Un médecin assis pour un meilleur ressenti côté patients hospitalisés
Qu’on se le dise, l’hôpital est bien le dernier endroit où un patient aimerait se trouver. Et qu’il soit long ou court, un séjour en établissement de santé influence forcément négativement son moral. Et s’il était possible de modifier un tant soit peu son ressenti et sa perception des soins reçus grâce à des petites actions simples à mettre en œuvre ?
C’est ce que suggère une récente étude américaine selon laquelle le positionnement d’une chaise dans une chambre d’hôpital aurait un impact significatif sur les échanges entre le médecin et le patient, ainsi que sur sa façon de ressentir les choses. Zoom sur les conclusions de cette enquête originale et inédite.
Une étude originale pour évaluer les échanges entre médecin et patient
Dans le cadre de cette étude mise en place dans le service de médecine interne d’un établissement hospitalier texan, des chercheurs américains se sont posé une question originale : la place d’une chaise dans une chambre d’hôpital peut-elle influencer les échanges entre le médecin et son patient ?
Pour répondre à cette question, les chercheurs ont suivi et analysé 125 entretiens ayant eu lieu dans une chambre d’hôpital à l’occasion de la visite de médecins (51 au total) entre avril 2022 et février 2023. Notons que les participants à cette étude ignoraient quel en était le véritable sujet.

Les entretiens ont été répartis en deux groupes :
- Un groupe au sein duquel les entretiens se sont déroulés avec une chaise placée à moins de 90 cm du lit du patient avant que le médecin n’entre dans la chambre (60 entretiens au total).
- Un groupe au sein duquel les entretiens se sont déroulés avec la chaise apparente dans la pièce mais rangée à sa place habituelle en face du lit (65 entretiens au total).
Un ressenti différent des patients quand le médecin s’assoit
Après analyse des données, les scientifiques ont pu observer les résultats suivants :
- Pour les entretiens du premier groupe, lorsque la chaise était située à proximité du lit du patient, le médecin s’est assis dans plus de six cas sur dix.
- En revanche, pour les entretiens du second groupe, lorsque la chaise était éloignée du lit du patient, le médecin s’est assis dans moins d’un cas sur dix.
Autre enseignement, lors des entretiens du premier groupe, les patients :
- Se sont montrés significativement plus satisfaits que ceux du second groupe (avec un taux de satisfaction augmenté de 3,9% par rapport à celui des patients du second groupe).
- Ont eu le sentiment de recevoir une information de meilleure qualité que les patients du second groupe (72 % contre 52 %).
- Ont ressenti une confiance plus importante à l’écoute de la prise en charge qui leur était proposée (58 % contre 35 %).
Notons que la place de la chaise dans la chambre d’hôpital n’a cependant pas eu d’influence sur :
- La durée de l’entretien entre le médecin et le patient.
- L’attitude du médecin vis-à-vis du patient et le contenu de l’entretien (présentation du professionnel de santé, nature des soins prodigués, proposition d’un bilan avec la famille etc).
- Les informations comprises et retenues par le patient (comme le nom du médecin référent par exemple).
Des recherches à approfondir
Forts de ces observations, les auteurs de cette étude suggèrent que la perception des soins reçus par les patients peut être nettement influencée par certaines petites modifications dans leur environnement direct (ici le changement de place de la chaise dans la chambre d’hôpital).
Ils conviennent néanmoins que cette étude se heurte à certaines limites parmi lesquelles le faible nombre total d’entretiens, l’hospitalisation des patients dans des chambres simples ou encore l’absence de comparaison avec d’autres établissements hospitaliers. Sans doute faudra-t-il mener des études plus larges et plus complètes pour étayer cette thèse pour le moins originale !
Sources :