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Gonorrhée : définition, symptômes et traitement

Selon l’Organisation mondiale de la Santé, la gonorrhée a touché en 2020 82,4 millions de personnes dans le monde, âgées de 15 à 49 ans. En France, ce sont près de 15 000 à 20 000 nouveaux cas qui sont détectés par an. Le taux d’incidence est en moyenne de 19/1000 pour les femmes et de 23/1000 pour les hommes. MEDADOM vous informe sur ce qu’est la gonorrhée, quels sont ses symptômes, les complications possibles et les traitements habituellement recommandés.

Définition de la gonorrhée


Également appelée blennorragie ou “chaude-pisse”, la gonorrhée est une infection sexuellement transmissible (IST) qui concerne principalement les hommes de moins de 30 ans. L’infection est provoquée par une bactérie spécifique - la Neisseria gonorrhoea. La transmission se fait par rapport sexuel direct sans protection, mais aussi par fellation ou par cunnilingus (50 % des cas recensés).  


La gonorrhée fait partie des IST les plus fréquentes, au même titre que la syphilis, le condylome ou encore la chlamydia. Lorsque je suis infecté(e) par une maladie sexuellement transmissible, mes muqueuses sont fragilisées. C’est pour cette raison qu’en cas d’infection, mon médecin pourra me conseiller de faire d’autres tests pour détecter la présence ou non d’autres IST. Dans tous les cas, comme pour tout type d’IST, le port systématique du préservatif permet de limiter la contamination et de prévenir l’infection.




Super gonorrhée : de quoi parle-t-on ?

la super gonorrhée resiste aux antibiotiques habituellement prescrits


Un terme a récemment fait son apparition : la super gonorrhée. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a en effet remarqué une recrudescence de la résistance aux médicaments antibiotiques habituellement prescrits pour traiter l’infection. De nombreuses familles d’antibiotiques sont concernées, notamment les tétracyclines, les macrolides ainsi que les quinolones. Aujourd'hui, la gonorrhée est considérée comme étant une bactérie multirésistante. Les causes de cette résistance sont multiples. D’une part, le choix non pertinent d’un ou plusieurs de ces médicaments. D’autre part, une mauvaise utilisation des antibiotiques (arrêter le traitement en cours de route est un exemple très fréquent) ainsi que la surutilisation de ce type de traitements et leur accès facilité. Notons tout de même que l’ensemble des échecs thérapeutiques confirmés, excepté un seul cas, concernaient des infections pharyngées.

 

COVID-19 : Comment le virus favorise l’apparition de la gonorrhée ?

Au premier abord, on peut se poser la question de savoir quels sont les liens entre le virus de la COVID-19 et la gonorrhée. Ce phénomène est lié à la super gonorrhée, ainsi qu’à l’utilisation très fréquente d’antibiotiques pour traiter le virus. Celle-ci favorise en effet la mutation de la maladie et augmente ses capacités de résistance face aux médicaments conseillés. 

 


Transmission et temps d’incubation de la gonorrhée


Comme mentionné précédemment, la gonorrhée est provoquée par une bactérie. Celle-ci se transmet par rapport sexuel direct ou indirect avec une personne infectée, ayant ou non des symptômes. Le temps d’incubation de la gonorrhée varie de 2 à 5 jours. 


Je suis plus à risque de contracter la gonorrhée si je suis un homme entre 21 et 30 ans, ou une femme entre 16 et 25 ans. Mon exposition à l’infection est aussi plus élevée si je suis un homme et que j’ai des relations sexuelles avec d’autres hommes, particulièrement si j’habite en région Île-de-France. Enfin, je suis aussi plus à risque si je suis déjà infectée par le VIH ou que j’ai des pratiques à risque. Par exemple si je possède plusieurs partenaires ou que je ne me protège pas à chaque rapport. 


Pour identifier la gonorrhée, mon médecin me prescrit généralement une analyse urinaire ou un prélèvement directement sur les zones concernées (urètre, vagin, rectum, mais aussi gorge). L’analyse est indispensable pour détecter la bactérie concernée, mais aussi pour rechercher s’il y a présence d’une résistance à certaines familles d’antibiotiques. 

Dans le même temps, mon médecin pourra aussi me recommander de me faire dépister pour d’autres types d’infections sexuellement transmissibles. 


Si le diagnostic de la gonorrhée est avéré, il faut absolument que je prévienne mon ou mes partenaires pour limiter au maximum la transmission de l’infection. Ces derniers seront invités à effectuer un test de dépistage. Pendant toute la durée du traitement, je dois éviter les rapports sexuels non protégés.

Quels sont les symptômes de la gonorrhée et ses éventuelles complications ?


Lorsque j’ai une gonorrhée, je peux avoir ou non des symptômes, mais être contagieux dans un cas comme dans l’autre :



Symptômes de la gonorrhée chez l’homme


Si je suis un homme, je peux ressentir des picotements ou une sensation de brûlure à la miction. Je peux aussi observer un écoulement de couleur blanche au niveau du rectum ou du pénis. 



Symptômes de la gonorrhée chez la femme


Si je suis une femme, les symptômes de la gonorrhée passent généralement plus facilement inaperçus. Je peux comme pour les hommes ressentir une sensation de brûlure ou des douleurs à la miction, mais aussi pendant les rapports. Un écoulement vaginal blanc ou légèrement jaunâtre et sanguinolent peut aussi être présent, de même que des maux de ventre d’intensité variable.


Que je sois un homme ou une femme, je peux en cas de gonorrhée avoir des formes anorectales (anorectite purulente) et pharyngées qui passent dans ce dernier cas le plus souvent inaperçues. Les formes dites généralisées de la gonorrhée sont moins fréquentes. On retrouve dans cette catégorie les arthrites, septicémies, endocardites, périhépatites chez la femme, ainsi que des atteintes ophtalmiques et cutanées ou une méningite.



Gonorrhée : des complications potentiellement graves


Comme d’autres infections sexuellement transmissibles, la gonorrhée peut évoluer et entraîner des complications. Il faut tout d’abord savoir que si j’ai une gonorrhée, j’ai 3 à 6 fois plus de risques de contracter le VIH. 


Ensuite, en l’absence de diagnostic et de traitement, la gonorrhée peut entraîner une inflammation de la prostate ou de l’épididyme si je suis un homme. Si je suis une femme, le risque de complication est plus élevé, car l’infection passe davantage inaperçue. Les complications de la gonorrhée se traduisent dans ce cas par des maux de ventre chroniques, ainsi qu’une inflammation de l'utérus et des trompes de Fallope. La gonorrhée non traitée peut provoquer dans les deux cas des troubles de la fertilité ou des grossesses hors utérines. 


Si je suis une femme enceinte, le risque principal se situe au niveau du fœtus. La gonorrhée peut en effet être transmise à mon enfant lors de l’accouchement. Dans ce cas, il existe un risque non négligeable d’atteinte oculaire, pouvant dans certains cas engendrer une cécité. En cas de risque avéré chez la femme enceinte, le nourrisson reçoit à la naissance le traitement antibiotique adéquat. Celui-ci se présente sous forme de goutte de rifamycine à placer dans chaque œil.


L'infection à la gonorrhée ne doit donc pas être prise à la légère. Il m’est ainsi conseillé de consulter un médecin dès l’apparition des premiers symptômes, ou de faire un dépistage si j’ai eu un rapport avec une personne infectée. 

 


Traitement de la gonorrhée et prévention


Le traitement de la gonorrhée consiste en la prise d’antibiotiques :



Traitement de la gonorrhée


Choisir le bon antibiotique peut être parfois compliqué, en raison nous l’avons vu d’une résistance de plus en plus grande. Si j’ai une gonorrhée, mon médecin s'appuie sur les résultats du prélèvement effectué lors du diagnostic pour identifier la molécule la plus efficace. Notons que le traitement de la gonorrhée est associé à celui de la chlamydia, car ces deux infections sexuellement transmissibles sont souvent liées. 


Comme tout traitement antibiotique, il m’est conseillé de le suivre scrupuleusement, même si mes symptômes diminuent ou disparaissent. Je dois aussi le poursuivre jusqu’à la fin pour éviter le développement de résistance. Après le traitement, une visite de contrôle est fortement recommandée pour vérifier que l’infection a bien été éliminée. 



Peut-on prévenir l’infection à la gonorrhée ?

se protéger de la gonorrhée avec un préservatif


La gonorrhée peut être évitée en ayant recours au préservatif à chaque rapport sexuel et en évitant les pratiques sexuelles à risque. Le test de dépistage est aussi très important pour détecter la maladie au plus vite et briser la chaîne de transmission. Ce test est rapide et ne provoque pas de douleur. Il consiste en un simple prélèvement chez la femme et l’homme, ou un test d’urine chez l’homme. 


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Sources :