Grossesse extra-utérine : quels sont les signes ?
Quand faut-il faire une échographie ?
Une échographie abdomino-pelvienne réalisée par voie endo-vaginale est recommandée dès qu’une grossesse est confirmée par un test sanguin, en particulier si des symptômes évocateurs d’une grossesse extra-utérine (GEU) sont présents.
Cet examen permet de localiser l’implantation de l’embryon. Si l’échographie confirme sa présence dans la cavité utérine, il s’agit d’une grossesse intra-utérine normale.
En revanche, si le taux HCG est positif, mais qu’aucun sac gestationnel n’est visible dans l’utérus, le médecin suspectera une GEU. Il pourra alors rechercher une masse anormale au niveau d’une trompe de Fallope, ce qui est un signe caractéristique d’une grossesse ectopique.
Quels autres examens peuvent être nécessaires ?
En plus des examens “classiques”, une laparoscopie permet d’observer directement une GEU et d’évaluer l’état des structures concernées, notamment les trompes de Fallope. Des examens sanguins sont aussi essentiels pour surveiller l’évolution du taux HCG dont l’augmentation anormale peut alerter sur une implantation ectopique.
L’examen échographique réalisé au niveau vaginal est le premier outil de détection. Une hystéroscopie, plus rare, peut aussi être envisagée pour explorer la cavité utérine et exclure d’autres pathologies.
Grossesse extra-utérine : quels sont les traitements possibles ?
Une grossesse extra-utérine ne peut être menée à terme. En effet, d’une part, les tissus extérieurs à l’utérus ne peuvent pas fournir l’apport sanguin nécessaire pour le développement d’un fœtus.
D’autre part, la structure accueillant l’œuf fécondé n’étant pas faite pour recevoir un fœtus, celui-ci sera nécessairement amené à se rompre.
Le traitement d’une grossesse extra-utérine consiste donc à éliminer l’œuf fécondé qui s’est mal implanté dans le corps de la femme.
Surveillance et traitement médicamenteux
Lorsqu’une grossesse extra-utérine (GEU) est diagnostiquée précocement et en l’absence de complications, un traitement par méthotrexate peut être envisagé, sauf contre-indication.
Ce médicament empêche la prolifération des cellules embryonnaires en bloquant la synthèse de l’ADN et en perturbant l’équilibre hormonal, notamment la production de progestérone essentielle au maintien de la grossesse.
L’injection est administrée par voie intramusculaire ou, plus rarement, directement dans la trompe de Fallope sous guidage échographique.
Quand faut-il une intervention chirurgicale ?
Si le traitement chirurgical est nécessaire, une cœlioscopie est généralement réalisée.
Cette opération d’une grossesse extra-utérine est indiquée lorsque le traitement médicamenteux au méthotrexate est contre-indiqué ou inefficace. Elle consiste à pratiquer une incision au niveau de la trompe de Fallope afin d’évacuer l’embryon et les tissus annexes par aspiration.
En cas de grossesse extra-utérine avancée ou de rupture de la trompe de Fallope, une salpingectomie (ablation complète de la trompe) peut être nécessaire. Cet acte chirurgical, réalisé sous anesthésie générale, peut impacter la fertilité, en particulier si l’autre trompe est altérée ou absente.
Quelles sont les causes d’une grossesse extra-utérine ?
En temps normal, la fécondation de l’ovule a lieu dans une trompe de Fallope, avant que l’embryon ne migre vers l’utérus pour s’implanter dans l’endomètre. Cependant, certains facteurs peuvent perturber ce processus et entraîner une grossesse extra-utérine (GEU).
L’une des principales causes est une obstruction ou une altération des trompes, empêchant l’embryon d’atteindre l’utérus. Il peut alors s’implanter dans la trompe elle-même ou, plus rarement, dans un ovaire, le col de l’utérus ou la cavité abdominale.
Plusieurs facteurs de risque favorisent l’apparition d’une GEU :
- Un passé gynécologique marqué par des infections pelviennes (salpingites, chlamydia, infections sexuellement transmissibles) ou des maladies inflammatoires comme l’endométriose.
- Des antécédents chirurgicaux au niveau des trompes (ligature, séquelles d’intervention chirurgicale, avortement).
- Des causes hormonales, par exemple un déséquilibre des hormones qui peut affecter la mobilité des trompes et la nidation.
- Un âge maternel supérieur à 35 ans.
- Une grossesse obtenue par fécondation in vitro (FIV).
- L’usage d’un DIU (dispositif intra-utérin).
- Le tabagisme, qui altère la muqueuse des trompes et peut ralentir la progression de l’embryon.
- Des antécédents de grossesse extra-utérine.
Peut-on tomber enceinte après une grossesse extra-utérine ?
Grâce aux avancées médicales, une grossesse extra-utérine (GEU) ne signifie pas nécessairement une infertilité. Dans la majorité des cas, une grossesse reste possible, mais les risques de complications sont plus élevés.
Si une trompe de Fallope a été retirée (salpingectomie) ou endommagée, la fertilité peut être réduite, mais l’autre trompe peut permettre une conception naturelle. En revanche, si les deux trompes sont touchées, une fécondation in vitro (FIV) devient nécessaire.
Dans de rares cas, une atteinte sévère de l’utérus peut nécessiter une hystérectomie et rendre dans ce cas toute grossesse impossible.
Le fonctionnement des ovaires reste généralement intact, mais des troubles hormonaux ou des infections associées peuvent perturber l’ovulation. Quant aux spermatozoïdes, leur rôle n’est pas directement affecté par une GEU mais la qualité de la fécondation peut être impactée en cas d’altération des trompes.
Dans tous les cas, un suivi médical adapté est essentiel pour optimiser les chances de conception après une GEU !
Quand consulter un médecin ?
Il est essentiel de consulter un spécialiste en gynécologie si des symptômes évocateurs d’une grossesse extra-utérine (GEU) apparaissent, comme des douleurs pelviennes localisées, des saignements inhabituels ou un retard de règles inexpliqué.
Un suivi médical est aussi recommandé en cas de troubles de l’ovulation, de cycles irréguliers ou après une fausse couche, afin d’évaluer la fertilité et prévenir les risques de récidive.
Les femmes ayant des antécédents de stérilité ou concernées par une grossesse extra-utérine et PMA présentent un risque accru et doivent être particulièrement attentives face à tout symptôme inhabituel.
Enfin, toute douleur persistante ou anomalie au niveau du vagin doit être examinée pour écarter d’autres causes gynécologiques qui pourraient impacter la fertilité.
FAQ
Une grossesse extra-utérine peut-elle se résorber seule ?
Dans de rares cas, une grossesse extra-utérine peut se résorber spontanément. Cependant, la plupart des GEU nécessitent une prise en charge médicale, et en cas de complications, une intervention chirurgicale pouvant aller jusqu’à l’ablation de la trompe touchée peut être nécessaire.
Quelle est la douleur typique d’une grossesse extra-utérine ?
La douleur est généralement unilatérale et localisée dans le bas-ventre, d’abord sourde puis plus intense. En cas de rupture de la trompe de Fallope, elle devient brutale, diffuse et peut irradier vers l’épaule, signe d’une hémorragie interne qui nécessite une prise en charge urgente.
Quels sont les facteurs de risque d’une grossesse extra-utérine ?
Les risques d’une grossesse extra-utérine augmentent en présence de certains facteurs, comme des antécédents de GEU, d’infections pelviennes (salpingites, IST), d’endométriose ou de chirurgies des trompes.
Peut-on éviter une grossesse extra-utérine ?
Il n’est pas possible d’éliminer totalement le risque de grossesse extra-utérine (GEU), mais certains moyens de contraception peuvent le réduire. La pilule hormonale diminue le risque en inhibant l’ovulation et en modifiant la muqueuse utérine, réduisant ainsi la probabilité d’une implantation anormale.
Le stérilet, en particulier hormonal, baisse également le risque de grossesse en rendant l’utérus moins propice à la nidation. Cependant, en cas d’échec ou de migration du dispositif, le risque de GEU est plus élevé comparé à une conception sans contraception.
La grossesse extra-utérine est-elle héréditaire ?
La grossesse extra-utérine (GEU) n’est pas directement héréditaire, mais une anomalie tubaire congénitale ou des infections vaginales chroniques peuvent augmenter le risque.
Sources :
- AMELI - Grossesse extra-utérine
- INSERM - Quelle fertilité pour les femmes après une grossesse extra-utérine ?
- La revue du praticien - Grossesse extra-utérine
- CHU de Rennes - Grossesse extra-utérine
- Hôpitaux universitaires de Genève - Grossesse extra-utérine - Traitement par méthotrexate
- Santé Magazine - Grossesse extra-utérine (GEU) : connaître les signes et réagir