Nouveautés dans le dépistage des IST : accès facilité et gratuité
Le dépistage des infections sexuellement transmissibles (IST) a connu d'importants changements récemment, notamment en France avec des mesures pour faciliter l'accès à ces tests. Le but est de freiner la progression des IST, dont le nombre de cas a augmenté ces dernières années, en particulier chez les jeunes. À compter de septembre 2024, certaines démarches ont été simplifiées pour améliorer la prévention et le traitement.
Accès élargi aux tests de dépistage
À quoi sert le dépistage ?
Le dépistage des infections sexuellement transmissibles consiste à identifier la présence de bactéries, virus ou parasites transmis lors de rapports sexuels. Il inclut des tests sanguins, urinaires ou des prélèvements locaux pour détecter des infections.
Ce processus est essentiel pour prévenir la propagation des IST, diagnostiquer précocement et offrir un traitement adapté. Certaines IST sont asymptomatiques, d’où l’importance d’un dépistage régulier, surtout pour les personnes à risque. En France, des initiatives récentes facilitent l'accès à ces tests.
Le dépistage sans ordonnance
Depuis le 1er septembre 2024, il est désormais possible de se faire dépister pour plusieurs IST, comme le VIH, la chlamydia et la gonorrhée, sans avoir besoin d'une ordonnance médicale.
Cette mesure s'inscrit dans un plan global visant à renforcer la prévention des IST, en facilitant l'accès aux tests pour les personnes à risque ou asymptomatiques. Selon le ministère de la Santé, environ 400 000 tests supplémentaires devraient être réalisés grâce à cette initiative chaque année.
La gratuité pour les moins de 26 ans
Une autre avancée notable est la gratuité du dépistage pour les jeunes de moins de 26 ans, sans distinction de leur couverture sociale. Cette mesure, également effective depuis septembre 2024, vise à encourager les jeunes adultes à se faire tester régulièrement. Ce groupe d'âge est particulièrement concerné par les IST, avec une augmentation des cas de chlamydia de 29 % entre 2017 et 2021.
En offrant un dépistage gratuit, l’objectif est de réduire les barrières économiques et de favoriser un diagnostic précoce, qui permet de traiter rapidement les infections et de prévenir leur propagation.
Pour les autres, le coût dépend des tests spécifiques réalisés. Généralement, les tests de dépistage des IST courants (chlamydia, gonorrhée, VIH) sont pris en charge par l'Assurance Maladie à 100 % s'ils sont prescrits par un médecin.
Sans ordonnance, certains laboratoires peuvent facturer environ 30 à 50 euros par test, selon l’infection ciblée. Il est conseillé de vérifier auprès des centres de dépistage ou laboratoires locaux pour des précisions.
Quelles sont les nouvelles recommandations pour la population générale ?
Dépistage systématique pour certains groupes
L'extension du dépistage concerne aussi des groupes spécifiques, comme les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), qui sont particulièrement exposés au VIH et à d'autres IST.
Des recommandations ont été faites pour que ces personnes effectuent un dépistage régulier, au moins une fois par an. Selon des données récentes, le taux d'incidence du VIH chez les HSH reste préoccupant, avec environ 15 % des nouvelles infections chaque année en France.
Intégration du dépistage dans les consultations de routine
Pour rendre le dépistage plus accessible, les professionnels de santé sont désormais incités à intégrer systématiquement les tests de dépistage lors des consultations courantes, notamment en médecine générale et en gynécologie. Les tests sont encouragés chez les personnes présentant des risques ou des comportements à risque, même si elles ne présentent pas de symptômes.
En effet, nombre d’IST comme la chlamydia ou la gonorrhée peuvent être asymptomatiques, mais continuer à se propager sans traitement.
Quelles sont les innovations dans les méthodes de dépistage ?

Auto-tests et dépistage en ligne
Les technologies ont également facilité l’accès au dépistage avec l'apparition des auto-tests pour le VIH, disponibles en pharmacie sans prescription. Ces dispositifs permettent un diagnostic rapide, à domicile, avec une grande fiabilité.
Par ailleurs, le ministère de la Santé prévoit de développer davantage de plateformes numériques pour encourager la commande de tests à domicile, à la fois pour le VIH et pour d'autres IST. Cette approche pourrait jouer un rôle déterminant dans la lutte contre les IST, notamment en améliorant le dépistage parmi les populations éloignées du système de santé traditionnel.
Quelles sont les nouvelles techniques de tests ?
Les méthodes de dépistage se sont également modernisées. Des tests multiplexes, capables de détecter plusieurs infections en une seule analyse, commencent à être plus largement disponibles. Par exemple, un test unique peut dépister simultanément la syphilis, la chlamydia, la gonorrhée et le VIH.
Ces tests offrent une approche plus complète et permettent d’améliorer le suivi médical. Selon l'OMS, les progrès dans la précision des tests permettent désormais d'obtenir des résultats fiables en moins de 24 heures.
Les récents changements dans le dépistage des IST marquent une avancée importante en matière de santé publique. En rendant ces tests plus accessibles, notamment via la gratuité pour les jeunes et la suppression de l’ordonnance, la France espère mieux contrôler la propagation des infections et encourager la population à se faire tester régulièrement.
Grâce à ces nouvelles mesures et à l’adoption des technologies modernes, il est possible de réduire significativement le nombre de nouveaux cas chaque année.
Sources :
- Ministère du travail, de la santé et des solidarités - Renforcement de la prévention des IST : le dépistage à la demande du patient et sans ordonnance à compter du 1er septembre 2024.