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Cancer du côlon : de bonnes chances de guérison en cas de diagnostic précoce

Le cancer colorectal est le troisième cancer le plus fréquent et le deuxième plus meurtrier en France. Chaque année, environ 18 000 Français en décèdent, soit 5 fois plus qu’à cause des accidents de la route.

Pourtant, le dépistage systématique et gratuit permet de diagnostiquer le cancer du côlon à un stade précoce, permettant une guérison dans 90% des cas.

 

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Qu’est-ce que le cancer du côlon ou cancer colorectal ?


Définition du cancer colorectal

 

Le côlon et le rectum forment la dernière partie du tube digestif, appelée « gros intestin ».

Le cancer du côlon ou du rectum, plus communément appelé cancer colorectal, consiste en une tumeur maligne de la muqueuse du gros intestin.

Sur la totalité des cancers colorectaux, environ 60% touchent le côlon et 40% atteignent le rectum.

Dans 60 à 80% des cas, le cancer du côlon débute par une tumeur bénigne appelée « polype ». Les polypes sont de petites excroissances dans la paroi de du gros intestin, bénignes et très fréquentes. Dans 2 à 3% des cas, une évolution vers le cancer se produit, généralement au bout de 5 à 10 ans. Le retrait des polypes à risque d’évolution cancéreuse permet de réduire les risques de développer un cancer colorectal.

Le cancer colorectal peut également être secondaire à une maladie chronique inflammatoire de l’intestin (MICI) comme la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique.

Souvent à type d’adénocarcinome (un type de cancer se développant sur les muqueuses ou les cellules d’une glande), le cancer colorectal est le 3ème cancer le plus fréquent chez l’homme (après la prostate et les poumons) et le 2ème plus fréquent chez la femme (après le sein).

Rare avant 50 ans, le risque de cancer colorectal augmente avec l’âge, ce qui explique les dépistages systématiquement proposés au plus de 50 ans.



Causes du cancer du côlon


Le cancer du côlon touche chaque année environ 45 000 nouveaux patients en France, avec une légère majorité d’hommes, après 50 ans pour la grande majorité.

De nombreux facteurs de risques peuvent favoriser l’apparition d’un cancer colorectal :

  • Une prédisposition génétique : le risque peut être multiplié par 2 à 3 si un parent au 1er degré (parents, fratrie, enfants) en a été atteint, a fortiori si celui-ci l’a développé avant l’âge de 60 ans.
  • Certaines mutations génétiques spécifiques.
  • Un âge supérieur à 50 ans, l’âge moyen de diagnostic se situant à 70 ans.
  • Un historique personnel de cancer colorectal favorise le risque d’en développer un autre.
  • Les MICI, comme la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique.
  • D’autres maladies du côlon, telle que la polypose familiale adénomateuse, le syndrome de Lynch (ou HNPCC).
  • Le diabète de type 2 et l’obésité, par l’état inflammatoire que ces pathologies engendrent.

 

Des facteurs environnementaux modifiables augmentent également le risque de développer un cancer du côlon, notamment au niveau de l’alimentation :

  • Le tabagisme et la consommation excessive d’alcool.
  • La sédentarité et le manque d’activité physique.
  • Une exposition régulière au soleil insuffisante.
  • Une alimentation riche en charcuterie, en aliments fumés ou grillés au barbecue (substances chimiques cancérigènes).
  • Une alimentation riche en viande rouge et en graisses animales.
  • Une alimentation insuffisamment riche en fibres (peu de fruits, légumes, céréales complètes et légumineuses).

Quels sont les symptômes d’un cancer du côlon ?

Une masse à la palpation peut être un symptôme du cancer colorectal


Quels sont les premiers symptômes du cancer du côlon ?


Les cancers du côlon et du rectum peuvent passer inaperçus longtemps. Lorsqu’ils engendrent des symptômes, ces derniers sont surtout digestifs. Si je constate une modification récente et prolongée de mon transit intestinal, je consulte un médecin. Ces modifications peuvent se traduire par :

  • Une constipation, nouvelle ou qui s’aggrave.
  • Une diarrhée qui s’installe durant plusieurs semaines.
  • Une alternance entre constipation et diarrhée.
  • Un besoin constant d’aller à la selle.
  • La présence de glaires et/ou de sang dans mes selles (rectorragie).
  • L’apparition de douleurs abdominales inhabituelles, des ballonnements.
  • Une masse ressentie lorsque je palpe mon abdomen.

 

En plus de ces symptômes digestifs, le cancer colorectal peut se manifester par une altération de mon état général :

  • Je suis fatigué ;
  • J’ai moins d’appétit ;
  • Je perds du poids ;
  • Je suis anémié.



Comment savoir si l’on a un cancer du côlon ?


Pour savoir si je souffre d’un cancer du côlon, plusieurs tests de dépistages peuvent m’être proposés en fonction de mon niveau de risque de développer un cancer colorectal. 

 

Les niveaux de risque du cancer colorectal

Selon la classification de la Haute Autorité de Santé, il existe 3 niveaux de risques de développer un cancer colorectal :

  • Risque moyen : je suis dans cette catégorie si j’ai plus de 50 ans mais que je n’ai aucun symptôme, ni antécédent personnel ou familial de cancer colorectal, pas de maladie inflammatoire du côlon. Le risque de développer un cancer colorectal est alors de 4%. Toutefois, 75 à 80% des cancers colorectaux apparaissent chez des personnes dans cette catégorie de risque.

 

  • Risque élevé (15 à 20% des cancers colorectaux) : si une personne de ma famille a souffert d’un cancer colorectal avant l’âge de 65 ans, ou si j’ai moi-même eu des polypes ou un cancer colorectal. Le risque augmente également si j’ai plusieurs parents, a fortiori au 1er degré, ayant eu un cancer colorectal quel que soit leur âge. A ce niveau de risque, j’ai 8 à 15% de risque de développer un cancer du côlon moi-même. 

 

  • Risque très élevé (moins de 5% des cancers colorectaux) : ne concerne que les personnes souffrant d’une prédisposition génétique, tel que le syndrome de Lynch ou la polypose adénomateuse familiale (jusqu’à 100% de risque de développer un cancer colorectal).

 

Avant 50 ans, le risque de développer un cancer colorectal est faible, c’est pourquoi il n’y a pas de dépistage systématique avant cet âge.


Si j’ai un risque élevé ou très élevé de cancer colorectal

En cas de risque élevé ou très élevé de cancer colorectal, je devrai passer une coloscopie.

La coloscopie est un examen d’imagerie, permettant de visualiser le côlon par l’intermédiaire d’une sonde équipée d’une caméra (endoscope) et introduite par l’anus. La coloscopie permet de visualiser les polypes et de diagnostiquer le cancer du côlon ou du rectum. Durant l’examen, le médecin pourra prélever une biopsie pour évaluer l’aspect malin de la lésion.

La coloscopie est un acte indolore, sauf dans de rares cas, et pratiquée sous anesthésie générale la plupart du temps. Elle nécessite toutefois une préparation qui me sera expliquée par le médecin.

 


Si j’ai un risque modéré de cancer colorectal

Dans la catégorie de risque moyen, le dépistage sera effectué sur un échantillon de selles, dans lesquelles du sang sera recherché. 

Depuis avril 2015, un nouveau type de test est disponible : le test immunologique fécal (FIT). Beaucoup plus performant que la recherche de sang, il permet de détecter 2,5 fois plus de cancers colorectaux et à des stades plus précoces.

Si ce premier test est positif, une coloscopie me sera indiquée. Cette coloscopie est également possible si j’ai plus de 50 ans, même si je n’ai pas de facteur de risque, si j’en fais la demande.

 


Si on m’a diagnostiqué un cancer du côlon

Si les tests fécaux et la coloscopie s’avèrent positifs au cancer colorectal, d’autres examens pourront m’être prescrits pour planifier au mieux le traitement :

  • Un scanner du thorax, de l’abdomen et de la région pelvienne : pour évaluer l’étendue du cancer du côlon ou du rectum.

 

  • Une IRM dans le cas d’un cancer du rectum (dans certains cas, une échographie endorectale) pour vérifier si la tumeur s’est étendue aux organes voisins (prostate, utérus, vessie) ou aux ganglions lymphatiques.

 

Peut-on guérir d’un cancer du côlon ?


Complications du cancer colorectal


Plusieurs complications peuvent survenir après l’installation d’un cancer colorectal :

  • Les cellules cancéreuses peuvent migrer et atteindre d’autres organes par le sang et la lymphe ; il s’agit alors des métastases. Les métastases les plus fréquentes du cancer colorectal sont celles du foie et des poumons, mais aussi le cerveau ou les os.
  • La tumeur peut s’infiltrer profondément dans la paroi du côlon et du rectum (cancer invasif).
  • À un stade très avancé, le cancer colorectal peut être responsable d’occlusions intestinales, de perforations et de péritonite.

 

Plus le cancer colorectal est pris en charge à un stade précoce, plus les chances de guérison augmentent. Les traitements sélectionnés pourront également être moins agressifs.

C’est pourquoi le dépistage est proposé systématiquement à toute personne de plus de 50 ans, et jusqu’à 74 ans. En France, toutefois, à peine un tiers de la population cible effectue le test. Cela est peut-être dû à la réticence face à la manipulation des selles.

Pourtant, ce test permettrait une prise en charge précoce, tandis qu’aujourd’hui la moitié des cancers du côlon sont diagnostiqués au stade métastasique.

À un stade précoce, le traitement permet un taux de survie à 5 ans de 90%, contre 13% lorsque le cancer colorectal est pris en charge au stade métastatique.


 

Traitements du cancer du côlon : une opération chirurgicale 

 

Dans le cas d’un cancer du côlon, l’ablation des tumeurs par endoscopie est possible si leur taille est inférieure à 2-3cm de diamètre et qu’elles sont superficielles.

Si le volume du polype est trop important, il est possible d’enlever une partie du côlon sur laquelle est située la tumeur. Une chimiothérapie adjuvante pourra être proposée après l’opération, notamment si des cellules cancéreuses ont migré dans les ganglions.

Si la tumeur du cancer du côlon se trouve au niveau du rectum, près de l’anus, une radio-chimiothérapie avant l’opération est indiquée. Dans de plus rares cas, le retrait du rectum et d’une partie de l’anus (colostomie) peut être justifié.

Il faudra également traiter les métastases s’il y en a.

Les récidives sont possibles mais apparaissent le plus généralement dans les deux ans suivant le traitement.



Prévenir l’apparition d’un
cancer colorectal

Une alimentation riche en fibres réduit le risque de cancer du côlon


Pour prévenir l’apparition d’un cancer colorectal, j’élimine les facteurs de risques modifiables :

  • J’arrête de fumer et je réduis ma consommation d’alcool.
  • Je mange équilibré et veille à avoir une consommation suffisante de fibres.
  • Je limite la consommation de charcuterie et de viande rouge contre le cancer colorectal.
  • Je pratique une activité régulière.

 

Si des polypes me sont diagnostiqués, je demande conseil à mon médecin concernant leur ablation.

Enfin, je réalise le dépistage du cancer colorectal qui m’est conseillé tous les deux ans entre 50 et 74 ans.


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Propos écrits par Amanda Huguet-Millot, Diététicienne-Nutritionniste et Ingénieure en Alimentation & Santé


Sources :