Réagir en cas d’étouffement, contrôler un saignement, connaître les bons gestes en cas de malaise cardiaque… Les accidents de la vie sont variés et lorsque ces derniers se révèlent être une urgence vitale, la rapidité d’action des soins mis en place est un facteur déterminant, influant considérablement les chances de survie, de complications ou de séquelles d’un patient.
Alors que seulement 40 % des Français seraient formés aux gestes de premiers secours - un chiffre bien inférieur à l’objectif national de 80 % des Français (objectif fixé par le Président de la République E. Macron en 2021 - Proposition de résolution n°2691 de M. Pierre Morel-À-L'Huissier visant à élargir l'obligation de formation aux gestes de premiers secours, déposée le mercredi 29 mai 2024) -, la Journée mondiale des premiers secours qui a lieu le 14 septembre, est l’occasion d’apporter à un large public des informations, de la documentation, ainsi que l’accès à des formations permettant, dès le plus jeune âge, d’être sensibilisés et informés quant aux gestes de premiers secours.
Les premiers secours sont l’ensemble des gestes et techniques à réaliser en cas d’accident ou de malaise, en attendant l’arrivée des secours professionnels. Avoir des connaissances de base en premiers secours sauve des vies, que ce soit dans la rue, à la maison, ou au travail. Dans cet article, nous allons examiner l’importance des premiers secours, les gestes clés à maîtriser, ainsi que les étapes à suivre en cas d'urgence.
Les premiers secours ne se limitent pas à sauver des vies ; ils jouent également un rôle clé dans la prévention de l’aggravation des blessures. Par exemple, en cas de fracture ou de coupure profonde, une immobilisation ou un bandage approprié peut éviter des dommages supplémentaires. De même, le refroidissement rapide d'une brûlure sous l'eau froide aide à réduire les dommages aux tissus cutanés et minimise les risques d’infection. Ces gestes simples mais essentiels permettent de contrôler la situation en attendant les secours, améliorant ainsi le pronostic de la victime.
Selon des études, chaque minute qui passe sans intervention dans le cas d’un arrêt cardiaque réduit de 10 % les chances de survie. Or, dans bien des situations, les services d'urgence peuvent mettre plusieurs minutes à arriver. Grâce à des gestes simples et rapides, une personne témoin d’un accident peut stabiliser la situation, voire sauver la vie de la victime avant l'arrivée des secours.
Apprendre les premiers secours responsabilise les individus et renforce le sentiment d’appartenance à une communauté. Il s'agit d'une compétence citoyenne qui permet à chacun de contribuer à la sécurité collective. Les accidents et les urgences peuvent se produire n'importe où, à tout moment — dans un lieu public, au travail ou à domicile. Si un plus grand nombre de personnes possèdent des compétences de base en secourisme, la société devient globalement plus résiliente et mieux équipée pour faire face aux crises. Cela réduit également la pression sur les services d'urgence, qui peuvent parfois mettre plusieurs minutes à arriver sur les lieux d'un incident.
Le citoyen est le premier maillon de la chaîne de secours,et acquérir les bons réflexes peut donc sauver des vies. Seul 1 français sur 10 a une très bonne connaissance des gestes qui sauvent et pourtant, depuis 2014, le délai moyen d’intervention des secours augmente régulièrement. C’est ce que souligne le rapport sur la résilience publié par la Croix-Rouge française "Crises, sommes-nous prêts à les affronter ?" paru en juin dernier.
Lorsqu’une situation d’urgence survient, le stress et la panique peuvent rapidement s’installer, tant chez la victime que chez les témoins. Une personne formée aux premiers secours est mieux préparée à gérer cette pression. En restant calme et en prenant le contrôle de la situation, elle rassure non seulement la victime, mais aussi les personnes présentes. Une réaction rapide et bien coordonnée réduit le sentiment de chaos et augmente la probabilité d'une intervention efficace. De plus, pour la victime, savoir que quelqu’un est en train de l’aider peut avoir un effet psychologique positif qui favorise la stabilité.
Avant d’intervenir, il est crucial d’évaluer la sécurité de l’environnement. Ne vous mettez jamais en danger. Si l'environnement est sûr, approchez-vous de la victime et assurez-vous de rester calme et clairvoyant. Demandez-lui si elle vous entend. Si elle ne répond pas, vérifiez si elle respire. Si la personne ne respire plus vous devez entamer une réanimation.
N’hésitez pas à demander de l’aide : médecin ou pharmacie autour de vous avec des professionnels de santé qui pourront prendre la situation en charge en attendant que les secours arrivent.
Appelez immédiatement les services d'urgence (le 15, 112 ou 18 en France). Soyez précis en décrivant la situation et en fournissant votre localisation.
Si la victime est inconsciente mais respire, parlez-lui et rassurez-la. Placez-la en position latérale de sécurité (PLS) pour éviter qu’elle ne s’étouffe. Cela consiste à la coucher sur le côté, en veillant à garder la tête légèrement inclinée vers l’arrière pour maintenir les voies respiratoires dégagées. Pour aider les secours vous pouvez anticiper leurs questions et commencer à prendre les premières informations vitales. Durant toute la procédure, parlez à la victime, posez-lui des questions et assurez-vous qu’elle vous entende le temps que les secours arrivent.
En cas d’arrêt cardiaque, la RCP est essentielle : Placez vos mains l’une sur l’autre au centre de la poitrine de la victime. Effectuez des compressions thoraciques à un rythme de 100 à 120 compressions par minute, en enfonçant la poitrine d’environ 5 cm. Si vous êtes formé, alternez avec deux insufflations (bouche-à-bouche) toutes les 30 compressions. Sinon, continuez les compressions seules jusqu'à l'arrivée des secours.
Pour synchroniser les compressions thoraciques ? La chanson « Stayin' Alive » des Bee Gees est recommandée car son tempo de 103 battements par minute correspond au rythme idéal pour les compressions thoraciques.
Si un défibrillateur est disponible, utilisez-le dès que possible. Il vous guidera à chaque étape. Ces appareils sont simples d’utilisation et permettent de rétablir un rythme cardiaque normal en cas de fibrillation cardiaque. Staying Alive est une application qui permet de localiser les défibrillateurs en France et à proximité du lieu d’un accident en attendant que les secours arrivent.
Si la victime saigne abondamment, essayez d'arrêter le saignement en appliquant une pression directe sur la plaie avec un tissu propre. Si possible, allongez la victime et surélevez la zone touchée.
Brûlures : Refroidissez immédiatement la brûlure sous l'eau fraîche pendant au moins 15-20 minutes puis mettez un linge mouillé sur la plaie (attention à ne surtout pas mettre de glace qui aggraverait la blessure). Ne percez jamais les cloques et couvrez la brûlure avec un pansement stérile. La biafine n’est à appliquer uniquement si la brûlure est superficielle et sans cloque.
Étouffement : Si un adulte s'étouffe, commencez par lui donner des tapes dans le dos avec le plat de la main (à noter qu’un étouffement silencieux ne nécessite pas de tapes dans le dos qui pourraient même avoir l’effet inverse). Si cela ne fonctionne pas, réalisez la manœuvre de Heimlich : placez-vous derrière la personne, entourez-la de vos bras et réalisez des pressions abdominales sous le diaphragme.
Pour les nourrissons ou les enfants de moins de 2 ans : placez l’enfant à plat ventre sur vos genoux avec la tête vers le bas puis donner 5 tapes dans le dos : fortes, avec la paume de la main, entre les omoplates. Retournez l'enfant et faites 5 poussées au milieu de la poitrine : fortes, avec 2 doigts, juste en dessous d'une ligne imaginaire entre les mamelons.
Évanouissement (type malaise) : Sécurisez l’environnement de la victime (souvent dans un espace public). Allongez-la sur le dos avec les jambes surélevées pour favoriser le retour sanguin vers le cœur.
Crise d’asthme sévère : Si la personne dispose de son inhalateur de secours (bronchodilatateur comme le salbutamol), aidez-la à l'utiliser. Encouragez-la à prendre une ou deux bouffées rapidement. Le dosage habituel : 1 à 2 bouffées de l’inhalateur, puis une bouffée supplémentaire toutes les 2 minutes, jusqu’à un maximum de 10 bouffées.
Pour vous guider, une vidéo interactive et explicative de la Croix-Rouge est disponible :
Et pour les personnes qui souhaitent aller plus loin, il est aussi possible de s’inscrire tout au long de l’année aux sessions de formation proposées au sein des différentes structures :
Les premiers secours sont bien plus qu'une série de gestes techniques ; ils incarnent un engagement envers la sécurité et le bien-être des autres.
MEDADOM, en tant que plateforme de télémédecine, offre un accès sans rendez-vous à des conseils médicaux grâce à la disponibilité de ses médecins généralistes, qui peuvent être précieux dans des situations complexes où on ne sait pas quelle décision prendre (le fameux “on appelle les urgences ou pas ?").
Bien qu'il ne puisse remplacer une intervention immédiate pour les urgences graves, MEDADOM peut compléter la chaîne des soins d'urgence en offrant une assistance pour des incidents mineurs en réorientant, en précisant le diagnostic et permettant une prise en charge plus rapide et de qualité.
Sources :