Écoulement oculaire : qu’est-ce que ça signifie ?
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Écoulement oculaire : que faut-il faire ?

L’écoulement oculaire est relativement fréquent, aussi bien chez l’enfant que chez l’adulte. Il peut être lié à une conjonctivite, une allergie, une infection ou encore un problème du canal lacrymal. MEDADOM vous aide à comprendre les causes d’un œil qui coule, les symptômes et les traitements envisagés.



Qu’est-ce qu’un écoulement oculaire ?

 

L’écoulement oculaire est un symptôme courant lié à plusieurs maladies de l’œil. La personne touchée présente des sécrétions oculaires anormales qui peuvent indiquer une inflammation, une infection ou un dysfonctionnement des voies lacrymales : 

 

Types de sécrétions : aqueuses, purulentes, visqueuses

Les sécrétions oculaires ne se ressemblent pas toutes. Leur aspect donne généralement une première piste sur l’origine du problème :

  • Un écoulement oculaire clair ou jaune, fluide et transparent, est habituellement lié à une allergie, une irritation ou une conjonctivite virale. Il s’accompagne rarement de douleurs.
  • Un écoulement purulent oculaire, plus épais, collant et de couleur jaune foncé ou verdâtre peut refléter une conjonctivite bactérienne ou une autre infection. Il peut coller les paupières, notamment au réveil.
  • La présence de pus dans l’œil est un signe d’infection plus importante. Elle nécessite une consultation médicale dans la journée si possible, d’autant plus si elle s’accompagne de rougeur, de douleur ou d’une baisse de la vision.

 

Identifier le type de sécrétion permet d’orienter le diagnostic et d’adapter le traitement en conséquence.

 

Œil qui pleure vs œil qui coule : quelle différence ?

Il peut être parfois difficile de faire la différence entre un œil qui pleure et un œil qui coule.  

Pourtant, il s’agit bien de deux situations différentes : 

  • Un œil qui pleure sans raison apparente a pour cause possible une irritation, une allergie ou une obstruction partielle du canal lacrymal. Les larmes sont alors claires, abondantes, mais non infectées.

  • À l’inverse, un œil qui coule avec des sécrétions épaisses, colorées ou collantes, évoque plutôt une infection ou une inflammation. La différence entre larmes et pus réside dans leur origine et leur aspect : les larmes sont limpides et stériles, le pus est épais, jaunâtre ou verdâtre et contient des cellules inflammatoires.

 

Quelles sont les causes d’un œil qui coule ?

 

Parmi les principales causes d’un écoulement d’œil, on retrouve les irritations, les allergies, une infection d’œil comme une conjonctivite, mais aussi d’autres troubles ophtalmiques :

 

Conjonctivite virale ou bactérienne

La conjonctivite est une inflammation de la conjonctive à l’origine d’un œil rouge et qui coule.

Les symptômes de la conjonctivite sont différents selon son type :

  • La conjonctivite virale provoque un larmoiement clair, une rougeur et une sensation de gêne à la lumière. Elle est très contagieuse.
  • La conjonctivite bactérienne se caractérise quant à elle par un écoulement purulent, épais et jaunâtre, accompagné de paupières collées au réveil.

Un avis médical permet de distinguer les deux formes et de prescrire un traitement adapté.

 

Allergies saisonnières ou environnementales

Un écoulement oculaire peut aussi être lié à une réaction allergique que l’on peut facilement confondre avec une infection. 

Mais alors, comment savoir si un écoulement œil allergie ou infection nécessite un traitement différent ? L’observation des symptômes permet de répondre à cette question.

Les allergies provoquent généralement des démangeaisons des yeux, une rougeur des deux yeux, un larmoiement clair ainsi qu’une sensation d’yeux secs ou larmoyants selon le moment de la journée. 

Contrairement aux infections, il n’y a pas de pus ni de fièvre.

 

Infection ou inflammation du canal lacrymal

En cas de canal lacrymal bouché, les larmes ne s’écoulent plus correctement vers les voies nasales. Ce phénomène entraîne un larmoiement persistant qui peut être accompagné d’un écoulement épais.

Cette obstruction facilite l’apparition d’une dacryocystite, une infection douloureuse du sac lacrymal située près de l’arête du nez. Elle provoque une rougeur localisée, un gonflement et parfois du pus à la pression.

Dans certains cas, c’est une inflammation des glandes lacrymales situées au-dessus de l’œil qui est en cause. Elle peut avoir pour origine une infection virale ou une maladie auto-immune. 

 

Blépharite, orgelet et autres pathologies annexes

Plusieurs pathologies peuvent provoquer un écoulement, une gêne ou une rougeur. Parmi les plus courantes, on retrouve :

Blépharite Une inflammation chronique des paupières liée à des bactéries ou à un déséquilibre des glandes sébacées.
Orgelet Une infection aiguë d’une glande située à la base d’un cil qui apparaît sous forme d’un bouton rouge et douloureux.
Kératite Une inflammation de la cornée qui provoque une douleur intense, une forte sensibilité à la lumière et fréquemment une baisse de l'acuité visuelle. C'est une urgence ophtalmologique qui nécessite une prise en charge très rapide.
Chalazion Une petite masse indolore ou sensible liée à une inflammation non infectieuse d’une glande de Meibomius.
Épisclérite Une inflammation bénigne de la couche superficielle de l’œil à l’origine d’une rougeur oculaire localisée sans douleur importante ni écoulement.
Conjonctivite allergique Elle peut être persistante.

 

Corps étranger ou traumatisme de l’œil

Il arrive qu’un corps étranger (poussière, grain de sable, éclat métallique…) entraîne une irritation immédiate de la surface oculaire avec un larmoiement réflexe, une sensation de gêne ou de picotement.

Si la cornée est touchée, une vision floue peut apparaître.

Un traumatisme de l’œil (même mineur) peut également provoquer un œil gonflé, douloureux ou rouge. Dans certains cas, il altère aussi temporairement la vision ou engendre un écoulement en réaction à l’inflammation. 

 

Quels sont les cas spécifiques chez l’enfant et le nourrisson ?

Chez le nourrisson, l’écoulement de l’œil est généralement lié à une obstruction congénitale du canal lacrymal qui est présente chez environ 6 à 20 % des nouveau-nés. 

Ce trouble apparaît dès les premières semaines de vie (généralement d’un seul côté) et se manifeste par un larmoiement chronique accompagné de sécrétions claires ou légèrement jaunâtres. En l’absence d’infection, la conjonctive reste peu rouge. La majorité des cas se résorbent spontanément avant l’âge de 12 mois.

Un écoulement œil enfant peut quant à lui apparaître en lien avec des pathologies ORL pédiatriques de type rhinites, rhinopharyngites ou otites. 

L’inflammation des voies respiratoires supérieures peut perturber le drainage lacrymal et provoquer un larmoiement réflexe ou une irritation.

 

Quels sont les symptômes associés à un écoulement oculaire ?

Écoulement oculaire

Un écoulement oculaire ne survient jamais seul : il s’accompagne le plus souvent d'autres symptômes oculaires qui orientent vers sa cause :

  • Une rougeur de l’œil ou des paupières.
  • Une sensation de “sable” ou de corps étranger.
  • Des démangeaisons ou des brûlures.
  • Un larmoiement excessif ou, au contraire, une sécheresse oculaire.
  • Une douleur oculaire légère à intense.
  • Une sensibilité à la lumière (photophobie).
  • Une vision floue ou altérée.
  • Des paupières collées, en particulier au réveil.

 

Comment diagnostiquer un écoulement oculaire ?

 

Consultation en ophtalmologie

Un écoulement oculaire qui dure dans le temps, est douloureux ou qui s’accompagne de pus, de rougeur ou de baisse de vision nécessite un avis. 

Une consultation chez un ophtalmologue permet de poser un diagnostic précis et de commencer un traitement adapté.

 

Examen du type d’écoulement

L’aspect de l’écoulement oriente clairement le diagnostic : un écoulement clair et fluide correspond à une origine allergique ou virale, un écoulement épais, jaunâtre ou verdâtre indique une infection bactérienne.

L’ophtalmologue évalue également la consistance, la couleur, la localisation (un ou deux yeux), ainsi que les signes associés comme la rougeur, la douleur, les démangeaisons ou la baisse de vision pour déterminer l’origine du trouble et guider la prise en charge.

 

Tests complémentaires en cas de doute : bilan ORL, prélèvement

Lorsque l’origine de l’écoulement oculaire n’est pas clairement évidente, des examens complémentaires sont préconisés. 

Un bilan ORL permet par exemple d’explorer les voies lacrymales, les sinus et les structures nasales, notamment en cas de suspicion d’infection chronique ou de pathologie associée.

Un prélèvement local des sécrétions peut quant à lui également être réalisé pour identifier l’agent infectieux (bactérie, virus…) et ajuster le traitement.

 

Quels sont les traitements possibles en fonction de la cause ?

 

Que faire quand un œil coule ? Dans les cas les plus simples, des mesures d’hygiène ou un traitement naturel de l’œil qui coule peuvent suffire. 

En revanche, certaines situations nécessitent un collyre, un geste médical ou un avis spécialisé : 

 

Collyres antiseptiques ou antibiotiques

Un collyre antiseptique désinfecte l’œil en cas d’irritation ou d’infection légère. En présence d’une conjonctivite bactérienne, un collyre antibiotique est prescrit pour éliminer l’agent infectieux.

Le choix du traitement dépend du diagnostic médical. MEDADOM vous conseille dans ce cadre d’éviter l’automédication.

 

Lavages oculaires avec sérum physiologique

Le lavage avec un sérum physiologique nettoie l’œil en éliminant les sécrétions, les allergènes ou les particules irritantes. 

Ce geste simple apaise l’irritation, limite le risque d’infection et favorise la cicatrisation de la surface oculaire. Il peut être réalisé plusieurs fois par jour en complément d’un traitement prescrit.

 

Traitement de la cause allergique

En cas de conjonctivite allergique, le traitement repose sur des collyres antihistaminiques ou anti-inflammatoires pour soulager les démangeaisons, les rougeurs et le larmoiement. 

L’éviction de l’allergène (pollens, poussières, poils d’animaux…) est essentielle pour éviter les récidives. Un lavage oculaire régulier peut aussi limiter le contact avec l’agent déclencheur.

 

Que faire à la maison en première intention ?

En cas d’œil qui pleure tout le temps, certaines mesures simples peuvent soulager les symptômes avant consultation. 

Le lavage régulier avec du sérum physiologique aide à éliminer les sécrétions et à apaiser l’irritation. Il est important d’éviter de se frotter les yeux, de maintenir une bonne hygiène des paupières et des mains et d'utiliser des compresses propres si l’œil colle ou démange.

 

Cas particulier : œil qui coule chez le bébé

 

Origine congénitale du canal lacrymal bouché

L’écoulement oculaire bébé est très souvent dû à l’obstruction congénitale du canal lacrymal. 

Il se manifeste par un larmoiement chronique, un œil humide en permanence, parfois avec des sécrétions jaunes au coin de l’œil, sans rougeur ni douleur.

À la différence de l’œil qui coule chez l’adulte lié à une irritation, une sécheresse ou une pathologie oculaire acquise, ce phénomène chez le nourrisson est généralement sans gravité. Il disparaît spontanément dans la majorité des cas avant l’âge de 12 mois.

 

Quand consulter en urgence pédiatrique ?

Quand s’inquiéter d’un œil qui coule ? En présence de plusieurs de ces symptômes, MEDADOM recommande une consultation en urgence :

  • Œil rouge, gonflé ou douloureux ;
  • Sécrétions épaisses, purulentes ou abondantes ;
  • Fièvre ;
  • Gonflement près de l’arête du nez ou de la paupière (risque de dacryocystite) ;
  • Difficulté à ouvrir l’œil ou œdème palpébral dur ;
  • Pleurs inconsolables, irritabilité inhabituelle, somnolence ;
  • Baisse de l’appétit ou du tonus.

Ces symptômes peuvent indiquer une infection bactérienne évolutive ou une complication (comme une cellulite orbitaire) qui nécessite un traitement urgent à base d’antibiotiques.

 

Quels sont les traitements spécifiques chez l’enfant ?

Chez le nourrisson, le traitement d’un écoulement oculaire bénin lié à une obstruction du canal lacrymal repose sur des lavages réguliers au sérum physiologique et un massage doux du sac lacrymal, plusieurs fois par jour, selon les recommandations médicales. 

Si une infection s’installe (reconnaissable par la présence de rougeur, pus ou fièvre), un traitement par collyre antiseptique ou antibiotique est prescrit. 

En cas de persistance au-delà de 12 mois ou de complication, un sondage des voies lacrymales peut être réalisé par un ophtalmologue pédiatrique sous anesthésie locale ou générale.

 

Ce qu’il faut retenir sur l’écoulement oculaire

 

  • Un écoulement oculaire peut être clair, épais, ponctuel ou persistant selon sa cause.
  • La conjonctivite, les allergies et l’obstruction du canal lacrymal sont les causes les plus fréquentes chez l’adulte comme chez l’enfant.
  • L’aspect des sécrétions donne des indices sur l’origine du trouble.
  • Chez le nourrisson, un écoulement oculaire bénin lié à un canal bouché disparaît spontanément dans la majorité des cas.
  • Une consultation ophtalmologique s’impose en cas de rougeur, pus, douleur, baisse de vision ou fièvre.
  • Le traitement dépend de la cause : lavage oculaire, collyre, traitement antiallergique ou intervention spécialisée.
  • Des gestes simples à la maison (lavage, hygiène des paupières) soulagent les symptômes dans les formes légères.

 

FAQ : Vos questions fréquentes sur l’écoulement oculaire

 

Est-ce normal d’avoir l’œil qui pleure le matin ?

Un œil qui pleure le matin peut résulter d’une accumulation nocturne de larmes, de poussières ou de sécrétions. Si l’œil n’est pas rouge ni douloureux, il n’est pas nécessaire de s’inquiéter outre mesure.

Mon enfant a un œil collé au réveil, que faire ?

Il est conseillé de nettoyer délicatement l’œil avec du sérum physiologique et de surveiller l’évolution. Si des sécrétions purulentes ou une rougeur apparaissent, il est conseillé de consulter un médecin.

L’écoulement oculaire est-il contagieux ?

En cas de conjonctivite virale ou bactérienne, l’écoulement peut transmettre l’infection. Une bonne hygiène des mains est alors essentielle.

Comment différencier une conjonctivite d’une allergie ?

La conjonctivite infectieuse provoque pus, rougeur, œil collé. L’allergie se manifeste plutôt par des démangeaisons, un larmoiement clair et des yeux irrités, mais non purulents.

Peut-on soigner un œil qui coule naturellement ?

Dans les cas bénins, un traitement naturel de l’œil qui coule consiste en des lavages réguliers au sérum physiologique et une bonne hygiène des paupières peut suffire.

 

 

 

Sources :