L'équipe de rédaction MEDADOM mercredi 1 juin 2022

Est-il possible d’arrêter le cannabis ?

 

 


Il est tout à fait possible de réduire ou d’arrêter le cannabis en raison du niveau modéré de dépendance physique à cette substance. Même s’il est possible d’arrêter seul, une aide extérieure peut vous aider à améliorer vos chances de réussite. Découvrez dans cet article les différentes étapes pouvant améliorer vos chances de succès dans votre démarche d’arrêt du cannabis.

 

Comment faire pour arrêter le cannabis ? 

 

Étape 1 : Où en êtes-vous avec le cannabis ?

 

Si vous êtes adepte du cannabis, de manière occasionnelle ou régulièrement, faire le point sur votre consommation est la première étape pour déterminer le niveau de risque pour votre santé, et prendre une décision. Faites le point sur la quantité de cannabis consommé ou encore la fréquence avec laquelle vous en prenez.

Les situations suivantes peuvent alerter sur un risque de dépendance :

  • Consommer du cannabis avant midi
  • Consommer seul
  • Remarquer des problèmes de mémoire associés à la consommation
  • Entendre de la part de vos proches que vous devriez réduire votre consommation
  • Avoir déjà tenté de réduire / arrêter votre consommation sans succès
  • Avoir déjà eu des soucis à cause du cannabis (ex : violence, accident, baisse des performances intellectuelles etc.).

Si vous vous reconnaissez dans une ou plusieurs des situations, le sevrage au cannabis est conseillé : il est possible que vous présentiez une consommation problématique, voire une dépendance.

 

Plan de travail 2-1

 

Étape 2 : Quel est votre rapport au cannabis ?

 

La deuxième étape est d’identifier les raisons pour lesquelles vous prenez du cannabis. Demandez-vous quelles sont les causes pour lesquelles vous consommez. Pour vous aider à y arriver, nous avons répertorié les principales raisons évoquées par les personnes qui prennent du cannabis : 

 

Par plaisir, pour se détendre

Beaucoup consomment du cannabis dans le but de se relaxer voire de s’endormir. Sachez que la consommation de cannabis atteint vite un effet plafond à doses égales. C’est ce que l’on appelle l’accoutumance au produit : votre corps s’ajuste à la substance jusqu’à ce que vous n’en ressentiez plus les effets. Pour retrouver un effet similaire, vous devez alors augmenter les quantités consommées, ce qui a ses limites dans le temps. A long terme, le plaisir ressenti diminue, voire n’existe plus. La consommation n’est plus qu’une habitude, mais les dangers pour la santé, eux, sont toujours là.

De plus, nombreux sont les consommateurs qui rapportent des crises d’angoisse, des vomissements, des malaises, des insomnies ou encore des crises de paranoïa. Plutôt contre-productif comme effet recherché, non ?

En outre, vous faites peut-être partie des personnes (une grande majorité) qui fument du cannabis en le mélangeant avec du tabac. Or la nicotine contenue dans le tabac est un stimulant, et va produire sur votre corps l’effet inverse de celui recherché : accélérer votre rythme cardiaque, vous rendre nerveux, provoquer des nausées, etc.

Demandez vous donc s’il n’existe pas d’autres moyens de vous détendre comme :

  • Ecouter de la musique
  • Aller se balader
  • Aller au cinéma
  • Faire du sport
  • Lire
  • Etc.


Pour s’intégrer et faire partie d’un groupe


Une des principales raisons évoquées par les néo-consommateurs de cannabis est la volonté de s’intégrer à un groupe d’amis, surtout chez les adolescents et les jeunes adultes. Le problème avec cet objectif est que souvent, les liens d’amitié ou de copinage vont être centrés autour du cannabis. En outre, les consommateurs de cannabis déclarent souvent s’isoler avec le temps, et avoir une vie sociale qui ne leur convient pas.

Essayez donc de renouer avec des amitiés où le cannabis n’est pas présent. Passez du temps avec des personnes qui vous acceptent pour vous, sans l’influence du produit. Renouez également avec des activités que vous aimez et que vous voudriez pratiquer davantage (activité sportive, culturelle, humanitaire, artistique, etc.). Vous y rencontrerez des personnes qui partagent vos centres d’intérêt, et vous vous rendrez compte que finalement, vous n’avez pas besoin du cannabis pour vous intégrer à un groupe.

 

Par ennui, pour éviter ses problèmes

Sachez que pour toute addiction, le motif de fuir ses problèmes n’est pas une stratégie adaptée à long terme. Quelles que soient les situations que vous devez gérer, centrez-vous sur des stratégies qui ont davantage de chance de vous aider :

  • Si vous avez un contrôle sur la situation : informez-vous, demandez de l’aide, prenez des décisions pour résoudre le problème, déterminez un plan d’action, etc.
  • Si vous ne pouvez pas contrôler la situation : prenez du recul, réévaluez la situation, acceptez vos émotions, recherchez du soutien social, etc.




Étape 3 : Et si vous décidiez de vous faire accompagner ? Qui aller voir pour arrêter le cannabis ?


Vous pouvez arrêter le cannabis : votre médecin peut vous accompagner dans une démarche de sevrage au cannabis. S’il le juge nécessaire, il pourra également vous orienter vers une structure spécialisée.

En dehors de votre médecin, de nombreuses structures permettent un accompagnement gratuit, anonyme et efficace des personnes qui souhaitent arrêter le cannabis. Si c’est votre cas, contactez directement ou demandez à votre médecin de vous adresser à des établissements spécialisés en addictologie. C’est le cas par exemple des Centres de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA), présents partout en France.

Si vous êtes parents et que vous souhaitez que votre enfant fasse le point sur son rapport au cannabis, vous pouvez vous tourner vers les consultations jeunes consommateurs (CJC), espaces confidentiels de soutien et d’accompagnement pour les jeunes et leur entourage. Comme les CSAPA, il en existe de nombreuses en France.

 

 

Existe-il des médicaments pour aider à arrêter le cannabis ?

 

À ce jour, il n’existe pas de médicament ayant prouvé son efficacité pour maintenir chez les patients un état d’abstinence ou empêcher les rechutes de la consommation de cannabis, hormis peut-être le Dronabinol, qui reproduit de manière synthétique le THC, principe actif du cannabis, mais sans produire d’effets psychotropes. Il peut se prendre par voie orale plusieurs fois par jour, afin de diminuer l’envie de consommer du cannabis tout en limitant les symptômes liés au sevrage.

D’autres traitements sont à l’essai ou utilisés empiriquement pour diminuer les symptômes de sevrage au cannabis. Parmi eux, des antidépresseurs, anxiolytiques, anticonvulsivants, antipsychotiques ou myorelaxants peuvent dans certains cas s'avérer utiles.

 

Pas de rendez-vous ? Pensez à la téléconsultation !

 

 

 

Sources :