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santé et recherche

Infections urinaires et antibiorésistance : Les antibiogrammes ciblés recommandés

Aggravée par des prescriptions inadaptées ou la surconsommation d’antibiotiques, l’antibiorésistance représente un problème de santé publique très préoccupant au point que la Haute Autorité de Santé (HAS) vient d’émettre une nouvelle recommandation de bonnes pratiques. L’instance conseille ainsi l’utilisation d’antibiogrammes ciblés pour les infections urinaires à entérobactéries chez les femmes de plus de 12 ans. Zoom sur le contenu de cette nouvelle recommandation.

 

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Les dangers de l'antibiorésistance

 

 

L’antibiorésistance désigne la capacité des bactéries à résister aux antibiotiques administrés. En évoluant, les bactéries développent ainsi des mécanismes de défense visant à contrer l’action des antibiotiques administrés. L’antibiorésistance concerne aussi bien les bactéries pathogènes que les bactéries « commensales » naturellement présentes sur notre corps.

 

L’antibiorésistance désigne la capacité des bactéries à résister aux antibiotiques administrés.

Aggravée par des prescriptions inadaptées ou la surconsommation d’antibiotiques, l’antibiorésistance représente aujourd’hui un problème de santé publique très préoccupant à l’échelle mondiale. Progressant de façon extrêmement rapide, ce phénomène risque en effet de compromettre l’ensemble des progrès médicaux réalisés depuis plus d’un demi-siècle ! Ainsi, si l’on ne change pas rapidement nos habitudes de surconsommation d’antibiotiques, on estime que d’ici 2050, 238 000 français décèderont des suites de l’antibiorésistance. Elle pourrait même représenter l’une des principales causes de mortalité dans le monde.

 

 

Des antibiogrammes ciblés recommandés pour les infections urinaires féminines

 

 

Selon une récente étude du Centre européen de prévention et contrôle des maladies, les infections à bactéries résistantes aux antibiotiques touchent chaque année en France près de 125 000 patients et provoquent plus de 5500 décès. Or, il faut savoir que les infections urinaires représentent l’une des principales causes de prescription d'antibiotiques. D’où l’importance capitale d’améliorer la pertinence des prescriptions contre ces infections en vue de lutter contre les dangers de l’antibiorésistance.

 

La Haute Autorité de Santé (HAS) publie une nouvelle recommandation de bonnes pratiques destinée aux biologistes et à tous les cliniciens.

 

Dans ce contexte et dans le cadre du plan national de lutte contre l’antibiorésistance, la Haute Autorité de Santé (HAS) publie une nouvelle recommandation de bonnes pratiques destinée aux biologistes et à tous les cliniciens intervenant dans la prise en charge des infections urinaires féminines. L’instance conseille ainsi l’utilisation d’antibiogrammes ciblés dans les cas d'examens cytobactériologiques des urines (ECBU) positifs à entérobactéries chez les femmes de plus de 12 ans. En clair, dans ce cas précis, la HAS incite à limiter l’usage des antibiotiques dits « critiques » et à privilégier une antibiothérapie à spectre réduit. 

 

Réalisé en laboratoire, l’ECBU (pour examen cytobactériologique des urines) est un examen qui recherche la présence de germes dans les urines. Les résultats de cet examen permettent d’adapter le traitement en cas d'infection urinaire.

 

L’objectif d’une telle recommandation ? Réduire les traitements antibiotiques inutiles et inadéquats qui sont sources de résistances bactériennes tout en favorisant la prescription d’antibiotiques plus adaptés en tenant compte de la gravité de certains effets indésirables. Il faut dire que l’antibiogramme ciblé permet de guider la prescription qui sera faite au patient.

À partir des informations cliniques fournies par les prescripteurs aux laboratoires et du phénotype de résistance de la souche bactérienne, il est possible d’adapter la liste des antibiotiques recommandés au patient. A noter que l’antibiogramme complet, qui fait état de l’ensemble des molécules testées par le laboratoire, restera accessible sur demande du prescripteur au laboratoire.

 

Trois tableaux décisionnels pour aider à identifier les antibiotiques à recommander

 

 

En pratique, la Haute Autorité de Santé recommande l’utilisation de trois tableaux décisionnels censés aider les laboratoires à identifier la liste des molécules à rendre aux cliniciens dans les antibiogrammes ciblés pour les ECBU positifs. Ces trois tableaux correspondent à trois situations différentes :

 

  • En l’absence de renseignements cliniques.
  • En cas de cystite (infection urinaire localisée au niveau de la vessie).
  • En cas de pyélonéphrite (infection localisée dans un rein et dans la voie urinaire allant de ce rein à la vessie).

 

Chaque tableau précise ainsi la liste des molécules d’antibiotiques devant apparaître dans le compte-rendu et s’assortit de commentaires essentiels à l’interprétation des résultats et au bon usage des antibiotiques. Ces trois tableaux seront bien évidemment actualisés en fonction de l’évolution épidémiologique de l’antibiorésistance et des recommandations scientifiques quant aux infections urinaires.

Prochaine étape pour la Haute Autorité de Santé ? Compléter cette nouvelle recommandation avec des préconisations sur les infections urinaires masculines chez l’adulte de plus de 16 ans et sur les infections urinaires pédiatriques. Nul doute que ces nouvelles recommandations aideront à la diffusion de bonnes pratiques quant à l’usage des antibiotiques !

 

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Sources :