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Comment savoir si on fait une grossesse extra utérine ?

L'équipe de rédaction de MEDADOM
03/04/24 16:45

Chaque année, c’est près de 16 000 cas de grossesses extra-utérines qui sont dénombrés en France (soit environ 2 % des grossesses). Caractérisée par le développement d’un fœtus en dehors de la cavité de l’utérus, la grossesse extra-utérine est un phénomène qu’il faut diagnostiquer et traiter très rapidement pour éviter de mettre la vie de la femme en danger. Qu'est-ce que la grossesse extra-utérine ou GEU ? Quels sont les symptômes d'une grossesse extra-utérine ? Quel traitement en cas de grossesse extra-utérine ? 

 

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Qu'est-ce que la grossesse extra-utérine (GEU) ?

 

Comme son nom l’indique, une grossesse extra-utérine (souvent abrégé par « GEU ») est une grossesse qui s’implante en dehors de la cavité de l’utérus. En temps normal, la nidation de l’œuf fécondé a lieu dans l'endomètre tapissant la cavité utérine (muqueuse de l’utérus), ce qui n’est pas le cas avec le phénomène de grossesse extra-utérine.

Dans la majorité des cas de grossesses extra-utérines (95 %), l’œuf fécondé s’implante dans une trompe utérine (trompe de Fallope). Cependant, il peut arriver que celui-ci s’implante sur un ovaire, dans la cavité abdominale ou encore dans le col de l'utérus.



Quels sont les symptômes d'une grossesse extra-utérine ?

 

La difficulté avec une grossesse extra-utérine est que les symptômes peuvent s’apparenter à des signes déjà rencontrés au quotidien par les femmes, notamment à différentes phases de leur cycle menstruel.

En effet, on peut énumérer plusieurs symptômes peu spécifiques pour une GEU :

 

  • Retard de règles : comme toute grossesse (hors déni de grossesse), une nidation va de pair avec un retard de règles, bien que l’œuf fécondé ne se soit pas implanté dans l’endomètre. Néanmoins, un retard de règles n’est pas systématique dans le cas d’une GEU.

  • Saignements vaginaux de couleur noire : bien qu’ils soient peu abondants, ces saignements sont différents des menstruations habituelles de la femme et ne doivent pas être confondus avec celles-ci.

  • Douleurs asymétriques dans le bas-ventre : ce symptôme n’est pas systématique, mais peut être caractéristique d’une grossesse extra-utérine. Du fait de l’implantation de l’œuf fécondé dans une trompe utérine, vous pouvez ressentir des douleurs sourdes d’un seul côté dans le bas de l’abdomen.

Ces symptômes courants peuvent ainsi empêcher la détection précoce d’une grossesse extra-utérine tant ceux-ci paraissent anodins pour une majorité de femmes.

Cependant, en cas de non prise en charge rapide, la trompe utérine dans laquelle la nidation a eu lieu peut se rompre. Ceci entraîne alors une hémorragie interne intrapéritonéale, un symptôme qui, lui, est spécifique à une grossesse extra-utérine. Ce symptôme peut survenir entre 6 à 16 semaines après fécondation et entraîne une forte douleur dans le bas de l’abdomen.



Quels saignements en cas de grossesse extra-utérine ?

 

Comme mentionné précédemment, il est possible d’observer des saignements vaginaux peu abondants de couleur noirâtre en cas de GEU.

De plus, si l’œuf fécondé s’implante dans une trompe utérine lors d’une grossesse extra-utérine, son grossissement jour après jour peut entraîner une distension de cette trompe pouvant aller jusqu’à la rupture. Cette lésion entraîne alors des saignements dans la cavité abdominale : on parle d’hémopéritoine. Plus la trompe utérine se rompt tardivement, plus les saignements seront importants.

 

 

Est-ce qu'une grossesse extra-utérine fait mal ?

 

La grossesse extra-utérine présente deux stades : avant et après rupture de la structure accueillant l’œuf fécondé. Si la GEU est diagnostiquée et traitée avant rupture de cette structure, les douleurs peuvent être légères et sourdes, voire absentes.

Néanmoins, en cas de rupture, une grossesse extra-utérine devient alors particulièrement douloureuse. En cas de perte de sang importante, la GEU doit être traitée en urgence.

 

 

 

Causes et Diagnostic d'une GEU 

grossesse extra utérine : 2% des grossesses

 


Comment s'explique une grossesse extra-utérine ?

 

En temps normal, un ovule est fécondé dans une trompe utérine avant de redescendre pour venir s’implanter dans la cavité de l’utérus (nidation). Néanmoins, il est possible que tout ne se passe pas exactement comme prévu dans certains cas.

En effet, si la trompe utérine est rétrécie ou obstruée, l’œuf fécondé ne pourra pas atteindre l’utérus. Celui-ci s’implantera donc dans des tissus extérieurs à l’utérus et se développera directement dans la trompe utérine par exemple : c’est une grossesse extra-utérine.

Il existe ensuite plusieurs facteurs à risque qui favorisent une grossesse extra-utérine :

 

  • Un passé gynécologique avec une ou plusieurs infections (salpingites, chlamydia, infections sexuellement transmissibles, etc.) ou autres maladies pelviennes inflammatoires.
  • Un antécédent de procédure chirurgicale (séquelles de chirurgie, avortement, ligature des trompes, etc.).
  • Une altération de la paroi des trompes utérines (endométriose, tuberculose, affections ou malformations des trompes, etc.).
  • Des antécédents de grossesse extra-utérine.
  • Si la mère est fumeuse.
  • Si la grossesse a lieu après 35 ans.
  • Suites d’une fécondation in vitro.
  • Si la mère utilise un DIU (dispositif intra-utérin).

 

 

Comment est diagnostiquée la grossesse extra-utérine ?

 

Le diagnostic d’une grossesse extra-utérine est primordial afin de préserver la santé de la femme ainsi que pour préserver la fertilité de celle-ci. Une GEU doit donc très rapidement être diagnostiquée dans le but d'éviter de graves conséquences.

Un examen gynécologique classique permet de souligner l’éventualité d’une grossesse extra-utérine, notamment si la femme savait déjà être enceinte (test de grossesse). Une douleur pelvienne localisée permet alors au professionnel de santé de diriger sa patiente vers des examens complémentaires pour confirmer ou infirmer le diagnostic d’une GEU.

Pour diagnostiquer une grossesse extra-utérine, deux examens doivent ensuite être réalisés en urgence :

  • Une mesure de l’hormone bêta HCG : grâce à un test sanguin, la mesure de cette hormone permettra d’identifier à coup sûr une grossesse. En effet, un taux élevé d’hormone bêta HCG est caractéristique d’une grossesse en cours.

  • Une échographie abdomino-pelvienne (voie endovaginale) : cet examen permet de vérifier l’éventuelle présence de l’implantation d’un œuf fécondé. Si œuf fécondé il y a, l’échographie permet de savoir où celui-ci se trouve. Si celui-ci se trouve bien dans la cavité de l’utérus, il s’agit d’une grossesse classique. Néanmoins, si le taux d’hormone bêta HCG est élevé et que l’échographie montre que la cavité de l’utérus est vide, le médecin pourra identifier une masse au niveau d’une trompe utérine, symptomatique d’une grossesse extra-utérine.
     
  • Une laparoscopie peut être pratiquée afin de voir une grossesse extra-utérine directement.

 

 

 

Quelle évolution avec une grossesse extra-utérine ?

 

Quel traitement en cas de grossesse extra-utérine ?

 

Une grossesse extra-utérine ne peut être menée à terme. En effet, d’une part, les tissus extérieurs à l’utérus ne peuvent pas fournir l’apport sanguin nécessaire pour le développement d’un fœtus. D’autre part, la structure accueillant l’œuf fécondé n’étant pas faite pour recevoir un fœtus, celui-ci sera nécessairement amené à se rompre. Cette rupture entraînant une hémorragie peut aller jusqu’à mettre la vie de la femme en danger. Ainsi, un diagnostic rapide menant à un traitement en urgence est indispensable.

Le traitement d’une grossesse extra-utérine consiste à éliminer l’œuf fécondé qui s’est mal implanté dans le corps de la femme. 

La façon dont l’élimination de cet œuf va se produire dépend ensuite de la date du diagnostic :

  • En cas de diagnostic précoce : le traitement d’une grossesse extra-utérine se fait grâce à un traitement médicamenteux (méthotrexate) si la femme n’a pas de contre-indication. L’injection se fait par voie intramusculaire ou directement dans la trompe. Le taux de HCG est ensuite suivi pendant plusieurs semaines afin de valider le fonctionnement de cette méthode. Si ce n’est pas le cas, l’intervention chirurgicale sera nécessaire.

  • Si la voie médicamenteuse n’est pas possible ou n’a pas fonctionné : une intervention chirurgicale (cœlioscopie) sera requise pour traiter une grossesse extra-utérine. La trompe utérine est incisée afin que le fœtus et le placenta soient retirés par aspiration.

  • En cas de grossesse extra-utérine avancée : la trompe utérine doit être retirée (salpingectomie) avec l’œuf fécondé par intervention chirurgicale. Dans ce dernier cas, la fertilité de la femme peut être altérée.

 

 

Peut-on retomber enceinte après une grossesse extra-utérine ?

 

Préserver la fertilité de la femme ayant subi une GEU est la priorité du corps médical aujourd’hui, la mortalité liée à une telle grossesse étant particulièrement exceptionnelle avec les progrès de la médecine. Heureusement, toute grossesse extra-utérine ne condamne pas nécessairement de futures grossesses. Néanmoins, il est possible que certaines grossesses extra-utérines traitées trop tardivement altèrent la fertilité de la femme. En effet, il est possible que la trompe utérine endommagée ne puisse être réparée chirurgicalement. De plus, dans de rares cas, il est possible que l’utérus ait été endommagé, ce qui mènerait alors à une hystérectomie pour préserver la santé de la femme.

 

Peut-on éviter une grossesse extra-utérine ?

Vous l’aurez compris, une GEU peut arriver à toutes les femmes. Néanmoins, compte tenu des facteurs favorisant ce type de grossesse, prévenir une grossesse extra-utérine passe notamment par une bonne santé sexuelle. Pour cela, il est indispensable de bien se protéger des maladies sexuellement transmissibles en ayant des relations sexuelles protégées (préservatif). De plus, nous vous encourageons à limiter votre consommation de tabac. Enfin, restez attentive à tout symptôme d’infection éventuelle. Tests de dépistage et rendez-vous réguliers chez un gynécologue pourront vous aider à mieux prévenir une GEU.

 

En cas de doute sur vos symptômes courants et en l'absence de disponibilité d'un médecin généraliste, pensez à la téléconsultation. 

 

 

 

Sources :