024. À titre de comparaison, en 2022, 45 cas avaient été signalés et 39 cas en 2023.

Le réseau RENACOQ est un réseau hospitalier en charge depuis 2016 de la surveillance de la coqueluche chez les nourrissons de moins de 12 mois.

 

La publication de ces données semble ainsi indiquer une reprise de la circulation de la coqueluche plus importante ces derniers mois en France hexagonale. Face au risque que cette circulation s’accentue dans les mois qui viennent, Santé publique France appelle à faire preuve d'une vigilance accrue. Elle exhorte ainsi à renforcer les campagnes de sensibilisation auprès de la population tout en soulignant l’importance de la vaccination contre la coqueluche.

 

 

 

De l’importance de se faire vacciner pour se protéger contre la coqueluche

 

 

Il faut dire que la vaccination représente le seul moyen de protection contre la coqueluche pour les personnes à risque de développer des formes graves de la maladie :

  • Nourrissons non encore vaccinés.
  • Personnes atteintes de maladies respiratoires chroniques comme l’asthme ou une broncho-pneumopathie chronique obstructive.
  • Personnes immunodéprimées.
  • Femmes enceintes.

 

La vaccination des femmes enceintes est recommandée dès le second trimestre de grossesse. Si la vaccination de la mère n’a pas pu se faire pendant la grossesse, elle devra se faire après l’accouchement.

 

L’objectif de cette politique vaccinale ? Réduire les formes sévères, les hospitalisations et les décès liés à la coqueluche. Rappelons que le vaccin contre la coqueluche est obligatoire pour les nourrissons avec trois injections nécessaires à 2 mois, 4 mois et 11 mois. Des rappels sont ensuite nécessaires à 6 ans, puis entre 11 et 13 et à partir de 25 ans.

 

La vaccination est par ailleurs recommandée chez les personnes suivantes :

  • Professionnels de santé et étudiants en santé.
  • Personnes travaillant en contact avec les nourrissons de moins de 6 mois.
  • Professionnels de la petite enfance et baby-sitters.

 

 

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Sources :