Alors que les alertes sur l’état de santé des enfants en France se multiplient, les Assises de la santé pédiatrique, tenues récemment, marquent un moment charnière.
Autorités de santé, professionnels du secteur, associations et familles se sont réunis pour poser un diagnostic partagé et dessiner les contours d’une refonte en profondeur du parcours de soins des plus jeunes. Face à l’urgence d’agir, le gouvernement s’apprête à faire évoluer la législation pour répondre aux enjeux criants d’un système à bout de souffle.
Depuis plusieurs années, les professionnels de santé en pédiatrie tirent la sonnette d’alarme : pénurie de praticiens spécialisés, inégalités territoriales d’accès aux soins, délais d’attente démesurés, services hospitaliers surchargés…
Les parents, particulièrement en zones rurales ou périurbaines, peinent à obtenir un simple rendez-vous pédiatrique. Le parcours de soins devient un véritable casse-tête, compromettant le suivi médical des enfants et exacerbant les inégalités de santé dès le plus jeune âge.
En 2024, la France compte environ 10 000 pédiatres en activité. Cependant, leur répartition est inégale : certaines régions, notamment rurales, souffrent d'une densité insuffisante de professionnels.
Cette pénurie engendre des délais d'attente préoccupants : il faut en moyenne 43 jours pour obtenir un rendez-vous chez un pédiatre. Les inégalités territoriales sont également marquées. Les enfants des zones défavorisées ont moins accès aux soins programmés, spécialisés et de prévention, et recourent plus souvent aux services d'urgence.
C’est dans ce contexte préoccupant que les Assises ont permis de recueillir des témoignages concrets du terrain, mettant en lumière l’ampleur des défaillances et l’urgence d’agir.
Face à ces constats, le ministre de la Santé et de la Prévention François Braun a lancé en 2022 les Assises de la pédiatrie et de la santé de l’enfant. Le 24 mai 2024, une feuille de route pour 2024-2030 a été présentée, articulée autour de quatre axes principaux :
Ces Assises de la pédiatrie et de la santé de l’enfant, point d’orgue d’une réflexion nationale, ont réuni l’ensemble des acteurs concernés – professionnels, institutions, associations, familles – pour aboutir à l’adoption d’une feuille de route pluriannuelle.
Cette feuille de route vise à apporter des réponses concrètes et durables aux attentes des pédiatres et professionnels du secteur, mais aussi à inscrire la santé des enfants comme une priorité nationale de long terme.
Parmi les principales mesures annoncées figurent :
L’objectif de cette mobilisation est clair : améliorer la prise en charge globale des enfants, réduire les inégalités, et garantir un suivi médical adapté à chaque étape de la croissance. Il s’agit également d’investir massivement et sur le long terme dans un secteur trop longtemps sous-évalué dans les politiques de santé publique.
L’enjeu est immense : permettre à chaque enfant, où qu’il vive en France, de bénéficier d’un accès rapide, équitable et de qualité aux soins dont il a besoin.
Dernièrement, le gouvernement a annoncé l’attribution de 15 millions d’euros supplémentaires pour renforcer le budget dédié à la lutte contre les cancers pédiatriques. Cette nouvelle enveloppe s’ajoute aux 60 millions d’euros déjà alloués à la recherche dans ce domaine.
Sources :