L'équipe de rédaction MEDADOM jeudi 1 juin 2023

Santé mentale des personnes LGBT+ : que faut il savoir ?

La santé mentale des personnes dont l’orientation sexuelle et l’identité de genre sont sous-représentées est un sujet majeur aujourd’hui. De nombreux facteurs affectent la santé mentale des communautés LGBT+ et justifient davantage d’actions pour plus de diversité et d’inclusion.

 

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Qu’est ce que les communautés LGBT+ ?

 

L’acronyme LGBT+ désigne des communautés de personnes qui n’appartiennent pas à la majorité sexuelle, autrement dit qui ne sont ni hétérosexuelles, ni cisgenres.

Hétérosexuel signifie que vous présentez une attirance physique, émotionnelle et sexuelle pour les personnes du sexe opposé au votre (par exemple, être attirée par les hommes quand on est une femme). Cisgenre signifie que votre identité de genre (i.e., se sentir “homme” ou “femme”) correspond au sexe qui vous a été attribué à la naissance.

Par exemple, une personne née avec des organes génitaux définis comme masculins par le corps médical à sa naissance, et qui s’identifie comme un homme en grandissant, est qualifiée de cisgenre et n’appartient pas aux communautés LGBT+.

 

Femme homosexuelle portant le drapeau LGBT.

 

Que signifie le sigle “LGBTQIA+” ?

 

Sous le terme “LGBTQIA+” sont regroupées plusieurs catégories de minorités sexuelles, à savoir des identités de genre ou orientations sexuelles qui sont moins représentées dans la société :

  • Lesbienne ;
  • Gay ;
  • Bisexuel ;
  • Transgenre ;
  • Queer ;
  • Intersexe ;
  • Asexuel ;
  • etc.

 

L’acronyme LGBT+ peut changer selon les pays et les cultures, mais il a la même signification et revêt le même rôle de représentation des minorités sexuelles. Le “+” du sigle signifie que d'autres représentations existent.

LGBTQIA+ regroupes les autres minorités qui ne composent pas le sigle, mais qui appartiennent bel et bien aux minorités sexuelles, comme par exemple les personnes bispirituelles, gender-fluide ou en questionnement.

 


Quelles sont les difficultés rencontrées par les LGBT+ ?

 

En raison des préjugés qu’ils subissent, les communautés LGBT+ sont sujets tout au long de leur vie à de multiples formes de discrimination et de rejet dans la société. Cela commence souvent dans la sphère familiale. Faire son coming out en France peut être source de rejet par les parents des personnes LGBT+.

Chaque année, 700 jeunes LGBT+ se retrouvent sans domicile car rejetés par leur parents (source : Fondation Le Refuge).

 

Les discriminations se retrouvent aussi dans la sphère scolaire : on sait aujourd’hui qu’environ 80% des adolescents LGBT+ sont victimes de harcèlement ou sont malmenés par leurs camarades (source : Ybarra et al., 2015). 

 

Plus tard, dans la sphère professionnelle, les discriminations à l’embauche en raison de l’orientation sexuelle, de l’identité de genre ou de l’expression de genre des personnes LGBT+ sont plus importantes que pour les autres personnes (source : L’Autre Cercle).

 

Les violences sont également plus fréquentes pour ces communautés LGBT+, et les agressions physiques, verbales et sexuelles sont davantage présentes.

La violence conjugale est notamment deux fois plus fréquente chez les couples de même sexe (source : Brennan, 2011).

 

Enfin, cela se traduit jusque dans l’accès au soins. Ici encore, les communautés LGBT+ souffrent de discriminations. C’est notamment le cas pour les personnes transgenres et intersexes, qui voient plus fréquemment leurs besoins spécifiques ignorés et souffrent de curiosité inappropriée ou de commentaires déplacés. Cela conduit le plus souvent à un évitement des services de santé (source : ILGA Europe).

 

Quels sont les facteurs de risques pour leur santé mentale ?

 

Les personnes LGBT+, pour toutes les raisons évoquées plus haut, sont fragilisées sur le plan de la santé mentale. Elles sont plus à risque de :


Les facteurs de risque les plus importants pour expliquer ces différences sont la stigmatisation et la discrimination auxquelles font face les communautés LGBT+. Ces situations entraînent un stress qui peut être chronique, et développer à long terme ces issues de santé mentale. Le fait de devoir dissimuler son identité, ou encore d’anticiper ou de vivre des situations discriminantes génèrent en effet un stress supplémentaire chez ces personnes, qui se rajoute au stress de la vie quotidienne.

 

Beaucoup de personnes intériorisent les stéréotypes et les préjugés par rapport à l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. Ainsi, il est également fréquent qu’une personnes LGBT+ ait intériorisé l’homophobie ou la transphobie présente dans la société, et développe des troubles de santé mentale en raison de cela.

 

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Quels sont les facteurs protecteurs de leur santé mentale ?

 


Cependant, d’autres facteurs permettent de préserver la santé mentale des personnes LGBT+. C’est le cas des facteurs ci-dessous :

Avoir une estime de soi positive Développer une estime positive protège les personnes LGBT+ de l’oppression qu’elles peuvent subir.
Bénéficier d'un soutien social Bénéficier d’un soutien manifeste de la part de ses proches est d’une grande aide.
Avoir des amis LGBT+ Avoir des amitiés dans la sphère LGBT+ est un facteur de protection de la santé mentale.
Maîtriser son environnement Développer un sentiment de contrôle, de maîtrise de sa situation et de sa vie favorise le bon développement personnel.
Être fier de son identité Être fier de soi, de son appartenance à la communauté LGBT+ et de son parcours est également protecteur.
Avoir des relations positives avec ses parents Les relations avec les parents sont déterminantes pour la bonne santé mentale des minorités sexuelles.
Avoir des relations positives avec ses enseignants De la même manière, des relations positives avec le corps enseignant sont favorisantes.
Travailler dans un environnement protecteur Enfin, le soutien de son entreprise et le sentiment d’évoluer dans un environnement qui les protège est un facteur positif dans la santé mentale des individus LGBT+.

 

 

Quelles solutions pour améliorer la santé mentale des LGBT+ ?

 

Différentes solutions peuvent être développées pour contribuer à améliorer la santé mentale des personnes LGBT+. Tout d’abord, les règlementations et lois peuvent protéger les personnes face aux agressions, mais également permettre une égalité des droits, comme au travers du Mariage pour tous, qui fête ses 10 ans en 2023.

 

Manifester son soutien, même si on n’appartient pas à la communauté LGBT+, permet également aux personnes de se sentir plus comprises, respectées et en sécurité. Dans le milieu de l’entreprise, une charte peut permettre à l’employeur de soutenir l’ensemble de ses employés, en plus de mettre en place des actions de sensibilisation et de protéger face aux discriminations.

 

Enfin, l’éducation est primordiale : favoriser la compréhension des enjeux LGBT+, la tolérance et l’acceptation des diversités, quelles qu’elles soient, permet un changement de regard et une meilleure inclusion de ces communautés. Cela passe par une bonne éducation à l’école, et l’apprentissage de toutes les orientations sexuelles.

 

 

Sources :