Dépistage du cancer colorectal : La France en retard !
Le cancer colorectal : second cancer le plus meurtrier en France
Un cancer redoutable
Selon Santé Publique France, le cancer colorectal représente le second cancer le plus meurtrier en France avec 18 000 décès enregistrés chaque année. Près de 45 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année, pour la plupart après 50 ans, aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Les premiers temps, le cancer colorectal évolue généralement sans signes perceptibles. Et lorsqu’elle est diagnostiquée à ce stade, la maladie se soigne dans 9 cas sur 10.
D’une façon générale, plus un cancer colorectal est détecté tôt, moins les traitements sont lourds et meilleures sont les chances de guérison.
Un dépistage précoce essentiel
D’où l’importance de réaliser un test de dépistage dès l’âge de 50 ans et jusqu'à 74 ans dans le cadre du programme de dépistage organisé. L’objectif de ce test ? Détecter dans les selles de sang non visible à l’œil nu grâce à l’utilisation d’anticorps. En présence de sang, le test est positif (dans 4 % des cas). Une coloscopie est alors effectuée par un gastroentérologue pour rechercher l'origine de ce saignement et éventuellement :
- Mettre en évidence des lésions précancéreuses (polypes ou adénomes) avant qu’elles n’évoluent en cancer.
- Ou diagnostiquer un cancer colorectal à un stade peu évolué.
Lorsque le test est négatif (dans 96 % des cas), cela signifie qu'aucun saignement n'a été détecté. Un test est alors proposé au patient tous les deux ans mais s’il présente des signes anormaux entre deux tests (comme des saignements ou un amaigrissement), il lui est conseillé de consulter un médecin.
Un test simple et sans douleur
Simple, fiable et sans douleur, ce test est délivré gratuitement et son analyse est prise en charge à 100 % par l’Assurance Maladie. Pourtant, la participation des Français au dépistage du cancer colorectal est relativement faible avec deux personnes éligibles sur trois qui ne se font pas dépister.
Dépistage du cancer colorectal : la France en retard !
La France accuse ainsi un retard non négligeable en matière de dépistage du cancer colorectal. Là où les autres pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) affichent une participation moyenne de 44 % au dépistage, le taux de participation au dépistage français atteint seulement les 29 %. Le taux de dépistage français évolue même en sens opposé par rapport à celui de l’OCDE, baissant de 3 points entre 2010 et 2020 contre une hausse de 4 points dans les pays de l’OCDE !
C’est dire combien la situation s’avère préoccupante. Fort de ce constat, le Syndicat National des Médecins Biologistes appelle à une prise de conscience de la situation.
Renforcer l’effort national de prévention grâce aux biologistes
À l’heure actuelle, les français bénéficient de plusieurs options pour accéder au kit de dépistage du cancer colorectal :
- Par l’intermédiaire d’un professionnel de santé à l’occasion d’une consultation (médecin généraliste, gynécologue, hépato gastroentérologue etc.). Le praticien remet directement au patient un kit de dépistage.
- Via une commande en ligne depuis le site https://monkit.depistage-colorectal.fr pour recevoir directement le kit de dépistage à domicile.
- En pharmacie d’officine : avec ou sans invitation de l’Assurance maladie au dépistage du cancer colorectal.
Mais pour le Syndicat National des Médecins Biologistes, au vu du retard de la France en matière de dépistage colorectal, il serait judicieux d’associer les biologistes médicaux à l’effort national de prévention. L’objectif ? Faciliter un accès plus large au dépistage du cancer colorectal. Le syndicat propose ainsi aux pouvoirs publics de permettre aux laboratoires de biologie médicale de ville de distribuer des kits de dépistage agréés à l’instar des pharmacies d’officine ou des médecins praticiens.
Pour le Dr Azoulay, président du Syndicat National des Médecins Biologistes, cette demande est d’autant plus légitime que les laboratoires de biologie médicale accueillent chaque jour plus de 500 000 patients sur l’ensemble du territoire national.
En attendant, les patients peuvent se référer au guide pratique de l’Assurance maladie qui explique de façon claire et synthétique la marche à suivre pour réaliser ce dépistage qui peut leur sauver la vie.
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Sources :