Qu’est-ce qu’une hépatite ?
Définition de l’hépatite
L’hépatite est une inflammation du foie, pouvant être causée par diverses substances toxiques ou par des virus.
Or, le foie remplit de nombreuses fonctions dans l’organisme :
- Il stocke et répartit les nutriments issus de la digestion des aliments que nous consommons.
- Il dégrade les substances toxiques et métabolise les médicaments.
- Il synthétise la plupart des protéines de notre sang.
- Il produit la bile, nécessaire à la digestion.
Une hépatite peut donc engendrer de nombreux problèmes de santé, allant parfois jusqu’au décès.
Dans la plupart des cas, l’hépatite est causée par un virus qui cible spécifiquement le foie. On parle alors d’hépatite virale. Cinq souches principales ont été identifiées et sont communément appelées types A, B, C, D et E.
Hépatite A, B, C… : les types d’hépatites
Les virus responsables des hépatites A, B, C, D et E causent tous des maladies du foie mais diffèrent par :
- Leur mode de transmission : par injection pour les virus B et C, par voie féco-orale pour les virus A et E.
- Leur agressivité et la gravité de la maladie : les types B et C sont responsables d’hépatites chroniques, causes de cirrhose du foie, de cancer et de décès.
- La répartition géographique.
- Les modes de prévention : certains types d’hépatite peuvent être prévenus par la vaccination.
Les virus les plus courants retrouvés dans les hépatites sont de types A, B et C.
Il existe une sixième souche, le virus de l’hépatite G (VHG), qui se transmet par voie sanguine et engendre peu de symptômes.
Quelles sont les causes et symptômes de l’hépatite ?
Causes des hépatites
Causes des hépatites virales
Le mode de contamination par un virus de l’hépatite dépend du type :
- Le virus de l’hépatite B est extrêmement contagieux. Il se transmet principalement par le sang et les contacts sexuels, mais également par tous les autres liquides et sécrétions biologiques. D’après l’Institut Pasteur, « le virus de l’hépatite B est 50 à 100 fois plus infectieux que celui du SIDA ». Les principales voies de contamination sont alors : l’accouchement, les rapports sexuels, les injections (dans le cadre de la toxicomanie par exemple), les transfusions à risques…
- Le virus de l’hépatite C se transmet également par voie parentérale (par injection). Avant 1991, année de mise en place du dépistage systématique des dons de sang, la contamination par transfusion était la plus répandue dans les pays occidentaux. Aujourd’hui, les injections pratiquées avec du matériel non-stérile (notamment de drogue) sont principalement responsables des contaminations. Le risque de transmission du virus de l’hépatite C de la mère à l’enfant pendant la grossesse ou l’accouchement existe mais il est faible (de l’ordre de 5% si le virus est détectable dans le sang de la mère). La transmission par voie sexuelle n’a pas été prouvée mais les chercheurs n’excluent pas cette possibilité.
- Les virus de l’hépatite A et de l’hépatite E se transmettent par voie féco-orale, c’est-à-dire par la mise à la bouche d’objets, de doigts, d’aliments ou de boissons contaminées par des matières fécales, souvent par de l’eau souillée.
- Le virus de l’hépatite D se retrouve uniquement chez les personnes déjà infectées par l’hépatite B.
Lorsque nous contractons un virus de l’hépatite et que celui-ci atteint le foie, il pénètre dans les hépatocytes (les cellules du foie) et s’y multiplie.
Dans le but de défendre notre organisme, notre système immunitaire détruit les cellules infectées, provoquant l’inflammation du foie.
Au début de la maladie, des symptômes de la contamination aiguë sont observables, et peuvent durer plusieurs semaines. Mais certains virus (notamment les virus de l’hépatite B et C) peuvent être responsables d’états d’hépatite chronique, dont les complications surviennent jusqu’à des années plus tard.
Causes des autres hépatites
Les hépatites peuvent également être dues à l’ingestion de substances toxiques pour le foie ou d’autres causes.
L’inflammation peut alors être causée par :
- Une consommation excessive l’alcool (hépatite alcoolique).
- Une intoxication par un médicament ou un produit chimique (hépatite toxique), qui régresse généralement après l’arrêt du produit.
- Une infection bactérienne ou parasitaire.
- Une surcharge du foie en graisses (stéatohépatite métabolique ou NASH), souvent liée à une surcharge pondérale ou une dyslipidémie.
Symptômes de l’hépatite
L’hépatite produit des symptômes liés au dysfonctionnement du foie :
- Un jaunissement de la peau et du blanc des yeux, appelé communément jaunisse ou ictère ;
- Des urines foncées ;
- Des selles décolorées ;
- Une fatigue importante ;
- De la fièvre ;
- Une perte d’appétit (anorexie) ;
- Des nausées, voire des vomissements ;
- Des douleurs abdominales.
Il est toutefois possible d’être porteur d’un virus de l’hépatite et de ne présenter que peu ou pas de symptômes. A l’inverse, chaque forme du virus peut causer des symptômes plus graves.
Ces symptômes apparaissent lors d’une inflammation aiguë et ne permettent pas d’identifier la forme d’hépatite virale à ce moment-là.
En revanche, il existe quelques spécificités selon la souche responsable, notamment sur le délai d’apparition des symptômes :
- Pour le virus de l’hépatite B, la période d’incubation est en moyenne de 60 à 90 jours, mais peut aller de 45 à 180 jours. L’hépatite B aiguë est souvent asymptomatique, mais peut présenter les symptômes évoqués ci-dessus ou des symptômes faisant penser à une grippe.
- Pour le virus de l’hépatite C, elle est de 6 à 10 semaines et l’hépatite est le plus souvent asymptomatique.
- Pour l’hépatite E, la période d’incubation est de 2 à 10 semaines, avec une moyenne de 5 à 6 semaines. En plus des symptômes cités précédemment, l’hépatite E peut également se manifester par des démangeaisons, des éruptions cutanées et des douleurs articulaires.
Si je pense souffrir d’une hépatite, je n’attends pas pour consulter.
Quels sont les traitements et la prévention des hépatites ?
Complications et traitements des hépatites
Comment évoluent les hépatites ?
Selon les types d’hépatites, l’évolution diffère :
- Les hépatites A et E : se résolvent généralement de façon spontanée, sans nécessité d’hospitalisation sauf en cas d’hépatite fulminante ou pour les femmes enceintes symptomatiques. Il n’y a pas de forme chronique.
- L’hépatite B : il n’existe pas de traitement de l’hépatite B aiguë et les traitements médicamenteux sont à éviter pour ne pas plus détériorer le foie. Des antiviraux peuvent être prescrits en cas de forme chronique, pour ralentir la progression de la cirrhose et l’incidence des cancers du foie.
- L’hépatite C : selon l’Institut Pasteur, 15 à 45% des hépatites évoluent vers une guérison tandis que 55 à 85% des patients infectés développent une forme chronique. Le foie se dégrade alors progressivement et entraîne une cirrhose (dans 15 à 30% des cas 20 ans après l’infection dans les pays occidentaux). Grâce aux antiviraux à action directe (AAD), 95% des patients en forme chronique guérissent après un traitement de 12 à 24 semaines.
- L’hépatite D : qui n’apparaît qu’en cas d’infection à l’hépatite B, pose un risque plus grave, puisqu’il s’agit d’une double infection. Ainsi, l’évolution vers la cirrhose peut être plus rapide. En revanche, sa forme chronique est rare.
L’évolution vers la cirrhose des hépatites chroniques dépend notamment de la durée de l’infection, de l’âge au moment de la contamination et de la consommation d’alcool associée. Après le stade de la cirrhose, il existe un risque de développer un cancer du foie (carcinome hépatocellulaire), avec un taux de 1 à 4% par an.
Peut-on mourir de l’hépatite ?
Lors des formes aiguës d’hépatites, des symptômes graves et des défaillances du foie peuvent apparaître. La mortalité est toutefois faible à ce stade dans les pays médicalisés.
L’évolution des formes chroniques d’hépatites B et C (en l’absence de traitement) peut toutefois conduire au décès, notamment en cas de développement d’un cancer du foie.
Prévenir les hépatites
Certaines hépatites peuvent être prévenues par des vaccins.
C’est notamment le cas de l’hépatite A et de l’hépatite B (et par conséquent de l’hépatite D), pour lesquelles les vaccins empêchent le développement du virus.
Un vaccin contre le virus de l’hépatite E existe mais n’est pas encore homologué dans tous les pays. Enfin, il n’existe pas de vaccin contre le virus de l’hépatite C à ce jour.
D’autres moyens permettent de prévenir les contaminations par un virus de l’hépatite :
- Pour les hépatites se transmettant par voie féco-orale : je bois de l’eau potable ou en bouteille, je me lave consciencieusement les mains avant les repas et je désinfecte les fruits et légumes que je consomme crus, a fortiori si je voyage dans un pays touché par ces virus.
- Pour les hépatites se transmettant par voie parentérale : j’utilise du matériel d’injection stérile, je peux me faire aider en cas de dépendance à la drogue.
- Pour les hépatites non-virales : je limite ma consommation d’alcool, je respecte scrupuleusement les prescriptions médicamenteuses et je garde les produits d’entretien à l’abri, dans leur contenant d’origine, étiqueté.
Propos écrits par Amanda Huguet-Millot, Diététicienne-Nutritionniste et Ingénieure en Alimentation & Santé
Sources :
- Ameli – Hépatite A
- Ameli – Hépatite B
- Ameli – Hépatite C
- Institut Pasteur – Hépatites virales
- Organisation Mondiale de la Santé (OMS) - Hépatite
- Organisation Mondiale de la Santé (OMS) – Hépatite A
- Organisation Mondiale de la Santé (OMS) – Hépatite B
- Organisation Mondiale de la Santé (OMS) - Hépatite C
- Organisation Mondiale de la Santé (OMS) - Hépatite D
- Organisation Mondiale de la Santé (OMS) - Hépatite E
- Ministère des solidarités et de la santé – Hépatites virales
- Société nationale française de gastro-entérologie (SNFGE) – Hépatite B