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Lumière saisonnière : Quel impact sur l’organisme ?

Rédigé par L'équipe de rédaction de MEDADOM | 01/01/24 07:30

Depuis l’arrivée de l’automne et le changement d’heure, force est de constater que les journées sont plus courtes. Moins exposés à la lumière du jour qu’en été, serions-nous enclins à modifier inconsciemment notre prise alimentaire ? C’est l’hypothèse suggérée par une étude danoise selon laquelle il existerait un lien entre la durée d’exposition à la lumière saisonnière, l’horloge biologique et le métabolisme énergétique

Impact de la lumière du jour sur l’horloge biologique 


C’est bien connu, l’exposition à la lumière du jour participe activement à la synchronisation de l’horloge biologique dans le cerveau de chaque individu. Cette horloge biologique (que l’on appelle également horloge interne) joue un rôle clé dans le bon fonctionnement de l’organisme. Elle lui impose en effet un cycle de 24 heures pendant lequel de nombreux mécanismes biologiques et physiologiques se répètent. C’est ce que l’on appelle le « rythme circadien ». 


Or, selon les saisons, le nombre d’heures d’exposition à la lumière du jour peut varier de façon considérable (c’est le cas entre l’été et l’hiver par exemple avec une différence de durée d’ensoleillement d’au moins deux heures). Si des études ont déjà été menées sur l’interaction entre le rythme circadien et le métabolisme énergétique, la plupart de ces travaux considèrent que le jour et la nuit ont une durée égale tout au long de l’année (12 heures de lumière et 12 heures d’obscurité).

 


Or, dans les faits, seules les zones géographiques dont les latitudes sont proches de l’équateur répondent à cette répartition égale. Dans les autres régions du monde, la photopériode (durée du jour) quotidienne varie en fonction de la localisation.

 

Sur la base de ce constat, des scientifiques de l’Université de Copenhague ont souhaité connaître l’impact des différences saisonnières d’exposition à la lumière sur le métabolisme et le rythme circadien

 

Quel impact de la lumière saisonnière sur l’organisme ?


Pour cela, les scientifiques danois ont mis en place une étude inédite visant à analyser le poids et le métabolisme de souris exposées à la fois à la « lumière hivernale » et à la « lumière estivale ».

Notons que contrairement aux animaux dits « saisonniers » qui se reproduisent à des saisons précises et prennent du poids avant la saison de reproduction pour économiser de l’énergie, les souris ne reproduisent pas à des moments particuliers de l’année.

Ils ont ensuite mesuré les rythmes circadiens et les marqueurs de la santé métabolique des animaux. Après analyse des données, les scientifiques ont pu faire les constats suivants chez les souris soumises à une photopériode hivernale :

 

  • Moindre prise de poids.
  • Légère réduction de la masse grasse.
  • Légère réduction de la teneur en triglycérides du foie.
  • Meilleure rythmicité dans la façon de manger sur 24 heures avec des répercussions bénéfiques sur la santé métabolique. 

 

Ces résultats semblent indiquer que la photopériode saisonnière a bien un impact sur le métabolisme énergétique à travers la modulation du schéma de prise alimentaire. Ainsi donc, la photopériode hivernale, plus courte, permettrait d’améliorer les marqueurs de la santé métabolique. La photopériode saisonnière semble également impacter la rythmicité de l’horloge biologique au sein des tissus périphériques. Pour les auteurs de cette étude, ces effets sont cependant indépendants de la mélatonine.

 

Certes, les changements métaboliques observés entre les photopériodes semblent modestes. Mais on peut imaginer que ces différences (dans la dépense énergétique ou la teneur en triglycérides par exemple) mesurées pendant un temps plus long, pourraient jouer un rôle cumulatif dans l’amélioration de la santé métabolique globale.

 

De la nécessité de mieux comprendre l’impact de la lumière saisonnière sur la prise alimentaire

 

Pour les chercheurs, ces premières conclusions sur animaux sont intéressantes en ce sens qu’elles constituent une preuve de principe pour l’Homme. Et vu que la plupart des individus sont exposés quotidiennement et de façon prolongée à la lumière artificielle en plus de la lumière naturelle, cette étude souligne l’intérêt d’étudier l’impact des longues photopériodes sur la santé métabolique humaine. 

 

 

L’un des auteurs de l’étude est par ailleurs formel : les différences de photopériodes estivales et hivernales peuvent modifier le moment où l’on ressent la sensation de faim pendant la journée. Des connaissances plus approfondies sur le sujet demeurent donc essentielles pour tenter de décrypter les mécanismes par lesquels la lumière et les saisons affectent la prise alimentaire au cours de l’année.

 

 

Sources :