Épidémie de grippe : à quoi faut-il s’attendre cet hiver ?
Très contagieuse, la grippe peut toucher des millions de personnes en France chaque année. Si la majorité des cas restent bénins, les populations fragiles comme les personnes âgées, les nourrissons ou les malades chroniques sont exposées à un risque accru de complications.
À travers cet article, nous faisons le point sur l’épidémie de grippe en ce moment, les prévisions pour l’hiver 2025, les symptômes à surveiller, les mesures de prévention et les bons réflexes pour traverser la saison en toute sécurité.
Qu’est-ce qu’une épidémie de grippe ?
Une maladie virale saisonnière
La grippe est une infection respiratoire aiguë provoquée par les virus influenza. Elle survient chaque année sous forme de vague épidémique plus ou moins intense, généralement en automne et en hiver. On parle d’épidémie de grippe lorsque le nombre de cas observés dépasse un seuil prédéfini par les autorités sanitaires. En France, ce seuil est établi grâce à des réseaux de surveillance (Santé publique France, réseau Sentinelles).
Pourquoi la grippe devient-elle épidémique ?
La grippe a un fort pouvoir de contagion. Le virus se transmet principalement par les gouttelettes respiratoires émises lorsqu’une personne infectée tousse, éternue ou parle. Il peut également survivre quelques heures sur les surfaces contaminées (poignées de porte, objets du quotidien). Cette facilité de transmission explique pourquoi, dès que le virus circule activement dans une communauté, il peut rapidement provoquer une épidémie.
Les pics saisonniers surviennent surtout en hiver car le froid, la promiscuité dans les espaces fermés et l’air sec favorisent la propagation du virus. De plus, les virus influenza évoluent constamment par mutations, ce qui permet à de nouvelles souches de réapparaître chaque année.
Grippe ou autre infection respiratoire ?
Il est important de distinguer la grippe saisonnière d’autres maladies respiratoires :
- Le rhume (rhinopharyngite) est bénin, avec des symptômes légers (nez qui coule, éternuements, légère fatigue) et sans fièvre marquée.
- La Covid-19, autre infection virale, peut aussi provoquer de la fièvre, de la toux et de la fatigue, mais elle présente une contagiosité et des complications différentes.
- La grippe, quant à elle, se caractérise par une apparition brutale de fièvre élevée, de fortes courbatures, de maux de tête et d’une grande fatigue.
Ainsi, reconnaître la grippe et surveiller sa propagation est essentiel pour déclencher à temps les mesures de prévention.
Situation actuelle : épidémie de grippe en France
Point épidémiologique 2025 : état des lieux
L’épidémie de grippe 2024–2025 a débuté dès début décembre 2024 et s’est étendue sur 12 semaines, soit deux semaines de plus que la moyenne des saisons précédentes. Cette saison a été caractérisée par une co‑circulation inhabituelle de trois virus grippaux : A(H1N1), A(H3N2) et B/Victoria, une configuration qui a fortement contribué à son intensité.
En France métropolitaine, la circulation du virus a atteint des niveaux élevés rapportés en mi-janvier 2025, avec toutes les classes d’âge touchées de manière significative. Chez les plus de 65 ans, ces cas représentaient 60 % des hospitalisations liées à la grippe ou aux syndromes grippaux.
Comparaison avec les hivers précédents
La saison 2024–2025 se distingue non seulement par sa longueur prolongée, mais aussi par son impact sanitaire sévère : près de 2,7 millions de consultations pour syndrome grippal ont été enregistrées en médecine de ville, accompagnées de plus de 29 000 hospitalisations, particulièrement chez les jeunes enfants et les personnes âgées. Ce volume d’activité hospitalière dépassait largement celui observé les années précédentes, soulignant l’ampleur de cette épidémie.
Focus sur “épidémie de grippe en ce moment” : suivi hebdomadaire
Les données hebdomadaires permettent de suivre l’évolution en temps réel. Par exemple, en semaine 3 de 2025 (13–19 janvier), en Nouvelle‑Aquitaine :
- Le taux de consultation pour syndrome grippal en médecine de ville était estimé à 397 consultations pour 100 000 habitants, en hausse par rapport à la semaine précédente (377/100 000).
- Les actes SOS Médecins liés à la grippe représentaient 24,2 % de leur activité dans la région, contre 21,7 % la semaine précédente.
- Les passages aux urgences pour grippe s’établissaient à 3,2 %, légèrement en légère baisse toutefois, par rapport aux 3,3 % antérieurement.
- Environ 5,1 % des décès déclarés comportaient une mention “grippe”, surtout chez les 65 ans et plus (98 %).
Ces données proviennent du réseau Sentinelles (veille en soins primaires) et des bulletins de Santé publique France, offrant un aperçu précis de la dynamique épidémique actuelle.
Quels symptômes faut-il surveiller ?
La grippe se distingue par une apparition brutale des symptômes. Contrairement à un simple rhume, elle provoque rapidement un état général marqué et handicapant.
Les symptômes typiques
Les signes les plus fréquents sont :
- Une fièvre élevée (souvent supérieure à 38,5 °C), parfois accompagnée de frissons.
- Des courbatures diffuses, touchant les muscles et les articulations.
- Une grande fatigue qui peut durer plusieurs jours, parfois même après la disparition de la fièvre.
- Une toux sèche persistante, souvent associée à une gêne respiratoire.
- Des maux de tête et une perte d’appétit complètent souvent le tableau.
Ces manifestations apparaissent généralement de manière soudaine et intense, ce qui permet souvent de différencier la grippe des autres infections respiratoires bénignes.
Différencier les symptômes légers des signaux d’alerte
Dans la majorité des cas, la grippe guérit spontanément en une semaine à dix jours. Toutefois, certains signes doivent inciter à consulter rapidement un médecin :
- une fièvre persistante au-delà de trois jours,
- un essoufflement, une gêne respiratoire ou des douleurs thoraciques,
- une aggravation de l’état général malgré le repos,
- ou l’apparition de complications (bronchite, surinfection).
Ces situations sont particulièrement préoccupantes chez les personnes fragiles : nourrissons, femmes enceintes, personnes âgées ou atteintes de maladies chroniques.
Le rôle de la téléconsultation
Lorsqu’il est difficile d’obtenir un rendez-vous rapidement, la téléconsultation médicale est une alternative pratique et sécurisée. Medadom permet de consulter un médecin 7j/7, d’obtenir un avis fiable et, si nécessaire, une prescription utilisable immédiatement en pharmacie, sans avoir à se déplacer ni à risquer de contaminer son entourage.
La vigilance sur les symptômes et un recours adapté au médecin restent essentiels pour limiter les complications et assurer une guérison optimale.
Qui sont les personnes les plus à risque en cas d’épidémie ?
La grippe, bien que bénigne dans la majorité des cas, peut entraîner des complications sévères chez certaines populations vulnérables.
Les seniors
Les personnes âgées de plus de 65 ans sont particulièrement exposées. Leur système immunitaire, moins efficace avec l’âge, réagit plus difficilement aux infections. La grippe peut ainsi provoquer une décompensation de maladies chroniques (insuffisance cardiaque, diabète, BPCO), et conduire à une hospitalisation.
Les nourrissons et jeunes enfants
Chez les plus petits, le système immunitaire est encore immature. La grippe peut rapidement se compliquer en bronchiolite, otite ou pneumonie, parfois nécessitant une surveillance hospitalière.
Les femmes enceintes
La grossesse entraîne des modifications physiologiques (immunité, système respiratoire, système cardiovasculaire) qui rendent les femmes enceintes plus vulnérables. La grippe peut augmenter le risque de complications maternelles (détresse respiratoire, hospitalisation) mais aussi de complications obstétricales (accouchement prématuré, faible poids de naissance).
Les personnes atteintes de maladies chroniques
Les patients souffrant de pathologies cardiaques, respiratoires (asthme, BPCO), métaboliques (diabète) ou d’immunodépression (cancers, VIH, traitements immunosuppresseurs) présentent un risque accru d’infections graves, telles que la pneumonie virale ou bactérienne surajoutée.
La vaccination annuelle est recommandée pour les ≥ 65 ans, femmes enceintes et personnes avec comorbidités ; chez les enfants 2–17 ans sans comorbidité, elle peut être proposée. Les < 6 mois ne sont pas vaccinés ; on privilégie la vaccination de l’entourage.
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Comment prévenir une épidémie de grippe ?
La grippe saisonnière est imprévisible : certaines années, elle circule de manière modérée, d’autres, elle provoque une véritable vague épidémique en France. Si l’on ne peut pas empêcher totalement l’apparition du virus, il existe plusieurs leviers efficaces pour limiter sa propagation et protéger les plus fragiles.
La vaccination annuelle : l’outil le plus efficace
Le vaccin antigrippal est le principal moyen de prévention. Comme les virus influenza évoluent chaque année, la composition du vaccin est adaptée régulièrement selon les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
En France, la campagne de vaccination est proposée gratuitement à certaines populations à risque :
- les seniors de 65 ans et plus,
- les patients atteints de maladies chroniques (asthme, diabète, insuffisance cardiaque, BPCO, immunodépression),
- les femmes enceintes,
- l’entourage des nourrissons fragiles,
- et les professionnels de santé, régulièrement exposés au virus.
Chaque hiver, près de 17 millions de personnes sont invitées à se faire vacciner en France (Ameli – Prévention de la grippe). Au-delà de la protection individuelle, la vaccination permet aussi de réduire la circulation du virus et donc de protéger les plus vulnérables : c’est l’effet de l’immunité collective.
Les gestes barrières : limiter la transmission
Même vacciné, il est essentiel d’adopter les gestes barrières :
- Se laver les mains régulièrement avec du savon ou une solution hydroalcoolique.
- Porter un masque en cas de symptômes pour éviter de contaminer son entourage.
- Aérer les pièces plusieurs fois par jour afin de renouveler l’air.
- Éviter les contacts rapprochés avec les personnes fragiles lorsqu’on est malade.
Ces mesures simples, renforcées depuis la crise du Covid-19, restent des réflexes efficaces pour limiter la contagion.
L’hygiène de vie : renforcer son système immunitaire
Un organisme en bonne santé est mieux armé pour se défendre contre les virus. Cela passe par :
- un sommeil réparateur,
- une alimentation équilibrée, riche en vitamines et minéraux,
- et une activité physique régulière, même modérée.
Ces habitudes favorisent un système immunitaire plus résistant et réduisent les risques de complications en cas d’infection.
En combinant vaccination, gestes barrières et hygiène de vie, chacun peut contribuer à limiter l’impact des épidémies de grippe et protéger les plus vulnérables.
Que faire en cas de grippe ?
La grippe, bien que très inconfortable, guérit généralement en une dizaine de jours sans traitement spécifique. L’objectif est donc de soulager les symptômes et d’éviter les complications, en particulier chez les personnes fragiles.
Les traitements symptomatiques
Le premier réflexe est de se reposer. Le corps mobilise beaucoup d’énergie pour combattre le virus, et le sommeil favorise le rétablissement. Une bonne hydratation est également essentielle, car la fièvre et la transpiration entraînent une perte de liquides. Il est conseillé de boire régulièrement de l’eau, des tisanes ou des bouillons.
Pour réduire la fièvre et les douleurs, le paracétamol est recommandé. En cas de contre-indication au paracétamol, un AINS (ibuprofène) ou l’aspirine peut être utilisé, en respectant les posologies.
Les remèdes naturels
Certains gestes simples peuvent apporter un soulagement supplémentaire :
- Le miel, reconnu pour ses propriétés apaisantes, aide à calmer les irritations de la gorge.
- Les tisanes de thym, camomille ou gingembre réchauffent et apportent confort.
- Les inhalations de vapeur permettent de dégager les voies respiratoires et d’apaiser la toux sèche.
- Une alimentation riche en vitamine C (agrumes, kiwi, poivrons) contribue à soutenir le système immunitaire.
Quand consulter un médecin ?
La grippe ne nécessite pas toujours une consultation, mais certains signes doivent alerter :
- fièvre élevée persistante au-delà de trois jours,
- difficultés respiratoires, douleurs thoraciques, essoufflement,
- aggravation rapide de l’état général,
- apparition de complications comme une bronchite ou une pneumonie.
Ces situations sont particulièrement préoccupantes chez les personnes âgées, les enfants en bas âge, les femmes enceintes et les personnes atteintes de maladies chroniques.
💡 Si les symptômes persistent ou s’aggravent, une téléconsultation avec Medadom permet d’obtenir rapidement un avis médical et, si nécessaire, une ordonnance utilisable immédiatement en pharmacie.
Perspectives : à quoi s’attendre pour l’hiver 2025 ?
Chaque saison grippale est différente et dépend de la circulation des souches virales. Pour l’hiver 2025, les autorités de santé, dont Santé publique France et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), s’attendent à une circulation active du virus influenza. Les modèles épidémiologiques suggèrent un scénario proche des hivers récents : un début progressif dès la fin de l’automne, suivi d’un pic épidémique attendu entre janvier et février 2025.
La particularité de cette saison pourrait résider dans la co-circulation de plusieurs souches virales, comme cela a été observé en 2024–2025 avec les virus A(H1N1), A(H3N2) et B/Victoria. Ce phénomène peut entraîner une intensité accrue et des complications plus fréquentes, notamment chez les personnes fragiles.
L’importance de la vigilance collective
Même si la majorité des cas de grippe restent bénins, une épidémie peut rapidement surcharger les cabinets médicaux et les hôpitaux. C’est pourquoi les autorités insistent sur la responsabilité collective :
- se faire vacciner lorsqu’on appartient à une population à risque,
- appliquer les gestes barrières en cas de symptômes,
- rester attentif à l’évolution des signes d’alerte,
- éviter de contaminer son entourage, surtout les plus vulnérables.
Prévenir et agir tôt
Pour traverser l’hiver 2025 dans de bonnes conditions, il est recommandé de combiner trois leviers :
- La prévention par la vaccination, chaque année adaptée aux souches circulantes.
- Les gestes barrières et une bonne hygiène de vie, qui limitent la transmission du virus.
- Le recours rapide aux soins en cas de symptômes, notamment via la médecine de ville ou la téléconsultation, afin d’obtenir un avis médical sans délai.
Avec ces mesures, il est possible de limiter l’impact de l’épidémie de grippe 2025 et de protéger efficacement les populations les plus fragiles.
Ce qu’il faut retenir
La grippe reste une maladie imprévisible, capable de provoquer chaque hiver une véritable épidémie en France. Pour l’hiver 2025, les experts appellent à la vigilance sans alarmer : des mesures simples permettent de limiter la propagation et d’éviter les complications.
La vaccination, les gestes barrières et une bonne hygiène de vie sont les piliers de la prévention. En cas de symptômes, il est essentiel de rester attentif à leur évolution et de consulter un professionnel de santé si nécessaire.
Grâce à la vigilance collective et à des solutions modernes comme la téléconsultation, il est possible de mieux traverser la saison grippale et de protéger les personnes les plus vulnérables.
Sources :
- Santé publique France - Bulletin épidémiologique hebdomadaire
- Réseau Sentinelles - Situation hebdomadaire des pathologies
- Vaccination info service - La grippe
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