La nomophobie désigne la peur excessive de ne pas pouvoir utiliser son téléphone portable. Une étude de 2018 menée par l'opérateur Bouygues Telecom a révélé que 62 % des Français ne peuvent se passer de leur téléphone pendant une journée entière. Cette addiction devient de plus en plus marquée avec l'évolution des usages et l'apparition d'applications conçues pour maintenir les utilisateurs connectés en permanence. MEDADOM vous informe sur ce qu’est la nomophobie, ses causes, ses symptômes et les traitements possibles pour une utilisation plus raisonnée du téléphone portable.
La nomophobie, contraction de "no mobile phobia", représente la peur intense d'être sans son téléphone portable. Ce terme est apparu en 2008, suite à une étude menée par la UK Post Office. À notre époque, où être connecté en permanence est la norme, la nomophobie décrit l'angoisse ressentie à l'idée de ne pas avoir son téléphone, de ne pas avoir de réseau ou de manquer de batterie.
Cette dépendance se manifeste par une utilisation compulsive des smartphones. Les utilisateurs ressentent le besoin constant de vérifier leurs messages, notifications et applications. Les adolescents et les jeunes adultes, souvent accros aux réseaux sociaux et aux jeux en ligne, sont les plus vulnérables face à ce phénomène.
Mais pas que ! Les salariés débordés, pour qui le téléphone est devenu indispensable pour rester en contact avec le travail, sont aussi concernés malgré le droit à la déconnexion.
Bien que la nomophobie ait des impacts évidents sur le bien-être et la santé mentale, elle n'est pas encore officiellement classée parmi les troubles mentaux reconnus. Cependant, son influence grandissante sur notre quotidien mérite qu'on s'y intéresse de près pour mieux comprendre et gérer cette nouvelle forme de dépendance.
L'addiction au téléphone portable trouve ses racines dans plusieurs causes :
La dépendance à l'information | à l'ère de l'information instantanée, beaucoup de personnes ressentent un besoin constant d'être informées des dernières nouvelles. Cette soif d'information peut rapidement se transformer en dépendance et pousser à vérifier constamment son téléphone. |
Le phénomène FOMO (Fear of Missing Out) | la peur de manquer quelque chose d'important, connue sous le terme de FOMO, est une cause majeure de l'addiction au téléphone. Les réseaux sociaux et les applications de messagerie créent une pression pour rester connecté et au courant des événements et des discussions, alimentant ainsi cette peur de l'oubli. |
Certains traits de personnalité | certains traits de personnalité, comme le besoin de reconnaissance et de validation, sont particulièrement présents chez les adolescents. Les likes, les commentaires et les partages sur les réseaux sociaux deviennent une source majeure de validation personnelle et alimentent la dépendance. |
Le stress et l’anxiété | les personnes stressées ou anxieuses sont plus susceptibles de développer une addiction au téléphone. Le téléphone devient dans ce cas un moyen de distraction, de réconfort ou même de contrôle face à des situations stressantes. |
La présence de troubles obsessionnels-compulsifs (TOC) | les individus sujets aux TOC peuvent également être plus enclins à une utilisation compulsive de leur téléphone. Le besoin de vérifier constamment les notifications, les emails ou les réseaux sociaux devient peu à peu un rituel difficile à briser. |
Comment la dopamine intervient dans l’apparition de la nomophobie ?
La dopamine, appelée "molécule du bonheur", joue un rôle important dans le développement de la nomophobie. Chaque notification, message ou like reçu sur les réseaux sociaux provoque une libération de dopamine dans le cerveau et génère une sensation de plaisir et de satisfaction. Cette libération de dopamine fonctionne comme un système de récompense et renforce ainsi le comportement de vérifier régulièrement son téléphone. Avec le temps, ce renforcement conduit à une dépendance, le cerveau recherchant constamment ces petites doses de plaisir. Lorsque le téléphone n'est pas accessible, les niveaux de dopamine chutent et provoquent de l'anxiété et un sentiment de manque.
La nomophobie se traduit par une série de comportements et de réactions physiques et émotionnelles. Voici certains des symptômes qu’une personne concernée par ce trouble peut ressentir :
Le diagnostic de la nomophobie se fait chez un médecin ou un psychologue, qui posera un certain nombre de questions pour mesurer le degré de dépendance au téléphone. Selon les résultats, il pourra orienter le patient vers plusieurs types de traitements ainsi que des mesures à adopter au quotidien pour réduire son utilisation.
Surmonter la nomophobie nécessite une prise de conscience de sa dépendance et la mise en place de stratégies pour retrouver un équilibre dans l'utilisation du téléphone portable.
Voici quelques étapes pour s’en libérer :
Changer ses habitudes après avoir pris conscience de son addiction au téléphone est un premier pas. Plusieurs astuces peuvent aider à limiter l'utilisation au quotidien :
Pour surmonter la nomophobie, il peut être très bénéfique de se faire accompagner par des professionnels de santé et d'explorer plusieurs méthodes de traitement :
Thérapie cognitive et comportementale (TCC) | la TCC est une approche qui aide à comprendre et à changer les pensées et comportements négatifs liés à l'utilisation excessive du téléphone. Avec l'aide d'un thérapeute, il est possible de développer des stratégies pour mieux gérer l'anxiété et réduire la dépendance. |
Thérapie par l’exposition à la réalité (TPI) | la TPI consiste à s'exposer progressivement à des situations où le téléphone n'est pas disponible. Cette méthode aide à diminuer petit à petit la peur et l'angoisse associées à la nomophobie, en apprenant à se sentir à l'aise sans le téléphone. |
Anxiolytiques | parfois, les médecins peuvent prescrire des anxiolytiques pour aider à gérer une anxiété sévère. Ces médicaments doivent être utilisés avec précaution et sous surveillance médicale, généralement comme solution temporaire. |
Solutions naturelles | des remèdes comme la valériane, connue pour ses propriétés apaisantes, peuvent aider à réduire le stress de manière naturelle. Ces alternatives sont souvent privilégiées pour leurs effets secondaires minimes. |
Psychothérapie | travailler avec un psychothérapeute permet d'explorer les causes profondes de la dépendance au téléphone. Ce type de thérapie offre un soutien continu et des outils personnalisés pour mieux gérer la nomophobie. |