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Définition de la schizophrénie, causes et traitement

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la schizophrénie concerne près de 24 millions de personnes dans le monde. Ce trouble psychique regroupe de très nombreux symptômes, et est souvent associé à un fort sentiment de stress et de perte de repères au niveau familial, professionnel ou affectif. 

La schizophrénie, en plus d’être très difficile à vivre au quotidien pour les personnes touchées et leur entourage, favorise également le risque de décès prématuré (2 à 3 fois plus de risque par rapport à la population générale). MEDADOM vous informe sur ce qu’est la schizophrénie, quels sont ses symptômes, ses causes et comment la traiter.

 

Qu’est-ce que la schizophrénie ?


La schizophrénie est un trouble psychiatrique de type psychotique qui se manifeste sous différentes formes et avec une intensité variable. Sa prévalence est estimée à environ 1 % de la population mondiale. Elle apparaît généralement entre 15 et 25 ans chez les hommes, et entre 25 et 35 ans chez les femmes.

Ce trouble se caractérise par des troubles psychotiques, qui affectent profondément la perception de la réalité. Si je suis concerné(e), je peux présenter des symptômes positifs, comme des hallucinations auditives et des idées délirantes, ainsi que des symptômes négatifs, comme un repli sur moi-même, une perte d’expressivité émotionnelle et une diminution de ma motivation.

La schizophrénie varie énormément d’une personne atteinte à l’autre, et son diagnostic peut être complexe en raison de la diversité des symptômes et de leur évolution. C’est pourquoi il est essentiel de consulter un spécialiste dès l’apparition des premiers signes.

 

Quels sont les différents types de schizophrénie ?

Il existe plusieurs formes de schizophrénie :

la schizophrénie, un trouble psychiatrique

Schizophrénie paranoïde 

La schizophrénie paranoïde se caractérise par des idées délirantes à caractère paranoïaque, persistantes et bien structurées. Le délire porte généralement sur des thèmes de persécution, de grandeur ou de jalousie.

Les hallucinations auditives sont fréquentes et renforcent souvent ces croyances délirantes, par exemple en donnant l’impression d’entendre des voix menaçantes. Contrairement à d’autres formes de schizophrénie, la désorganisation du comportement est moins marquée et mes capacités cognitives restent habituellement mieux préservées.

C’est la forme la plus courante de schizophrénie et elle est traditionnellement associée à un meilleur pronostic, surtout avec une prise en charge adaptée.

 

Schizophrénie hébéphrénique

La schizophrénie hébéphrénique (aussi appelée schizophrénie désorganisée) se caractérise par une forte désorganisation de la pensée, du langage et du comportement. Contrairement à la forme paranoïde, les idées délirantes peuvent être présentes mais elles sont souvent fragmentées, incohérentes et instables, sans structure claire.

Les personnes souffrant de ce type de schizophrénie présentent un repli social profond, une perte de motivation et une indifférence émotionnelle marquée. Si j’ai ces types de symptômes, mon discours peut être désorganisé avec des phrases incohérentes ou des propos sans lien logique. Je réagis de manière inappropriée aux situations, ce qui complique mes interactions sociales.

Cette forme de schizophrénie est associée à une évolution plus invalidante en raison de la difficulté à maintenir des activités quotidiennes et à adhérer aux traitements.

 

Schizophrénie catatonique

Lorsque je suis souffrant de schizophrénie catatonique, je peux me retrouver totalement coupé(e) du monde extérieur. Je reste figé(e) dans une position inhabituelle, parfois en position fœtale, sans bouger pendant des heures. À l’inverse, je peux aussi manifester des mouvements répétés et incontrôlés, passant d’un état d’inertie à une agitation soudaine.

Il m’arrive de ne plus parler, de répéter mécaniquement les derniers mots qu’on m’adresse ou d’imiter les gestes des autres sans en avoir conscience. Cette forme de schizophrénie nécessite une prise en charge rapide car elle peut entraîner de graves complications physiques et neurologiques si elle n’est pas traitée correctement.

 

Schizophrénie indifférenciée

Les individus atteints de schizophrénie indifférenciée présentent divers symptômes, combinant parfois idées délirantes, hallucinations, désorganisation et symptômes négatifs sans qu’un type spécifique ne prédomine. Cette forme est diagnostiquée lorsque les manifestations de la maladie ne permettent pas de classer précisément le trouble dans une catégorie spécifique.

Si j’ai ce type de schizophrénie, je développe une grande vulnérabilité psychique qui rend le diagnostic plus complexe et nécessite une prise en charge adaptée. 

 

Quels sont les symptômes de la schizophrénie ?

un des sympôtmes de la schizophrénie : les hallucinations

Symptômes positifs

Les symptômes positifs de la schizophrénie correspondent à un ajout de perceptions ou de comportements inhabituels, altérant ma relation à la réalité.

Hallucinations et idées délirantes Si je suis schizophrène, je peux expérimenter des sensations qui n’existent pas à travers mes cinq sens (vue, ouïe, toucher, odorat, goût). Les hallucinations auditives sont les plus courantes : j’entends des voix qui me parlent ou me donnent des ordres, même si personne n’est présent. Mes idées délirantes peuvent me faire croire que je suis manipulé(e), persécuté(e) ou espionné(e), ce qui influence profondément mon comportement et mes émotions.
Communication difficile et pensées incohérentes La schizophrénie peut perturber mon raisonnement et mon langage. J’ai parfois du mal à organiser mes idées, à les verbaliser ou à suivre une conversation. Il peut m’arriver d’avoir des pensées obsessionnelles sur un sujet précis, d’inventer des mots ou d’écrire d’une manière qui m’est propre.
Mouvements répétés et impulsifs Lors de la survenue d’un épisode psychotique, mon comportement peut devenir imprévisible. Je peux rire sans raison apparente, être hyperactif ou, au contraire, totalement passif. Je peux aussi répéter des gestes ou effectuer des mouvements impulsifs sans en comprendre la raison.

 

Symptômes négatifs

Contrairement aux symptômes positifs, les symptômes négatifs correspondent à une perte d’énergie, de motivation et d’interactions sociales :

Démotivation et perte d’énergie La schizophrénie peut entraîner une apathie profonde associée à un état dépressif et une fatigue constante. Je peux perdre tout élan, négliger mon hygiène et mon alimentation et passer mes journées sans rien faire.
Isolement social et perte d’émotions Je peux éviter tout contact social et ressentir une insensibilité émotionnelle, comme si j’étais déconnecté(e) du monde et de mon propre corps. Cette absence de réaction peut être confondue avec d’autres troubles mentaux comme une dépression, mais elle est plus marquée par un retrait global et un manque d’expression.

 

Les symptômes négatifs sont parfois plus invalidants que les symptômes positifs car ils affectent ma capacité à interagir avec mon environnement et à mener une vie autonome.

 

Signes précoces de la schizophrénie

Les signes précoces de la schizophrénie apparaissent souvent plusieurs mois ou années avant le premier épisode psychotique, dans la phase dite prodromique. Ils sont discrets et peuvent être confondus avec d’autres troubles de la santé mentale.

Parmi les types de symptômes annonciateurs, on retrouve :

  • Un retrait social progressif et une perte d’intérêt pour les activités habituelles.
  • Des troubles de la pensée, comme des difficultés de concentration et un discours moins cohérent.
  • Une altération émotionnelle avec une apathie marquée ou des réactions inappropriées.
  • Des perceptions inhabituelles, comme une sensibilité accrue aux sons, une méfiance excessive ou des idées étranges.

Ces signes n’entraînent pas systématiquement une schizophrénie, mais une détérioration progressive du fonctionnement quotidien peut indiquer un risque plus important de développer une schizophrénie. 

 

Quelles sont les causes et les facteurs de risque ?

 

Facteurs génétiques et hérédité

La schizophrénie a une forte composante génétique, avec un risque plus prononcé si un parent proche est atteint. Des études montrent qu’elle partage des prédispositions génétiques avec les troubles bipolaires, notamment des anomalies en rapport avec la dopamine et le glutamate.

Cependant, la génétique seule ne suffit pas : l’interaction avec des facteurs environnementaux intervient aussi dans le déclenchement de la maladie.

 

Déséquilibres neurochimiques

La schizophrénie est liée à des déséquilibres neurochimiques, notamment au niveau de la dopamine et du glutamate, qui agissent au niveau de la transmission des signaux nerveux.

L’hypothèse dopaminergique suggère qu’une suractivité de la dopamine dans certaines régions du cerveau est responsable des symptômes psychotiques comme les hallucinations et les idées délirantes. À l’inverse, une activité dopaminergique réduite dans d’autres zones pourrait expliquer les symptômes négatifs comme l’apathie et le retrait social.

 

Facteurs environnementaux et psychologiques

Bien que la schizophrénie ait une base génétique, son déclenchement est influencé par des facteurs environnementaux et psychologiques.

Le stress chronique, les traumatismes précoces et la consommation de substances psychoactives (notamment le cannabis à forte teneur en THC) sont des éléments de risque reconnus. Des complications périnatales comme l’hypoxie ou les infections prénatales semblent également favoriser l’apparition de cette maladie mentale.

 

Comment diagnostiquer la schizophrénie ?

 

Quels sont les critères médicaux et tests psychologiques ?

Le médecin diagnostique la schizophrénie sur la base de l’observation de symptômes persistants pendant au moins 6 mois, avec un impact sur la vie sociale, professionnelle ou scolaire. 

Un psychiatre spécialisé en psychiatrie évaluera mes troubles à l’aide d’entretiens cliniques et de questionnaires spécifiques pour distinguer la schizophrénie d’autres pathologies (troubles de l’humeur, maladies neurologiques).

Des examens médicaux peuvent être réalisés pour exclure des causes organiques. Parmi les outils d’évaluation, le test du regard étudié en neurosciences a montré que les personnes souffrant de schizophrénie ont des difficultés à suivre lentement un objet en mouvement en effectuant des saccades pour compenser.

 

Quand consulter un médecin ?

Il est essentiel de consulter un médecin si des troubles psychiques persistants apparaissent, comme des hallucinations, des idées délirantes, un repli social ou une perte d’émotions. Une humeur dépressive prolongée et une fatigue intense peuvent aussi être des signes avant-coureurs.

Les troubles mentaux comme la schizophrénie nécessitent une prise en charge précoce. Les médecins (idéalement des psychiatres) pourront poser un diagnostic et proposer un traitement adapté.

 

Comment différencier la schizophrénie d’autres troubles psychiatriques ?

La schizophrénie est un état de psychose chronique qui se caractérise par des hallucinations, des idées délirantes et une désorganisation de la pensée sur une longue durée.

Elle peut être confondue avec le trouble bipolaire qui alterne entre phases dépressives et épisodes maniaques. Dans la schizophrénie, les symptômes psychotiques sont persistants alors que chez les personnes bipolaires ils surviennent principalement lors d’épisodes extrêmes.

D’autres types de pathologie mentale comme la dépression sévère avec symptômes psychotiques ou certains troubles de la personnalité peuvent aussi présenter des similitudes. Seul un psychiatre peut poser un diagnostic précis pour adapter le traitement !

 

Quels sont les traitements de la schizophrénie ?

 

Le traitement de la schizophrénie repose sur une prise en charge globale au niveau médical, social et psychologique. Le traitement s’adapte au type de schizophrénie dont je souffre ainsi qu’à mes symptômes, qui peuvent être divers et variés, chroniques ou plus ponctuels. 

L’hospitalisation est souvent recommandée si c’est la première fois que je fais un épisode de schizophrénie. Si je consomme du cannabis, mon traitement sera aussi adapté en fonction pour m’aider à arrêter. 

 

Traitements médicamenteux

Les neuroleptiques de 2ᵉ génération comme la rispéridone ou l’olanzapine sont prescrits en première intention pour stabiliser les symptômes et favoriser le rétablissement. Le traitement doit être poursuivi au moins deux ans après un premier épisode et cinq ans en cas de rechutes.

Si j’éprouve de l’anxiété ou une humeur dépressive, des antidépresseurs ou anxiolytiques peuvent être ajoutés. Toutefois, environ un quart des patients développe une résistance aux traitements.

Les effets secondaires des neuroleptiques comme la somnolence ou la prise de poids doivent être surveillés pour permettre une bonne tolérance au traitement.

 

Psychothérapie et accompagnement psychologique

La psychothérapie est un complément essentiel au traitement médicamenteux pour renforcer l’autonomie et améliorer la gestion des symptômes. La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) aide à identifier les troubles cognitifs, modifier les pensées dysfonctionnelles et mieux gérer le stress et l’anxiété.

Des séances spécifiques peuvent cibler les interactions sociales, l’estime de soi ou la compréhension de la maladie. En cas de schizophrénie résistante, des approches thérapeutiques comme la stimulation magnétique transcrânienne ou l’électroconvulsivothérapie peuvent être envisagées sous supervision médicale.

 

Importance du suivi psychiatrique

Un suivi psychiatrique régulier est essentiel pour maintenir la rémission, ajuster les traitements et prévenir les rechutes. 
En complément des médicaments, la thérapie et la réhabilitation psychosociale aident à améliorer l’autonomie, la gestion des symptômes et la qualité de vie au quotidien.

 

Vivre avec la schizophrénie : conseils et accompagnement

 

Comment aider un proche atteint de schizophrénie ?

Soutenir un proche atteint de schizophrénie passe par une compréhension de la maladie, une attitude bienveillante et un accompagnement adapté. Encourager le suivi médical et la réhabilitation psychosociale est essentiel pour favoriser la rémission et l’autonomie.

Il est recommandé de maintenir une communication apaisée, d’éviter la confrontation directe en cas de délires et de reconnaître les signes avant-coureurs d’une rechute. 

 

Stigmatisation et préjugés : comment changer les mentalités ? 

Beaucoup de personnes qui souffrent de la schizophrénie sont perçues à tort comme dangereuses ou incapables de mener une vie normale, ce qui peut les isoler et freiner leur accès aux soins.

Pour changer les mentalités, il est essentiel de sensibiliser notre entourage en parlant de la schizophrénie avec justesse et bienveillance. La maladie ne définit pas une personne, et avec un bon suivi, une rémission est possible !

 

 

FAQ

 

Peut-on guérir de la schizophrénie ?

La schizophrénie est une maladie chronique mais avec un traitement adapté et un bon suivi, une rémission partielle ou complète des symptômes est possible !

 

À quel âge apparaît la schizophrénie ?

La schizophrénie se manifeste généralement entre 15 et 25 ans chez les hommes et entre 25 et 35 ans chez les femmes, bien que des formes plus précoces ou tardives existent.

 

Comment différencier schizophrénie et dépression psychotique ?

La schizophrénie entraîne des hallucinations et des idées délirantes persistantes. La dépression psychotique associe ces symptômes à une humeur profondément dépressive qui s’améliore avec le traitement antidépresseur.

 

Quels sont les premiers signes d’alerte ?

Les premiers signes de la schizophrénie se manifestent par un retrait social, une désorganisation de la pensée, des perceptions inhabituelles et une perte d’intérêt pour les activités quotidiennes.

 

Quels sont les impacts de la schizophrénie sur la vie quotidienne ?

La schizophrénie peut affecter la vie sociale, professionnelle et affective et rendre certaines tâches difficiles en raison des symptômes psychotiques, cognitifs et émotionnels.

 

 


Sources :