Le rythme effréné, les années passées ensemble, la vie de famille, la pression sociale, les soucis de santé et préoccupations du quotidien mettent parfois à mal la sexualité d'un couple. Certaines questions semblent banales mais peuvent créer de vrais blocages.
L'important est de mettre à bas les tabous : que ce soit pour pimenter sa vie sexuelle ou pour éviter les frustrations.
Retrouvez ici toutes les questions que vous n'osez pas poser à votre partenaire et qui vous trottent dans la tête.
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Les médias nous inondent de chiffres et sondages en tous genres "les Français feraient en moyenne X fois l'amour par mois", "il faudrait avoir 86 rapports par an pour les 30-39 ans".
La sexualité est pourtant loin d'être une affaire de mathématiques. Pire, ces statistiques peuvent à terme créer stress, culpabilité et craintes, quitte à ne plus se fier à son instinct et ses désirs.
Les diktats imposés par l'entourage, les croyances et les médias poussent à croire qu'il existe une durée idéale pendant laquelle faire l'amour avec son ou sa partenaire. C'est pourtant loin d'être la vérité.
Comme le dit si bien le gynécologue Dr. Sylvain Mimoun ; "la bonne durée c'est celle où les deux partenaires sont satisfaits !".
On a pour habitude de dire que les meilleures blagues sont souvent les plus courtes. Cela peut aussi être le cas d'un rapport sexuel. Tout dépend de l'envie et des attentes de chacun.
Le tout est d'éviter la frustration à l'issue d'un ébat trop court ou trop long et d'en discuter pour parvenir à d'éventuelles améliorations : positions, masturbation, sex toys etc.
Durer pour durer peut provoquer de l'ennui de part et d'autre ainsi que des douleurs, voire une certaine inquiétude à l'idée que le partenaire ne parvienne pas à jouir.
Privilégiez toujours l'échange et la discussion pour mieux comprendre ce qu'aime votre moitié.
S'aimer et vivre une relation de couple épanouie sans sexe : une utopie, une aberration, une normalité ?
Là encore, il n'existe pas de norme ou de chiffre quant au nombre "idéal" de rapports. La vie sexuelle est évolutive. Il y a forcément des périodes où l'envie se fera moins présente que d'autres. Que l'on ait 26 ou 72 ans, marié.e.s ou pas, avec ou sans enfant ; chaque corps et chaque relation est différente et il n'est pas nécessaire de trouver des "excuses" pour justifier le manque d'envie.
Malgré tout l'amour que l'on porte à une personne, il est possible de ne pas avoir forcément besoin de sexe pour un épanouissement total.
Il est indispensable de discuter pour éviter tout mal entendu de type "il ne m'aime plus", "je ne suis pas assez attirant.e", "elle me trompe". Une thérapie de couple peut aussi être un moyen d'éviter les frustrations si l'incompréhension vient à s'installer.
Il est parfois difficile de lâcher prise et d'oublier les préoccupations quotidiennes pour se concentrer sur notre plaisir. "Est-ce que j'ai bien envoyé ce mail ?", "mince, j'ai oublié de sortir le linge". Le corps et l'esprit ne sont pas toujours synchro à l'idée de rajouter une nouvelle "tâche" à la liste.
Il ne faut donc pas culpabiliser quant au fait de ne pas avoir envie de sexe, cela fait partie de la vie (et encore plus de la vie de couple !). Le maitre-mot est la communication pour ne pas créer de blocage ou de frustration.
Et puis, arrêtons les mensonges, un rapport sexuel se passe généralement radicalement différemment dans la vraie vie comparativement à ce que nous montrent les films. Il y a tout un volet logistique que l'on s'efforce d'oublier mais qui est présent avant , pendant et après un rapport sexuel.
"Le temps qu'on termine, on n'est pas couché.e.s avant minuit !", "je suis déjà fatigué.e et ca va me prendre encore plus d'énergie", "j'ai la flemme d'aller me re-doucher juste après"
Ah cette charge mentale... elle nous suit partout jusque dans notre lit ! Mais comment en venir à bout ? Selon Huffington Post, il semblerait que la clé du succès réside en partie dans l'égale répartition des tâches ménagères.
Être en couple depuis un certain temps représente aussi une forme d'acquis et de sécurité. Ce qui n'est pas fait dans l'instant peut facilement être décalé à un moment plus propice. Attention toutefois à ne pas tomber dans le piège de cette flemmardise qui peut devenir envahissante et couper définitivement l'envie.
Quelques remèdes pour raviver la flamme :
Le manque d'excitation ou une condition physiologique particulière peuvent créer des difficultés voire des douleurs au moment des rapports sexuels. En effet, sécheresse vaginale, troubles érectiles, troubles gynécologiques type vaginisme ou endométriose influent sur la qualité de vie.
Chez la femme, la lubrification est directement liée à la sécrétion d'œstrogènes. L'alimentation, l'âge (ménopause par exemple), la prise de médicaments, de traitements hormonaux mais aussi l'état de stress peuvent influer sur le taux d'œstrogènes. La lubrification s'en retrouve alors impactée et il peut être douloureux d'avoir un rapport sexuel : c'est ce qu'on appelle la dyspareunie.
La libido a aussi un rôle primordial dans la lubrification. Vous remarquerez surement des périodes ou vous vous sentez plus excitée que d'autres. Juste avant l'ovulation par exemple. A contrario, elle a tendance à diminuer juste après cette dernière en phase lutéale.
Il existe des solutions pour éviter la panne sèche ! Parfois, le corps a simplement besoin d'un petit laps de temps pour s'aligner avec le psychique ; ne minimisez pas les préliminaires. D'autre part, les produits lubrifiants naturels peuvent vous faciliter la vie.
Si vous ne percevez pas d'amélioration, ce n'est peut-être simplement pas une bonne période, ne vous forcez surtout pas ! Vous pouvez également consulter un médecin en cas de doute.
Du côté des hommes, les troubles de l'érection apparaissent à tout âge mais ont tendance à survenir plus fréquemment en vieillissant. Ils peuvent être corrélés à des facteurs comme le diabète, l'hypertension, l'hypercholestérolémie ou suite à une prostatectomie (source : Vidal). Les conditions hygiéno-diététiques (tabac, alcool, cannabis) ont un réel impact.
Toujours d'après le Vidal, "il est nécessaire que les érections soient systématiquement instables (ou absentes) pendant les rapports sexuels et que les troubles durent plus de 3 mois" pour commencer à s'inquiéter.
Ce n'est pas parce qu'un rapport intime dure moins de 5 minutes qu'il faut se poser la question de la précocité ! Beaucoup d'éléments entrent en jeu notamment le degré d'excitation, la position et les zones stimulées, la fréquence des rapports sexuels (plus ils sont éloignés et moins il sera facile de contrôler l'éjaculation par exemple).
Ne jetez pas la pierre à votre partenaire. Essayez plutôt de comprendre ce qu'il se passe.
Dans la société, la jouissance s'impose comme une norme, un prérequis. Il existe pourtant une multitude de moyens pour prendre son pied sans atteindre l'orgasme.
Qu'est-ce que l'orgasme ?
Défini par le dictionnaire Larousse comme "Point culminant et terme de l'excitation sexuelle, caractérisé par des sensations physiques intenses", qui est-il ?
Chez l'homme, il peut se matérialiser de façon physique par l'éjaculation (ou pas !) et chez la femme par une sécrétion plus importante de cyprine (ou pas !).
On peut atteindre l'orgasme de bien des façons et pas uniquement par stimulation des parties génitales. Clitoridien, mixte, multiple, point G, anal, mental, point A, point C, urètre... les variations sont infinies et pas toujours sexuelles.
À chacun sa définition selon son plaisir et ses envies.
L'orgasme est un apprentissage. Conditions physiques et psychologiques, connaissance de son corps et de celui son partenaire sont autant de paramètres à prendre en compte. Certaines personnes ne l'atteignent pas. Cela n'est pas pour autant synonyme d'échec !
La pression d'avoir ou de donner un orgasme à son/ sa bien-aimé.e est parfois telle qu'elle surpasse le plaisir du partage et empêche de profiter à 100% du moment présent.
En effet, absence d'orgasme ne rime pas avec absence de plaisir.
Que la relation soit récente ou plus ancienne, ne pas ressentir d'orgasme est encore mal vécu par grand nombre de personnes. C'est également un sujet tabou difficile à assumer lors de discussions intimes en couple ou entre amis. "Je ne suis pas un bon coup", "je suis frigide", "je ne suis pas normal.e", "dans les films ça a pourtant l'air si facile", "mes ami.e.s en ont tous.tes"...
Il arrive alors que dans un sentiment "d'anormalité", on simule un orgasme pour se déculpabiliser ou faire plaisir à son partenaire.
Eviter au maximum cette pratique permet d'apprendre sur soi et sur l'autre. La communication est la clé pour une vie sexuelle épanouie.
Mais amplifier ou simuler peut aussi avoir des effets "bénéfiques" pour certains comme l'auto stimulation, la décharge mentale ou la sensation de liberté pour la suite du rapport intime.
Une pratique à consommer avec modération tout de même !
Voici quelques astuces pour vous aider à prendre du plaisir :
Il y en a pour qui l'orgasme est la dernière des préoccupations puisqu'ils ne prennent tout simplement pas plaisir à faire l'amour. Est-ce pour autant un trouble pathologique ?
Plusieurs cas de figures :
C'est possiblement lié à la façon dont se déroule la relation sexuelle. N'hésitez pas à débriefer après un ébat pour mieux comprendre ce qui plait ou non.
Cela peut aussi être lié à un blocage ou un manque de lâcher prise. Une situation de santé particulière comme l'endométriose (ou toute autre maladie générant une gêne physique, organique ou psychique) est souvent source de difficulté dans la vie intime, ne vous en voulez pas pour cela ! Ajustez plutôt votre pratique avec votre partenaire pour évincer ce qui pourrait être source de douleur ou d'inconfort.
Ce phénomène peut être passager et caractérisé d'anaphrodisie. Si cela représente un frein à votre épanouissement, pensez à consulter un spécialiste.
Si vous n'en souffrez pas, vous êtes peut-être asexuel. Pas de panique, ce n'est ni une maladie, ni un problème, vous ne ressentez simplement pas d'attirance sexuelle pour qui que ce soit. Il existe d'ailleurs des plateformes de rencontres de plus en plus spécialisées selon l'orientation sexuelle de chacun.
OUI. C'est même une pratique saine.
Seul.e ou à deux, la masturbation ne s'adresse pas qu'aux hommes !
La masturbation permet de (re)découvrir son corps, d'évacuer l'anxiété et de prévenir certains dysfonctionnements érectiles.
Se masturber ne signifie pas que l'on ne prend pas de plaisir à faire l'amour avec son ou sa partenaire. C'est une façon différente d'aborder la sexualité.
D'ailleurs, une femme qui a du mal à lâcher prise aura souvent plus de facilité à prendre du plaisir voire atteindre l'orgasme via la masturbation (par elle même ou son / sa partenaire).
Homme ou femme ; la masturbation peut en revanche vous éloigner de votre partenaire si elle est pratiquée trop fréquemment en solitaire.
Dans le prochain article sur le sujet, nous vous parlerons de sexe anal, oral, d'échangisme, de bouboupisme, bisexualité, jouets sexuels et jeux de rôles, fantasmes...