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Les outils numériques au service du suivi des tentatives de suicide

Saviez-vous que la France présentait l’un des taux de suicide les plus élevés en Europe ? C’est dire combien ce sujet représente un enjeu majeur de santé publique, particulièrement depuis la pandémie de Covid-19 qui a eu un impact considérable sur le moral des français. D’où l’importance de suivre de près l’état de santé mentale de la population. C’est le sens des travaux menés par des chercheurs parisiens qui ont développé de nouveaux outils numériques pour mieux suivre la santé mentale des habitants de la région Île-de-France. Zoom sur les résultats de leur étude récemment publiée dans la revue NPJ Mental Health Research.

 

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Tentatives de suicide : un réel problème de santé publique 

 

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de        700 000 personnes se suicident chaque année dans le monde. Et à l’échelle européenne, la France présente l’un des taux de suicide les plus élevés. Ce constat est d’autant plus inquiétant que le suicide concerne toutes les tranches d’âge y compris les jeunes de 15 à 24 ans chez qui il représente aujourd’hui la seconde cause de mortalité. 

 

plus de        700 000 personnes se suicident chaque année dans le monde.


C’est dire combien ce sujet représente un enjeu majeur de santé publique, particulièrement depuis la pandémie de Covid-19 qui a eu un impact considérable sur le moral des français. D’où l’importance de suivre de près l’état de santé mentale de la population.

 

 

De l’importance de surveiller les tentatives de suicide


Pandémie de Covid-19 : quel impact sur le risque suicidaire ? 

 

C’est le sens des travaux menés par des chercheurs de l’institut Pasteur et des équipes de l’AP-HP qui ont tenté d’identifier de nouveaux paramètres épidémiologiques relatifs à la santé mentale des populations en temps de crise. L’objectif affiché ? Mieux comprendre l’impact de la pandémie de Covid-19 sur le risque suicidaire des habitants d’Île-de-France. 

 

 

De nouveaux outils numériques pour suivre les tentatives de suicide

 

Pour cela, les chercheurs ont mis au point de nouveaux outils numériques exploitant les capacités d’un algorithme d’intelligence artificielle développé par un « data scientist ». Ces outils numériques ont ainsi été capables d’analyser de façon automatique des millions de données contenues dans près de trois millions de dossiers médicaux informatisés issus de 15 hôpitaux différents de l’AP-HP. 


Ces données figuraient dans « l'entrepôt de données de santé » de l'AP-HP. Il s’agit d’une plateforme sécurisée hébergeant des données collectées dans le cadre des soins hospitaliers.

 

Grâce à ces données, les chercheurs ont pu dresser la dynamique des tentatives de suicide ayant eu lieu avant et durant la pandémie de Covid-19. Au total, 14 023 hospitalisations pour tentative de suicide ont été répertoriées sur les deux sous-périodes d’étude : 

  • Avant la pandémie : du 1er août 2017 au 29 février 2020.
  • Durant la pandémie : du 1er mars 2020 au 31 juin 2022.

 


Les femmes particulièrement touchées par le risque suicidaire

 

Il en ressort que la majorité de ces hospitalisations a eu lieu durant la période 2020-2022 avec une augmentation de la tendance suicidaire pendant la période de Covid-19 en population générale. Et ils se trouve que les femmes ont été particulièrement touchées. Deux tiers de tentatives de suicide concernaient en effet les filles de 8 à 17 ans et les jeunes femmes de 18 à 25 ans. 

 

Petit garçon triste qui regarde par la fenêtre.


Parmi les facteurs de risque identifiés pour ces tentatives de suicide, on retrouve de façon fréquente les violences domestiques, physiques et sexuelles, en nette augmentation depuis la crise du Covid-19.  Un constat jugé alarmant par le professeur Richard Delorme, chercheur à l’Institut Pasteur et chef du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’hôpital Robert-Debré AP-HP. D’autres facteurs de risque ont également été relevés parmi lesquels l’histoire personnelle des tentatives de suicide ainsi que l’isolement social chez les femmes et les hommes, indépendamment de la période Covid-19.

 

 


Vers un meilleur suivi des personnes à risque ?


Publiés dans la revue NPJ Mental Health Research, les résultats de cette étude rétrospective font prendre conscience de l’impact considérable de la pandémie de Covid-19 sur la santé mentale des populations, particulièrement des femmes. Ils soulignent également l’ampleur des violences commises envers les femmes en temps de crise. 


Nul doute que ces nouveaux outils d’analyse massive des données développés par les chercheurs permettront un meilleur suivi de la santé mentale des populations et des tentatives de suicide ainsi qu’un meilleur repérage des personnes à risque. 

 

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Sources :