Implant contraceptif : avantages, inconvénients et pose
Selon l’Institut national d’études démographiques, les moyens de contraception les plus souvent utilisés dans le monde sont la stérilisation féminine, le préservatif masculin, le stérilet et la pilule. L’implant contraceptif est assez peu employé puisqu’il n’est représenté qu’à hauteur de 10 %.
Qu’est-ce qu’un implant contraceptif ? Sous quelle forme se présente-t-il et comment se passe la pose ? Quels sont ses avantages et inconvénients ? MEDADOM vous informe.
Qu’est-ce qu’un implant contraceptif ?
Définition et principe de fonctionnement
L’implant contraceptif est un mode de contraception hormonale, et plus précisément une méthode contraceptive réversible.
Inséré sous la peau, il libère un progestatif qui bloque l’ovulation, épaissit la glaire cervicale pour empêcher les spermatozoïdes d’atteindre l’ovule et modifie l’endomètre pour réduire la probabilité d’une nidation.
Cette contraception hormonale convient aux femmes ayant des rapports sexuels réguliers qui souhaitent réduire le risque de grossesse. Il agit au niveau des zones cervicale et vaginale sans nécessiter d’action quotidienne.
Comparable aux stérilets hormonaux comme Mirena (DIU hormonal), l’objet commercialisé sous le nom Nexplanon apporte une contraception par implant fiable et adaptée à une vie sexuelle active.
Quelle hormone contient-il ?
L’implant contraceptif est un implant hormonal qui renferme un progestatif, l’étonogestrel.
Ce progestatif est libéré en continu dans l’organisme pour empêcher l’ovulation. On parle aussi d’implant progestatif pour le caractériser, car il ne contient pas d’œstrogènes.
Où est-il placé et combien de temps agit-il ?
Implant sous-cutané dans le bras
L’implant sous-cutané bras est inséré sous la peau du bras non dominant.
L’insertion sous anesthésie locale se fait par un professionnel de santé formé, généralement un médecin ou une sage-femme.
Durée d’action
L’implant contraceptif est efficace pendant trois ans. Au-delà, son efficacité diminue et un remplacement est recommandé.
Il est essentiel de respecter la durée de l’implant contraceptif, car cela garantit une protection optimale contre les grossesses non désirées.
Quels sont les avantages de l’implant contraceptif ?
Très haute efficacité contraceptive
L’implant contraceptif permet une efficacité contraceptive >99 %, ce qui en fait l’une des méthodes les plus fiables.
Comparable à la ligature ou à certaines formes de contraception masculine, il se distingue par son caractère réversible.
Selon les données de référence, l’efficacité de l’implant contraceptif reste constante pendant les 3 ans.
Contraception longue durée sans contrainte quotidienne
L’implant est une méthode LARC (Long-Acting Reversible Contraception), c’est-à-dire une contraception de longue durée qui reste efficace durant trois ans.
Pas d’œstrogènes : idéal pour certaines femmes
L’implant contraceptif est une méthode de contraception sans œstrogènes adaptée aux femmes pour qui les contraceptifs œstroprogestatifs sont contre-indiqués.
Il convient notamment en cas de risque de phlébite, d’embolie pulmonaire, de tumeurs hormono-dépendantes, de saignements vaginaux inexpliqués ou de pathologies hépatiques.
Recommandé comme contraception pour jeunes femmes ou en post-partum, l’implant est une contraception longue durée qui ne nécessite pas de contrainte quotidienne.
D’autres possibilités sans œstrogènes existent également, comme l’injection trimestrielle de médroxyprogestérone acétate ou le préservatif féminin.
Discret et réversible à tout moment
L’implant est une méthode discrète (il est invisible une fois posé sous la peau) et réversible à tout moment : il peut être retiré à tout moment avec un retour rapide à la fertilité.
Contrairement à d'autres méthodes locales comme le diaphragme, la cape cervicale ou les spermicides, il n’a pas besoin d’être placé avant chaque rapport.
Quels sont les inconvénients ou effets secondaires ?
Troubles du cycle menstruel
Certaines femmes présentent des troubles du cycle / aménorrhée avec un implant. D’autres peuvent observer des saignements irréguliers ou prolongés (le “spotting”).
Ces modifications des menstruations sont différentes selon les personnes. Elles ne sont pas préoccupantes mais peuvent altérer le confort de vie.
Maux de tête, acné, prise de poids : que sait-on ?
Comme toute contraception, l’implant peut entraîner des effets secondaires chez certaines utilisatrices :
- Maux de tête
- Acné
- Prise de poids.
Ces effets secondaires sont provoqués par l’action du progestatif sur les différents organes (cerveau, peau, métabolisme). Ils varient d’une femme à l’autre et ne sont pas systématiques.
Peut-il provoquer une baisse de libido ?
Parmi les effets secondaires de l’implant contraceptif, figure également une baisse de libido.
Ce ressenti peut être relié à des facteurs hormonaux, émotionnels ou relationnels. S’il devient gênant, un échange avec un professionnel de santé peut permettre d’envisager une méthode plus adaptée.
Contre-indications médicales à connaître
Comme tout traitement hormonal, l’implant présente des contre-indications médicales à prendre en compte.
Il est déconseillé en cas de :
- Thrombose veineuse (phlébite, embolie pulmonaire)
- Cancer hormono-sensible (sein, endomètre)
- Maladie hépatique sévère
- Saignements vaginaux inexpliqués.
Ces situations font partie de la liste des contre-indications de l’implant contraceptif, d’où l’importance d’une évaluation médicale avant d’envisager la pose.
Qui peut avoir recours à l’implant contraceptif ?
À partir de quel âge peut-on se le faire poser ?
L’implant contraceptif peut être proposé dès l’adolescence, sans limite d’âge minimale, à condition qu’une contraception soit médicalement justifiée.
Une consultation gynécologique permet d’évaluer sa pertinence en fonction de l’âge, du mode de vie et des antécédents de santé.
Femmes allaitantes, jeunes filles, situations à risque
L’implant contraceptif est une contraception intéressante pour les jeunes filles et les femmes allaitantes car il ne contient pas d’œstrogènes et n’interfère pas avec la lactation.
Il est également recommandé dans les situations à risque de grossesse non désirée, par exemple en cas de difficultés à utiliser d’autres méthodes ou d’accès limité aux soins.
Chez les femmes qui ont vécu un avortement, l’implant peut être proposé dès les jours qui suivent l’intervention pour éviter une nouvelle grossesse non planifiée.
Cas où il est recommandé en priorité
L’implant est particulièrement recommandé pour les femmes qui oublient régulièrement leur pilule, car il s’agit d’une méthode sans oubli contraceptif, efficace pendant trois ans.
Contrairement à la pilule du lendemain, utilisée en urgence après un rapport non protégé, l’implant assure une protection continue.
Il est aussi indiqué en cas de pathologies qui rendent les œstroprogestatifs inadaptés (comme les migraines avec aura, certaines maladies cardiovasculaires ou le diabète mal équilibré).
Comment se déroule la pose d’un implant ?
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Pose par un professionnel de santé
Avant la pose de l’implant contraceptif, une consultation médicale est nécessaire afin d’obtenir une prescription et de déterminer le meilleur moment pour l’insertion (généralement en début de cycle pour garantir une efficacité contraceptive immédiate).
L’acte de pose est réalisé en cabinet médical par un médecin ou une sage-femme formé(e).
En l’absence de contraception en cours, il est recommandé d’utiliser des préservatifs jusqu’à la pose, à la fois pour éviter une grossesse et pour se protéger contre les infections sexuellement transmissibles.
Anesthésie locale, durée et déroulé de l’acte
Poser un implant contraceptif est une intervention rapide, réalisé sous anesthésie locale. L’insertion se fait à l’aide d’un applicateur après désinfection dans la face interne du bras.
La procédure dure quelques minutes et laisse une cicatrice minime (d’environ 2 mm).
Pour une efficacité immédiate, la pose est recommandée entre le 1ᵉʳ et le 5ᵉ jour du cycle. En dehors de cette période, l’usage de préservatifs est conseillé pendant les 7 jours suivants.
Est-ce douloureux ? Que ressent-on ?
La pose de l’implant contraceptif prescrit est indolore.
Après la pose, une visite de contrôle peut être proposée environ trois mois plus tard pour évaluer la tolérance et vérifier également qu’il n’a pas bougé.
Soins après la pose et cicatrisation
Après la pose, un pansement compressif est gardé pendant 24 heures pour limiter les ecchymoses. Il est conseillé d’éviter les chocs ou les efforts intenses avec le bras concerné pendant quelques jours.
La cicatrisation est rapide et ne nécessite généralement aucun soin particulier.
En cas de douleur persistante, rougeur ou gonflement important, il est recommandé de consulter un professionnel de santé ou un centre de planning familial.
Et pour le retrait, comment ça se passe ?
Quand et pourquoi retirer l’implant ?
Le retrait de l’implant contraceptif est recommandé à l’issue de sa durée d’efficacité, soit trois ans. Il peut également être retiré plus tôt en cas d’effets secondaires gênants, de désir de grossesse ou de changement de méthode contraceptive.
Le retrait se fait à tout moment, sur simple demande de la patiente, lors d’une consultation avec un professionnel de santé.
Retrait simple en cabinet médical
Le retrait de l’implant est un geste rapide réalisé en cabinet médical par un médecin ou une sage-femme. Il s’effectue sous anesthésie locale par une petite incision au niveau du bras à l’endroit où l’implant a été inséré.
L’acte dure quelques minutes et ne nécessite pas d’hospitalisation.
Retour à la fertilité rapide : que faut-il savoir ?
Après le retrait de l’implant, la fertilité revient rapidement.
L’ovulation peut reprendre dès les semaines qui suivent, car les ovaires ne sont pas altérés de manière durable par le progestatif.
Il est donc possible de concevoir rapidement, même si les cycles mettent parfois un peu de temps à se régulariser !
Quels sont les risques ou complications rares ?
Réactions locales
Après la pose, des effets indésirables comme une légère gêne ou une petite douleur peuvent apparaître au niveau du bras, accompagnées de gonflement ou de démangeaisons.
Ces symptômes sont temporaires et disparaissent généralement en quelques jours.
En cas de douleur inhabituelle ou persistante, il est conseillé de consulter un professionnel de santé.
Mauvaise insertion ou migration
En 2020, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a émis une série de recommandations après plusieurs cas de migration d’implant contraceptif chez plusieurs femmes.
En effet, bien que rare, il existe un risque que l’implant migre dans l’artère pulmonaire. Il peut aussi se déplacer dans le bras ou un vaisseau sanguin.
Pour éviter ce risque, le professionnel de santé qui a effectué la pose vous montrera comment vérifier vous-même que l’implant est bien placé au bon endroit.
Est-ce que l’implant est remboursé ?
Prix de l’implant contraceptif en pharmacie
En France, le prix implant contraceptif est d’environ 106 €.
Prise en charge par la Sécurité sociale
L’implant contraceptif est pris en charge à 65 % par l’Assurance Maladie lorsqu’il est prescrit par un professionnel de santé.
Le reste peut être remboursé en partie ou en totalité par la mutuelle (selon le contrat souscrit).
La pose elle-même est également remboursée, qu’elle soit effectuée en cabinet médical, en centre de santé ou dans un centre dédié.
Implant gratuit pour les mineures ?
L'implant contraceptif est entièrement gratuit pour les mineures.
Il est pris en charge à 100 % par l’Assurance Maladie sans avance de frais lorsqu’il est prescrit et posé dans un centre de planification ou d’éducation familiale ou par un professionnel de santé conventionné.
La confidentialité est garantie, même sans autorisation parentale.
Implant contraceptif ou autre méthode : comment choisir ?
Comparatif implant vs pilule, stérilet, patch, anneau
L’implant contraceptif se distingue par sa fiabilité, sa discrétion et sa simplicité d’usage. Voici en quoi il diffère des autres moyens contraceptifs :
- Contrairement à la pilule contraceptive qui nécessite une prise quotidienne et peut être oubliée après un rapport sexuel, l’implant agit en continu pendant 3 ans
- L’implant est une méthode hormonale réversible, posée sous la peau par un professionnel, alors que la pilule ne demande pas d’intervention médicale
- Il est particulièrement adapté aux femmes qui souhaitent une contraception fiable sans y penser chaque jour
- Comparé au dispositif intra-utérin (DIU) inséré dans l’utérus pour bloquer la fécondation, l’implant est moins intrusif : il ne passe pas par le col de l’utérus
- Le stérilet hormonal agit localement sur la muqueuse utérine, alors que l’implant libère l’hormone dans le sang via le tissu sous-cutané
- L’anneau vaginal, placé dans le vagin, et le patch nécessitent un renouvellement régulier (chaque mois ou chaque semaine).
Quel contraceptif selon son mode de vie ?
Le choix d’un contraceptif dépend du rythme de vie, de la tolérance aux hormones et de la capacité à suivre une routine :
- L’implant contraceptif est idéal pour les femmes actives, jeunes ou sujettes aux oublis
- La pilule est plus adaptée à celles qui préfèrent un contrôle quotidien et peuvent respecter une prise régulière
- Le DIU est recommandé pour celles qui souhaitent une contraception longue durée (5 à 10 ans), hormonale ou non
- Le patch ou l’anneau vaginal sont utiles pour un usage mensuel ou hebdomadaire
- Le préservatif est une méthode sans hormone qui est utile en complément ou en cas de rapports occasionnels avec protection contre les IST.
Un professionnel de santé peut aider à ajuster la méthode selon les besoins, le mode de vie et les antécédents médicaux.
Pourquoi consulter un médecin avant de choisir un implant ?
Avant la pose d’un implant contraceptif, il est conseillé de consulter un médecin pour planifier le moment idéal en fonction du cycle menstruel.
La pose est généralement effectuée dans les premiers jours des règles pour garantir une efficacité immédiate.
L’utilisation de préservatifs est recommandée jusqu’à la pose effective si aucune autre méthode de contraception est utilisée, à la fois pour éviter une grossesse et pour se protéger contre les infections sexuellement transmissibles (IST).
Sources :
- AMELI - Contraception hormonale : pilule, patch, anneau vaginal, implant, injection intramusculaire
- Question Sexualité. Santé Publique France - L’implant : comment ça marche ?
- VIDAL - Les injections et les implants sous-cutanés contraceptifs.
- Le Figaro Santé - Implant hormonal.
- INSERM - Contraception : à chacun et chacune sa méthode
- Santé Magazine - Quels sont les avantages et les inconvénients de l’implant contraceptif ?
