L'équipe de rédaction MEDADOM vendredi 2 septembre 2022

Les OGM sont-ils dangereux pour la santé ?

 


En 2019, la surface cultivée d’organismes génétiquement modifiés (OGM) s’élevait à 190 millions d’hectares, soit 10 % des surfaces totales cultivées. Les OGM sont très présents dans certains pays et notamment aux Etats-Unis, au Brésil, en Argentine ou encore en Inde. Qu’est-ce qu’un OGM ? Comment sont-ils fabriqués et quels sont leurs dangers sur la santé et l’environnement ? MEDADOM répond à toutes les questions que vous vous posez sur le sujet.


Quelle est la définition des OGM ?

 

Un OGM signifie “organisme génétiquement modifié”. La notion d’organisme renvoie à plusieurs éléments et peut être une bactérie, un animal ou un végétal qui a subi des modifications au niveau génétique. Ces modifications ont pour objectif d’ajouter de nouveaux gènes, d’en supprimer ou de modifier les gènes existants pour améliorer les caractéristiques de l’élément en question. Pour être considéré comme un OGM, l’élément doit voir son matériel génétique modifié “d’une manière qui ne s’effectue pas naturellement par multiplication et/ou recombinaison naturelle”.

 

Les OGM, que nous connaissons principalement en agriculture, se retrouvent dans bien d’autres domaines comme l’industrie ou le secteur médical avec diverses applications.

 

Comment crée-t-on des OGM ?

 

Les OGM sont obtenus avec de multiples techniques réalisées en laboratoire. La première et la plus fréquemment utilisée est la transgenèse, c’est-à-dire l’ajout d’un ou plusieurs gènes d’une autre espèce pour modifier les caractéristiques de l’élément de base. Par exemple, le maïs MON810, autorisé à la culture en Espagne et au Portugal, est obtenu par ajout d’un gène d’une bactérie présente dans le sol. Cette bactérie permet à la plante de mieux se protéger contre les insectes ravageurs. En France, la culture de ce maïs OGM est interdite depuis 2014. 

Avec le développement des nouvelles technologies, d’autres techniques de modification génétique ont vu le jour, permettant d’agir à un niveau très ciblé. Ces techniques appelées NBT (New Breeding Techniques) comportent :

  • La mutagenèse dirigée : avec l’introduction de mutations aléatoires ou non au niveau d’une localisation très précise du génome ;
  • La cisgenèse ou intra genèse : qui est une transgenèse classique obtenue à partir de gène de la même espèce ou d’une espèce compatible ;
  • L’agro-infiltration : qui consiste à mettre en relation des cellules des tissus des plantes avec des bactéries elles-mêmes génétiquement modifiées.


Comme la transgenèse classique utilisée pour les OGM, ces nouvelles techniques font l’objet d’une réglementation stricte décidée au niveau européen. Fin 2021, la Commission européenne a annoncé le lancement d’une évolution de la réglementation applicable à certaines de ces techniques. Celle-ci devrait voir le jour à partir de 2023.

 

Pourquoi utilise-t-on des OGM et quels sont les avantages et inconvénients ?

OGM

 

Les organismes génétiquement modifiés ont plusieurs applications. Dans le secteur agricole, on utilise les plantes et animaux génétiquement modifiés pour les rendre plus résistants et améliorer leurs caractéristiques naturelles. Dans la santé, les micro-organismes OGM sont employés pour fabriquer des vaccins ou des médicaments et jouent un rôle dans les thérapies géniques.

Les OGM ont été plébiscités et le sont toujours pour leurs nombreux avantages. Ils permettent en effet de :

  • Créer de nouvelles variétés de plantes plus résistantes aux agressions et plus nutritives, ce qui peut être intéressant pour contrer les menaces climatiques auxquelles nous faisons face actuellement ;
  • D’être cultivés sur des surfaces inutilisables pour des cultures conventionnelles ;
  • Réduire l’utilisation de produits herbicides en rendant les plantes naturellement plus résistantes et donc diminuer de ce fait la pollution de l’eau, de l’air et du sol ;
  • Créer de nouveaux médicaments et produits de santé, etc. 

 

Cependant, les organismes génétiquement modifiés ont également des inconvénients, parmi lesquels :

  • L’apparition de résistances chez les insectes et les plantes à la protéine produite par les OGM ;
  • La contamination par les OGM d’autres plantes ou insectes se situant à proximité des cultures ;
  • La dispersion naturelle des pollens OGM par les insectes butineurs ou le vent, qui porterait atteinte aux parcelles cultivées de façon naturelle ;
  • Le risque d’allergie probable chez l’homme en contact avec un organisme OGM ;
  • Une dépendance des agriculteurs vis-à-vis des OGM avec le rachat systématique de nouvelles semences chaque année ;
  • La question de l’éthique et du respect de la nature.

 

Quels sont les dangers des OGM ?

 

Les sujets d’inquiétude autour des organismes génétiquement modifiés sont regroupés autour de leur potentielle toxicité sur le corps humain et sur l’environnement. Le principal risque provient de l’effet des herbicides ainsi que des développements potentiels de résistance à certaines molécules comme les antibiotiques.

 

 

Les dangers des OGM pour la santé

 

À ce jour, la consommation d’organismes génétiquement modifiés n’est pas considérée comme étant à risque pour la santé humaine. L’utilisation des OGM est très réglementée et surveillée pour éviter les potentiels effets indésirables. Par principe de précaution et en l’absence d’études cliniques, la consommation d’OGM doit néanmoins être limitée. Il existe également comme pour les pesticides un effet “cocktail” dont les effets sont également peu connus.

Certains OGM peuvent ne pas présenter de risques pour la santé, d’autres peuvent s’avérer plus néfastes en provoquant par exemple des allergies lorsqu’un nouveau gène est introduit dans un aliment ou en créant des résistances à certains types de médicaments. Un risque toxicologique existe également, lorsqu’un OGM produisant un type d’insecticide a été employé.

 

 

Les dangers des OGM pour l'environnement

 

Comme pour la santé humaine, l’impact des organismes génétiquement modifiés sur l’environnement est encore peu documenté de façon fiable. En revanche, il a été convenu que la culture d’OGM non contrôlée peut entraîner de nombreux risques environnementaux. La modification de certaines plantes peut par exemple provoquer des croisements avec des variétés sauvages, qui pourront ensuite se développer de façon incontrôlée dans la nature.

Les plantes génétiquement modifiées produisant un insecticide peuvent aussi affecter d’autres espèces d’insectes nécessaires au maintien de l’équilibre écologique. L’apparition de résistance à certains produits herbicides chez les insectes peut aussi favoriser l’utilisation massive de produits herbicides conventionnels, participant à la pollution des sols, de l’air et de l’eau.

 

 

Comment savoir si un aliment contient des OGM ? 

 

Les OGM dans le domaine agricole sont principalement le soja, le maïs, le colza et le coton. Le soja représente 50 % des cultures OGM et le maïs environ 30 %. Un aliment contenant du soja ou du maïs sera donc plus susceptible de contenir des OGM. Si un aliment contient un ou plusieurs OGM, cela doit être mentionné sur l’étiquette du produit de façon claire. 

 

Cependant, la mention n’est pas obligatoire si la présence d’OGM dans les produits ou matières premières utilisées ne dépasse pas 0,9 % ou que le fabricant peut justifier que la présence d’OGM était accidentelle, non prévisible et difficilement évitable (par exemple en cas de pollinisation des champs). À noter que les 0,9 % s'appliquent à chaque ingrédient ou aliment au niveau individuel, indépendamment de la proportion indiquée dans le produit fini.

 

La mention “sans OGM” est-elle un gage de qualité ?

Depuis quelques années est apparue une nouvelle mention sur les produits alimentaires. Il s’agit de la mention “sans OGM” réglementée par décret depuis le 30 janvier 2012. Ainsi, les produits d'origine végétale comme la farine peuvent être considérés comme “sans OGM” lorsqu’ils ont été obtenus avec des matières premières contenant au maximum 0,1 % d’OGM. Sur les autres produits comme la viande ou le lait, la mention devra être précisée comme suit “issu d’animaux nourris sans OGM (<0,1 %)” ou “issu d’animaux nourris sans OGM (<0,9 %)”. Concernant les produits de la ruche, ils peuvent également porter la mention “sans OGM dans un rayon de X kms” si cette distance est bel et bien respectée. La mention sans OGM est aussi possible pour les aliments issus de l’agriculture biologique. L’utilisation d’OGM est proscrite dans ce cadre, cependant il peut arriver une contamination inévitable des cultures par des OGM utilisés près de celles-ci. Dans ce cas, les seuils de tolérance sont les mêmes que pour les aliments conventionnels (0,1 % et 0,9 %).

 

 

L'agriculture française utilise-t-elle beaucoup d'OGM ?

 

La culture d’organismes génétiquement modifiés pour un but commercial est interdite en France depuis 2008. Cependant, certains OGM sont toujours autorisés dans certains pays européens comme nous l’avons vu pour le maïs par exemple. Aujourd’hui, près d’une centaine d’OGM ou produits dérivés sont autorisés pour l’importation et l’utilisation en alimentation humaine et animale pour le maïs, le soja, le colza, le coton et la betterave sucrière sans mise en culture.

 

Les OGM font l’objet d’une réglementation et d’une surveillance stricte visant à vérifier l’état des cultures, la recherche d’OGM dans les semences, denrées alimentaires et aliments destinés aux animaux ainsi que la vérification de l’étiquetage des produits.

 

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Sources :