Tatouages et piercings : nouvelles règles pour le don de sang

À compter du 1er septembre 2025, l’Établissement français du sang (EFS) révise l’une de ses règles les plus restrictives sur le don du sang concernant les tatouages et les piercings. Le délai d’attente imposé après un tatouage, un piercing, une séance d’acupuncture ou un maquillage permanent passe désormais de 4 à 2 mois.
Cette évolution, validée par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et appuyée par un avis du Haut Conseil de la santé publique (HCSP), vise à élargir le vivier de donneurs, sans compromettre la sécurité des receveurs.
MEDADOM vous explique tout.
Un geste plus accessible, mais toujours encadré
Jusqu’à présent, toute personne ayant récemment subi un acte invasif, tel qu’un tatouage ou un piercing, devait respecter un délai de 120 jours avant de pouvoir donner son sang.
Cette période visait à couvrir le risque infectieux potentiel, notamment la transmission de virus comme le VIH, l’hépatite B ou C. Ces virus peuvent en effet ne pas être détectables immédiatement après la contamination, c’est ce que l’on appelle la « fenêtre sérologique ».
Cependant, les techniques de dépistage ont considérablement évolué au fil des années. Les tests utilisés aujourd’hui permettent de détecter ces agents pathogènes beaucoup plus rapidement, ce qui a conduit le HCSP à juger un délai de 2 mois suffisant pour garantir la sécurité des produits sanguins.
Pourquoi cet assouplissement ?
L’EFS est confronté depuis plusieurs années à une situation préoccupante : les stocks de sang sont fréquemment en tension, voire au bord de la rupture. Les périodes de vacances, les épidémies, ou encore les grandes vagues de chaleur peuvent faire chuter le nombre de donneurs. Dans ce contexte, chaque levée de frein administratif peut faire la différence.
Le président de l’EFS, Frédéric Pacoud, souligne d’ailleurs que cette réforme permettra d’attirer davantage de jeunes donneurs, souvent porteurs de tatouages ou piercings, et parfois dissuadés par les anciens délais d’attente.
L’objectif est clair : faciliter l’accès au don sans faire de compromis sur la sécurité.
Que dit la réglementation actuelle du don de sang en France ?
Même avec cet assouplissement, le don de sang reste une démarche très encadrée. Pour donner son sang, il faut notamment :
- Être âgé de 18 à 70 ans ;
- Peser au moins 50 kg ;
- Être reconnu apte après un entretien médical confidentiel et la lecture d’un questionnaire préalable ;
- Ne pas avoir eu de comportement à risque ou de maladie transmissible par le sang ;
- Ne pas être enceinte ni avoir accouché depuis moins de 6 mois ;
- Être en bon état de santé général (pas de fièvre, d'infection en cours, etc.).
Le nouveau délai de 2 mois concerne les personnes ayant récemment subi :
- Un tatouage ;
- Un piercing (y compris à l’oreille) ;
- Une séance d'acupuncture ;
- Un maquillage permanent ;
- Un examen endoscopique.
Dans tous les cas, c’est le médecin ou l’infirmier présent sur le lieu du don qui a le dernier mot quant à votre aptitude à donner.
Pourquoi donner son sang, aujourd’hui plus que jamais ?
Chaque année en France, plus d’un million de patients sont soignés grâce aux dons de sang. Qu’il s’agisse d’urgences hémorragiques, de traitements contre le cancer, ou de maladies chroniques comme la drépanocytose, les besoins sont constants.
En offrant une heure de son temps, on peut sauver jusqu’à 3 vies. En facilitant l’accès au don tout en gardant des critères exigeants, l’EFS modernise la collecte et rappelle que la solidarité peut aussi passer par un bras tendu.
Comment et où donner son sang ?
Pour trouver un lieu et prendre rendez-vous, le site de l’Établissement Français du Sang permet une géolocalisation rapide et une réservation en ligne.
Sources :
- EFS - Établissement Français du Sang
- Medscape - Don du sang : l’EFS assouplit ses règles concernant les tatouages et les piercings
- La Santé Publique - Don de sang : l’ANSM fait évoluer les règles
- ANSM - Décision du 22/05/2025 modifiant la décision du 20/01/2020 modifiée fixant la forme et le contenu du questionnaire que remplit le candidat au don de sang en application de l’article R. 1221-5 du code de la santé publique
- ANSM - L’ANSM fait évoluer le questionnaire préalable au don de sang
- Santé Publique France - Don de sang
- EFS - Gouvernance
- Sénat - Établissement français du sang : audition de Frédéric Pacoud