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Grossesse extra-utérine : quels sont les signes ?

L'équipe de rédaction de MEDADOM
18/02/25 09:00

Chaque année, c’est près de 16 000 cas de grossesses extra-utérines qui sont dénombrés en France (soit environ 2 % des grossesses). Qu'est-ce que la grossesse extra-utérine ou GEU ? Quels sont les symptômes d'une grossesse extra-utérine ? Quel traitement en cas de grossesse extra-utérine ?

 

 

Qu’est-ce qu’une grossesse extra-utérine (GEU) ?

 

Comme son nom l’indique, une grossesse extra-utérine est une grossesse ectopique, c’est-à-dire que l’embryon s’implante en dehors de la cavité utérine

 

En temps normal, la nidation de l’œuf fécondé se fait dans l'endomètre, la muqueuse qui tapisse l’utérus. Dans le cas d’une grossesse extra-utérine, ce processus ne se déroule pas correctement et entraîne une pathologie qui nécessite une prise en charge médicale rapide pour éviter des complications.

 

Dans approximativement 95 % des cas, l’implantation anormale se produit dans une trompe de Fallope (on parle alors de grossesse tubaire). 

 

Cependant, il arrive plus rarement que l’œuf fécondé s’implante ailleurs, notamment dans un ovaire (grossesse ovarienne), dans la cavité abdominale (grossesse abdominale) ou encore dans le col de l’utérus (grossesse cervicale).

 

Quels sont les premiers symptômes d’une grossesse extra-utérine ?

 

La difficulté avec une grossesse extra-utérine est que ses signes peuvent être confondus avec des symptômes courants du cycle menstruel.

Cela complique souvent le diagnostic précoce et peut retarder la prise en charge médicale. En effet, plusieurs symptômes de GEU peu spécifiques peuvent être observés :

Retard de règles Comme pour toute grossesse (hors cas de déni de grossesse), une nidation entraîne un retard de règles, même si l’implantation ne se fait pas dans l’endomètre. Toutefois, ce retard n’est pas systématique dans le cadre d’une grossesse anormale comme une grossesse extra-utérine.
Saignements vaginaux de couleur noire Peu abondants, ces saignements diffèrent des menstruations habituelles et ne doivent pas être confondus avec celles-ci.
Douleur bas-ventre asymétrique Ce symptôme peut être caractéristique d’une grossesse extra-utérine. Lorsque l’œuf fécondé s’implante dans une trompe de Fallope, des douleurs sourdes et localisées sur un seul côté du bas de l’abdomen peuvent apparaître.

 

Ces symptômes, souvent bénins et non spécifiques, rendent le diagnostic difficile et retardent ainsi la détection d’une grossesse qui ne se passe pas comme prévu.

 

En l’absence de prise en charge rapide, l’une des trompes de Fallope où l’implantation a eu lieu peut se rompre. Cela provoque alors une hémorragie interne intrapéritonéale, un symptôme grave et spécifique de la grossesse extra-utérine. 

Cette complication peut survenir entre 6 et 16 semaines après la fécondation et s’accompagne d’une douleur intense dans le bas de l’abdomen. Elle nécessite une intervention médicale immédiate.

 

Douleurs abdominales et pelviennes : quand faut-il s’inquiéter ?

grossesse extra utérine : 2% des grossesses

Dans le cadre d’une grossesse extra-utérine (GEU), les douleurs pelviennes et abdominales peuvent être un symptôme d’alerte.

Généralement localisées d’un seul côté, elles sont causées par l’implantation anormale de l’embryon dans une trompe de Fallope. Ces douleurs peuvent être légères et diffuses au départ, mais deviennent progressivement plus intenses et lancinantes.

 

Saignements anormaux : un signe d’alerte ?

Comme mentionné précédemment, il est possible d’observer des saignements vaginaux peu abondants de couleur noirâtre en cas de GEU.

 

De plus, si l’œuf fécondé s’implante dans une trompe utérine lors d’une grossesse extra-utérine, son grossissement jour après jour peut entraîner une distension de cette trompe pouvant aller jusqu’à la rupture. 

 

Cette lésion entraîne alors des saignements dans la cavité abdominale : on parle d’hémopéritoine. Plus la trompe utérine se rompt tardivement, plus les saignements seront importants.

 

Autres symptômes possibles

Une grossesse extra-utérine (GEU) peut évoluer différemment selon les cas. Les symptômes restent souvent discrets : douleurs légères et diffuses voire absentes, ce qui peut retarder le diagnostic.

 

Si la GEU n’est pas prise en charge à temps, elle peut entraîner une rupture de trompe de Fallope ou de la structure dans laquelle l’embryon s’est implanté (ovaire, col de l’utérus, cavité abdominale). 

 

Cette complication, bien que non systématique, provoque une hémorragie interne qui se manifeste par une douleur abdominale soudaine et intense, accompagnée de vertiges, d’une faiblesse marquée voire d’un malaise. 

Dans ce cas, une prise en charge médicale urgente est essentielle pour éviter tout risque de complication.

 

Comment diagnostiquer une grossesse extra-utérine ?

 

Il est essentiel de diagnostiquer une grossesse extra-utérine (GEU) rapidement afin de préserver la santé et la fertilité de la femme.

Une prise en charge précoce permet d’éviter des complications graves, comme une rupture des structures impliquées et une hémorragie interne.

 

Le professionnel de santé diagnostique une GEU en s’appuyant sur un examen gynécologique classique, notamment si la patiente a déjà obtenu un test de grossesse positif. 

 

En présence d’une douleur pelvienne localisée, il oriente alors la patiente vers des examens complémentaires pour confirmer ou infirmer le diagnostic.

 

Peut-on détecter une grossesse extra-utérine avec un test de grossesse ?

La mesure du taux HCG dans le sang est une étape essentielle pour diagnostiquer une grossesse extra-utérine (GEU). Un test sanguin permet en effet de confirmer la présence d’une grossesse, car un taux élevé de l’hormone bêta-HCG indique qu’une nidation a eu lieu.

 

En cas de GEU, l’évolution du taux HCG peut être inhabituelle : son augmentation est plus lente qu’en cas de grossesse intra-utérine normale. Cette anomalie peut alerter le médecin, qui prescrira aux patientes des examens complémentaires comme une échographie pelvienne pour affiner le diagnostic.

 

Quand faut-il faire une échographie ?

Une échographie abdomino-pelvienne réalisée par voie endo-vaginale est recommandée dès qu’une grossesse est confirmée par un test sanguin, en particulier si des symptômes évocateurs d’une grossesse extra-utérine (GEU) sont présents.

 

Cet examen permet de localiser l’implantation de l’embryon. Si l’échographie confirme sa présence dans la cavité utérine, il s’agit d’une grossesse intra-utérine normale. 

 

En revanche, si le taux HCG est positif, mais qu’aucun sac gestationnel n’est visible dans l’utérus, le médecin suspectera une GEU. Il pourra alors rechercher une masse anormale au niveau d’une trompe de Fallope, ce qui est un signe caractéristique d’une grossesse ectopique.

 

Quels autres examens peuvent être nécessaires ?

En plus des examens “classiques”, une laparoscopie permet d’observer directement une GEU et d’évaluer l’état des structures concernées, notamment les trompes de Fallope. Des examens sanguins sont aussi essentiels pour surveiller l’évolution du taux HCG dont l’augmentation anormale peut alerter sur une implantation ectopique.

 

L’examen échographique réalisé au niveau vaginal est le premier outil de détection. Une hystéroscopie, plus rare, peut aussi être envisagée pour explorer la cavité utérine et exclure d’autres pathologies.

 

Grossesse extra-utérine : quels sont les traitements possibles ?

 

Une grossesse extra-utérine ne peut être menée à terme. En effet, d’une part, les tissus extérieurs à l’utérus ne peuvent pas fournir l’apport sanguin nécessaire pour le développement d’un fœtus. 

 

D’autre part, la structure accueillant l’œuf fécondé n’étant pas faite pour recevoir un fœtus, celui-ci sera nécessairement amené à se rompre.

Le traitement d’une grossesse extra-utérine consiste donc à éliminer l’œuf fécondé qui s’est mal implanté dans le corps de la femme.

 

Surveillance et traitement médicamenteux 

Lorsqu’une grossesse extra-utérine (GEU) est diagnostiquée précocement et en l’absence de complications, un traitement par méthotrexate peut être envisagé, sauf contre-indication.

Ce médicament empêche la prolifération des cellules embryonnaires en bloquant la synthèse de l’ADN et en perturbant l’équilibre hormonal, notamment la production de progestérone essentielle au maintien de la grossesse.

 

L’injection est administrée par voie intramusculaire ou, plus rarement, directement dans la trompe de Fallope sous guidage échographique. 

 

Quand faut-il une intervention chirurgicale ?

Si le traitement chirurgical est nécessaire, une cœlioscopie est généralement réalisée. 

 

Cette opération d’une grossesse extra-utérine est indiquée lorsque le traitement médicamenteux au méthotrexate est contre-indiqué ou inefficace. Elle consiste à pratiquer une incision au niveau de la trompe de Fallope afin d’évacuer l’embryon et les tissus annexes par aspiration.

 

En cas de grossesse extra-utérine avancée ou de rupture de la trompe de Fallope, une salpingectomie (ablation complète de la trompe) peut être nécessaire. Cet acte chirurgical, réalisé sous anesthésie générale, peut impacter la fertilité, en particulier si l’autre trompe est altérée ou absente.

 

Quelles sont les causes d’une grossesse extra-utérine ?

 

En temps normal, la fécondation de l’ovule a lieu dans une trompe de Fallope, avant que l’embryon ne migre vers l’utérus pour s’implanter dans l’endomètre. Cependant, certains facteurs peuvent perturber ce processus et entraîner une grossesse extra-utérine (GEU).

 

L’une des principales causes est une obstruction ou une altération des trompes, empêchant l’embryon d’atteindre l’utérus. Il peut alors s’implanter dans la trompe elle-même ou, plus rarement, dans un ovaire, le col de l’utérus ou la cavité abdominale.

 

Plusieurs facteurs de risque favorisent l’apparition d’une GEU :

  • Un passé gynécologique marqué par des infections pelviennes (salpingites, chlamydia, infections sexuellement transmissibles) ou des maladies inflammatoires comme l’endométriose.
  • Des antécédents chirurgicaux au niveau des trompes (ligature, séquelles d’intervention chirurgicale, avortement).
  • Des causes hormonales, par exemple un déséquilibre des hormones qui peut affecter la mobilité des trompes et la nidation.
  • Un âge maternel supérieur à 35 ans.
  • Une grossesse obtenue par fécondation in vitro (FIV).
  • L’usage d’un DIU (dispositif intra-utérin).
  • Le tabagisme, qui altère la muqueuse des trompes et peut ralentir la progression de l’embryon.
  • Des antécédents de grossesse extra-utérine.

 

Peut-on tomber enceinte après une grossesse extra-utérine ?

 

Grâce aux avancées médicales, une grossesse extra-utérine (GEU) ne signifie pas nécessairement une infertilité. Dans la majorité des cas, une grossesse reste possible, mais les risques de complications sont plus élevés.

 

Si une trompe de Fallope a été retirée (salpingectomie) ou endommagée, la fertilité peut être réduite, mais l’autre trompe peut permettre une conception naturelle. En revanche, si les deux trompes sont touchées, une fécondation in vitro (FIV) devient nécessaire. 

 

Dans de rares cas, une atteinte sévère de l’utérus peut nécessiter une hystérectomie et rendre dans ce cas toute grossesse impossible.

Le fonctionnement des ovaires reste généralement intact, mais des troubles hormonaux ou des infections associées peuvent perturber l’ovulation. Quant aux spermatozoïdes, leur rôle n’est pas directement affecté par une GEU mais la qualité de la fécondation peut être impactée en cas d’altération des trompes.

 

Dans tous les cas, un suivi médical adapté est essentiel pour optimiser les chances de conception après une GEU !

 

Quand consulter un médecin ?

 

Il est essentiel de consulter un spécialiste en gynécologie si des symptômes évocateurs d’une grossesse extra-utérine (GEU) apparaissent, comme des douleurs pelviennes localisées, des saignements inhabituels ou un retard de règles inexpliqué.

 

Un suivi médical est aussi recommandé en cas de troubles de l’ovulation, de cycles irréguliers ou après une fausse couche, afin d’évaluer la fertilité et prévenir les risques de récidive.

 

Les femmes ayant des antécédents de stérilité ou concernées par une grossesse extra-utérine et PMA présentent un risque accru et doivent être particulièrement attentives face à tout symptôme inhabituel.

 

Enfin, toute douleur persistante ou anomalie au niveau du vagin doit être examinée pour écarter d’autres causes gynécologiques qui pourraient impacter la fertilité.

 

 

FAQ

 

Une grossesse extra-utérine peut-elle se résorber seule ?

Dans de rares cas, une grossesse extra-utérine peut se résorber spontanément. Cependant, la plupart des GEU nécessitent une prise en charge médicale, et en cas de complications, une intervention chirurgicale pouvant aller jusqu’à l’ablation de la trompe touchée peut être nécessaire.

 

Quelle est la douleur typique d’une grossesse extra-utérine ?

La douleur est généralement unilatérale et localisée dans le bas-ventre, d’abord sourde puis plus intense. En cas de rupture de la trompe de Fallope, elle devient brutale, diffuse et peut irradier vers l’épaule, signe d’une hémorragie interne qui nécessite une prise en charge urgente.

 

Quels sont les facteurs de risque d’une grossesse extra-utérine ?

Les risques d’une grossesse extra-utérine augmentent en présence de certains facteurs, comme des antécédents de GEU, d’infections pelviennes (salpingites, IST), d’endométriose ou de chirurgies des trompes.

 

Peut-on éviter une grossesse extra-utérine ?

Il n’est pas possible d’éliminer totalement le risque de grossesse extra-utérine (GEU), mais certains moyens de contraception peuvent le réduire. La pilule hormonale diminue le risque en inhibant l’ovulation et en modifiant la muqueuse utérine, réduisant ainsi la probabilité d’une implantation anormale.

Le stérilet, en particulier hormonal, baisse également le risque de grossesse en rendant l’utérus moins propice à la nidation. Cependant, en cas d’échec ou de migration du dispositif, le risque de GEU est plus élevé comparé à une conception sans contraception.

 

La grossesse extra-utérine est-elle héréditaire ?

La grossesse extra-utérine (GEU) n’est pas directement héréditaire, mais une anomalie tubaire congénitale ou des infections vaginales chroniques peuvent augmenter le risque. 

 

 

Sources :