Le syndrome du canal carpien est une atteinte de l’articulation du poignet couramment liée à une activité professionnelle impliquant des mouvements répétitifs.
Il est important de savoir en reconnaître les premiers symptômes pour le traiter précocement, et éviter toute aggravation ou séquelle irréversible du nerf médian.
Des douleurs nocturnes au poignet et à la main sont un des premiers signes d’une compression du nerf médian au niveau du canal carpien.
Un syndrome est un ensemble de symptômes révélant un état clinique. Dans le cas du syndrome du canal carpien, le patient présente différents symptômes témoignant de lésions au niveau du canal carpien, une composante de l’articulation du poignet.
Le canal carpien est un espace entre les os du poignet et le ligament qui les lie les uns aux autres. Il sert de tunnel au nerf médian et aux tendons fléchisseurs des doigts.
Le nerf médian est l’élément le plus affecté par les lésions du canal carpien. Son rôle est de donner la sensibilité des quatre premiers doigts et une partie de la mobilité du pouce.
Les tendons fléchisseurs, quant à eux, relient les phalanges aux muscles de l’avant-bras, permettant aux doigts d’obéir aux ordres donnés par le cerveau et transmis par le nerf médian.
En cas de syndrome du canal carpien, le nerf médian est habituellement compressé par les tendons fléchisseurs qui, pour une multitude de raisons souvent corrélées à l’exercice de mouvements répétitifs, sont enflammés et gonflent anormalement.
La compression du nerf médian qui caractérise le syndrome du canal carpien engendre une diminution de l’influx électrique parcourant le nerf.
Ainsi, les signaux transmis par le cerveau sont plus faibles, ce qui se traduit par deux types de symptômes neurologiques majeurs : les troubles de la sensibilité et les troubles de la mobilité.
Les troubles de la sensibilité sont très typiques des lésions nerveuses. Le syndrome du canal carpien tend ainsi à provoquer des paresthésies, un engourdissement, des picotements, ou encore des fourmillements.
Ces symptômes concernent essentiellement les quatre premiers doigts de la main (pouce, index, majeur et la moitié de l’annulaire).
Des douleurs, plus ou moins intenses et capables d’irradier dans le bras et la main, sont fréquemment rencontrées. Elles peuvent être décrites comme des sensations de brûlures, ou de coups de poignard lancinants.
La sudation de la main est également altérée par la compression du nerf médian qui contrôle ce phénomène. Il peut en résulter des troubles cutanés, tels qu’une peau sèche et déshydratée, parfois irritée et pouvant occasionner des démangeaisons.
La compression du nerf médian peut engendrer en particulier une perte de force d’opposition du pouce, et donc une perte de force de serrage.
Les patients voient leur agilité diminuer, et peuvent rencontrer des difficultés pour réaliser des gestes nécessitant une certaine précision (boutonner une veste, faire ses lacets, ouvrir un emballage, tourner des clefs dans une serrure, etc.).
La perte de force au niveau de la pince pouce-index peut réduire l’efficacité des mouvements de préhension.
Le patient peut avoir tendance à laisser tomber des objets, et rencontrer des difficultés pour effectuer des manipulations demandant une certaine force.
Le syndrome du canal carpien est une affection évolutive, dont les symptômes tendent à s’aggraver avec le temps.
Au début, les douleurs surviennent essentielles la nuit, réveillant le patient qui en souffre. Remuer le poignet ou laisser pendre la main permet de les soulager temporairement.
Au fil du temps, les symptômes deviennent plus intenses et permanents, jusqu’à s’avérer invalidants au quotidien et incapacitants dans un cadre professionnel.
Il est important de noter que la guérison des tissus nerveux est toujours délicate. Il est donc hautement préférable de consulter dès les premiers soupçons de syndrome du canal carpien plutôt que de laisser la pathologie s’aggraver.
Plus le nerf médian est compressé longtemps, plus le patient risque de souffrir de séquelles durables, voire irréversibles.
Le traitement du syndrome du canal carpien dépend de la sévérité de la lésion et des atteintes du nerf médian, de la cause de la pathologie et de la durée de compression du nerf.
En cas de lésions récentes et peu sévères, une mise au repos du poignet, souvent immobilisé à l’aide d’une attelle, associée à la prise d’anti-inflammatoires peut être suffisante. Lorsque les douleurs persistent, des infiltrations de corticoïdes peuvent être administrées en complément.
En cas d’atteinte sévère et/ou de récidive, un traitement chirurgical est souvent indiqué. Il consiste en une petite intervention, la libération du nerf médian, au cours de laquelle le ligament annulaire antérieur du carpe est sectionné pour diminuer la pression exercée sur le nerf médian. Plusieurs techniques peuvent être réalisées, par voie endoscopique (caméra permettant de visualiser l’intérieur du canal) ou à ciel ouvert.
Cet article a été rédigé par le Dr Eric ABEHSERA du Centre SOS MAIN Paris de la clinique Floréal, centre agréé par la FESUM (Fédération Européenne des Services d’Urgence Main).