L’amiante fait beaucoup parler de lui depuis plusieurs années, en particulier dans le milieu du bâtiment. En effet, si vous avez eu pour projet d’acheter un appartement, vous avez par exemple sûrement vu passer un diagnostic en rapport avec l’amiante parmi les nombreux rapports d’expertise à dresser avant d’acquérir un bien.
Qu’est-ce que l’amiante ? À quoi sert cette matière ? Où trouve-t-on de l’amiante et pourquoi son usage est controversé ? Quels sont les dangers de l’amiante sur la santé ?
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Qu'est-ce que l’amiante ?
On désigne génériquement par « amiante » un ensemble de plusieurs matériaux minéraux naturels à contexture fibreuse. La taille et la géométrie des fibres d’amiante peuvent varier d’un matériau à l’autre et modifier les propriétés physiques et chimiques de ces fibres.
Ces différences permettent également d’établir une classification afin de différencier les types de minéraux fibreux qui l’on classe sous l’appellation « amiante ». On parle ainsi souvent de serpentine et d’amphiboles pour désigner les fibres d’amiante.
L’amiante, fréquemment utilisé dans les constructions, a progressivement été interdit depuis 1978 en France du fait des dangers pour la santé qu'il provoque. La réglementation entourant l’amiante est donc très stricte aujourd’hui afin de limiter au maximum les répercussions sur la population exposée dans les immeubles bâtis.
À quoi sert l'amiante ?
L’amiante est un matériau qui était très fréquemment utilisé pour fabriquer des matériaux de construction et des tissus incombustibles (vêtements de protection thermique et ignifuge).
En effet, ce matériau était notamment connu pour être résistant à l’action du feu : toutes les formes d’amiante sont résistantes à la chaleur, au feu, mais aussi à la décomposition chimique et biologique. Ceci faisait donc de l’amiante un matériau intéressant, spécialement pour la protection contre les incendies.
De plus, du fait de ses propriétés physiques, l’amiante était loué pour ses propriétés d’isolation thermique, d’isolation acoustique et de résistance mécanique.
L’amiante était par ailleurs utilisé dans des produits divers comme des matériaux d’emballage, des matériaux de friction ou encore des matières de remplissage dans les résines.
Où trouve-t-on de l’amiante et pourquoi son usage est controversé ?
C’est aujourd’hui dans le domaine du bâtiment qu’on entend le plus habituellement parler de l’amiante puisqu’il était principalement utilisé pour :
- Le flocage : isolation par projection dans les conduits de ventilation, les conduits de chauffage, les plafonds et les parois dans les sous-sols et garages.
- Le calorifugeage : isolation des canalisations dans les équipements de chauffage et d'eau chaude sanitaire ainsi que dans les tuyauteries dans les sous-sols et les garages.
- Les dalles cartonnées que l’on retrouve notamment dans les faux plafonds ainsi que les dalles de revêtement de sols dans les logements et parties communes d’un immeuble (dalles vinyle-amiante).
- Les joints et cordons d’étanchéité des moteurs, des chaudières ou encore dans les pieds de cloisons par exemple.
- L’amiante-ciment en plaques : utilisé pour les toitures (maison, immeuble, garage, abri de jardin, etc.) mais également dans les bardages de façade. L’amiante-ciment peut également servir dans la fabrication de panneaux intérieurs de façade légère et dans les panneaux de protection contre l’humidité des murs en sous-sols par exemple.
- L’amiante en canalisation (tubes et conduits) : canalisations de descente des eaux pluviales, canalisations d’eaux usées, gaines de ventilation, conduits de vide-ordures, etc.
- La peinture ignifugée.
Quelle est la réglementation en vigueur contre l'amiante ?
La vigilance liée à l’amiante est relativement récente. En effet, il a fallu attendre 1978 pour que la réglementation commence à se durcir autour de l’utilisation de l’amiante. De 1978 à 1997, les dispositifs réglementaires se sont peu à peu restreints pour finalement se conclure par une interdiction totale de l’amiante.
De plus, des réglementations supplémentaires intégrées au code de la santé publique ont été mises en place par les pouvoirs publics pour protéger la population exposée dans les immeubles bâtis. Ce dispositif réglementaire établit ainsi plusieurs règles à respecter :
- Repérage et surveillance en cas de travaux : pour les travaux pouvant accroître significativement les risques d’expositions aux poussières d’amiantes, la réglementation en vigueur contre l’amiante prescrit un repérage et une surveillance en cas de chantier. Ceci a pour premier objectif d’éradiquer les situations à risque. De plus, ce dispositif permet de gérer les matériaux en place afin qu’ils ne génèrent pas de risques dès lors qu’ils ne sont pas dégradés.
- Responsabilité : c’est le propriétaire qui sera responsable de la mise en œuvre des mesures précédemment citées.
- Communication : dans la lutte contre les expositions à l’amiante, tous les acteurs impliqués dans la vie d’un bâtiment sont responsables, des propriétaires aux artisans en passant par le notaire. Ainsi, la réglementation en vigueur contre l’amiante prévoit d’obliger la circulation de l’information grâce à des documents techniques obligatoires afin de contrôler la mise en œuvre de cette même réglementation.
Aujourd’hui, de très nombreux pays ont progressivement interdit l’utilisation de l’amiante (Union européenne, Argentine, États-Unis, Australie, Chili, Croatie, etc.).
Quels sont les dangers de l’amiante sur la santé ?
Le problème majeur de l’amiante réside dans sa constitution. En effet, l’amiante est un matériau constitué par des fibres aux filaments très fins et très fragiles. De ce fait, il est possible que ces fibres soient en suspension dans de la poussière et soient ainsi inhalées.
Ces poussières d’amiante risquent ainsi de se déposer dans les poumons sans pouvoir être éliminées par l’organisme, ce qui a pour conséquence de provoquer de graves maladies.
Existe-t-il un risque de cancer avec l’amiante ?
Des cas de cancers (mésothéliome, le cancer broncho-pulmonaire, etc.) ont en effet été reportés suite à une exposition à la poussière d’amiante. Ces maladies peuvent parfois se déclarer jusqu’à 30 ou 40 ans après une exposition.
Parmi les dangers de l’amiante sur la santé, on a par ailleurs pu observer plusieurs maladies avec atteintes non tumorales provoquées par une inhalation prolongée des fibres : asbestose (ou fibrose interstitielle diffuse), pleurésies bénignes asbestosiques, plaques pleurales, etc.
Qu’il s’agisse d’inhalations prolongées ou d’expositions courtes et répétées, les dangers de l’amiante sur la santé sont graves, raison pour laquelle ce matériau a finalement été interdit d’utilisation en France. Les personnes les plus à même de contracter des maladies des suites d’une exposition aux poussières d’amiantes sont les professionnels qui s’exposent à l’amiante régulièrement pour leur travail.
Comment se protéger de l’amiante ?
Il a été démontré que les risques d’expositions avec libération de fibres d’amiante sont particulièrement présents en cas :
- D’usure anormale ou non : les flocages, les calorifugeages et certains types de faux plafonds peuvent par exemple libérer des fibres d’amiante du fait de leur vieillissement. Des travaux de rénovation et/ou de désamiantage sont alors fortement conseillés.
- D’intervention mettant en cause l’intégrité de ces matériaux et produits : ce peut être le cas avec un perçage, un ponçage, une friction ou encore une découpe de matériau. Ces risques d’expositions suite à la dispersion de fibres d’amiante interviennent avec des matériaux tels que les plaques d’amiante-ciment ou les dalles de sol en vinyle amiante. Les conduits de vide-ordures sont aussi concernés par ces risques.
Pour cela, il est essentiel d’appliquer certaines mesures de précautions renforcées pour limiter au maximum les expositions importantes aux poussières d’amiante si jamais les matériaux concernés par vos travaux contiennent de l’amiante. N’hésitez pas pour cela à consulter les documents techniques (diagnostic amiante) qui vous fourniront les informations nécessaires.
Quelles recommandations suivre pour se protéger de l’amiante en cas de travaux ?
- S’isoler : les personnes ne réalisant pas les travaux doivent être tenues à distance.
- Porter un masque respiratoire filtrant à usage unique (FFP3) : vous pouvez trouver ce type de masque en magasin de bricolage.
- Porter des gants jetables.
- Porter une combinaison intégrale.
- Protéger votre environnement de travail (mobilier, objet, etc.).
- Humidifier les matériaux sans utiliser de jets sous pression : une humidification à cœur permettra de réduire la quantité de poussière en suspension.
- Utiliser un produit fixateur pour limiter la formation de poussière.
- Ne pas utiliser d’outil de coupe rapide (scies circulaires, perceuses, etc.) et préférer les outils manuels ou les machines à vitesse lente : il vaut mieux éviter au maximum de scier, percer ou poncer un matériau amianté.
- Nettoyage exemplaire pendant et après travaux grâce à un chiffon humide que vous jetterez après utilisation : pas de balai ni d’aspirateur domestique. Il est également important de vous munir d’un sac dédié pour vos déchets amiantés.
- Bien se laver intégralement (peau et cheveux) après des travaux sur un site amianté.
À noter qu’il est très fortement déconseillé d’intervenir directement sur des matériaux qui contiendraient de l’amiante. Il est préférable de faire appel dans la majorité des cas à un artisan ou une entreprise qualifiée. En effet, les matériaux amiantés représentent un réel risque pour votre santé.
En cas de travaux sur un bâti contenant de l’amiante, il est préférable de ne prendre aucun risque et faire appel à des professionnels certifiés qui auront les compétences et le matériel de protection nécessaire pour réaliser des travaux en toute sécurité.
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Sources :