Skip to main content

Maladie des vacances : tout ce qu’il faut savoir

L'équipe de rédaction de MEDADOM
juillet 2025

Les vacances sont enfin arrivées, mais vous remarquez que des symptômes apparaissent : fatigue, maux de tête, rhume ou encore troubles digestifs. Ce phénomène connu sous le nom de “ maladie des vacances” ou “syndrome des loisirs” touche de nombreuses personnes au moment où elles relâchent la pression. 

Quelles sont les causes de ce phénomène ? Comment le reconnaître et comment se soigner en vacances ? MEDADOM vous informe. 

 

 

Qu’est-ce que la maladie des vacances ?

 

Définition et origine du terme

Le terme “syndrome des loisirs” a été imaginé en 2001 par deux psychologues néerlandais, Ad Vingerhoets et Maaike van Huijgevoort, suite à leurs recherches sur les liens entre relâchement psychologique et apparition de symptômes somatiques.

Selon leur étude, certaines personnes développent des troubles (maux de tête, fatigue, nausées, douleurs musculaires…) spécifiquement pendant les week-ends ou les vacances en réaction au relâchement soudain du stress professionnel.

Contrairement à la maladie du voyageur qui désigne des troubles liés aux déplacements (comme le mal des transports ou les infections contractées à l’étranger), la maladie des vacances est principalement d’origine psychosomatique.

 

Pourquoi tombe-t-on malade pendant les congés ?

Nombreux sont ceux qui se demandent pourquoi tombe-t-on malade en vacances alors que le stress se fait moins présent et que la tension redescend progressivement.

Le fait de relâcher la pression provoque un déséquilibre temporaire du système de régulation physiologique, notamment immunitaire. Ce changement soudain perturbe le fonctionnement habituel de l’organisme soumis à un stress constant.

À cela s’ajoutent des modifications de rythme (sommeil, alimentation, activité) qui accentuent davantage la vulnérabilité.

 

Qui est le plus à risque de développer cette maladie?

Selon une étude menée par les psychologues néerlandais Ad Vingerhoets et Maaike van Huijgevoort, la maladie des vacances toucherait environ 3 % de la population.

Les personnes les plus exposées sont celles qui occupent des postes à responsabilités ou qui présentent un fort engagement professionnel.

Les personnes qui ont un système immunitaire affaibli naturellement sont aussi plus à risque. Être malade dès le début des congés reflète une difficulté du corps à passer d’un état de tension à un état de repos.

 

Quels sont les symptômes typiques de la maladie des vacances ?

Femme qui a la maladie des vacances à chaque voyage.

Troubles physiques fréquents

Les symptômes physiques de la maladie des vacances sont variés.

On retrouve principalement : 

  • Des maux de tête ;
  • Une grande fatigue ;
  • Des douleurs musculaires ;
  • Des troubles digestifs ;
  • Des infections respiratoires bénignes.

Ces manifestations apparaissent souvent dès les premiers jours de repos, quand le corps relâche brutalement la tension accumulée.

Le lien entre grippe et vacances revient fréquemment dans les symptômes observés, même s’il ne relève généralement pas d’une véritable infection virale mais plutôt d’un état pseudo-grippal.

 

Quels sont les signes émotionnels et psychologiques ?

Le syndrome des loisirs ne se manifeste pas uniquement par des symptômes physiques.

Des signes émotionnels et psychologiques sont également fréquents :

  • Irritabilité ;
  • Anxiété diffuse ;
  • Troubles du sommeil ;
  • Sensation de “vide” difficile à expliquer, etc.

Ces réactions sont liées à la difficulté de décrocher mentalement du travail ou de redéfinir son rythme en dehors des contraintes habituelles.

Le stress en vacances, bien que paradoxal, s’explique par la perte soudaine de repères, l’attente de détente immédiate et la pression implicite de “réussir” son repos.

 

Quelle est la durée et l'évolution des symptômes ?

Les symptômes fréquents en période de vacances apparaissent généralement dans les 24 à 48 heures suivant le début du repos. 

Ils peuvent durer de quelques heures à plusieurs jours en fonction de l’intensité du stress accumulé et de la capacité de récupération de l’individu. La fatigue après le départ en vacances est l’un des premiers signes observés.

Chez certaines personnes, les manifestations persistent tout au long du séjour si le corps et l’esprit n’arrivent pas à s’adapter. 

 

Pourquoi est-on plus vulnérable aux maladies pendant les vacances ?

 

Quel est l’impact du stress accumulé ?

Le stress chronique mobilise durablement les systèmes neuroendocrinien et immunitaire.

Il active en continu l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HHS) et provoque une sécrétion élevée de cortisol et une stimulation du système nerveux sympathique.

Cette activation prolongée, bien qu’adaptative à court terme, devient délétère lorsqu’elle persiste : troubles du sommeil, déséquilibres hormonaux et dérégulation immunitaire peuvent s’installer.

 

Lorsque les vacances commencent, le retrait soudain des contraintes professionnelles entraîne une chute rapide de cette activation.

Le système nerveux parasympathique (chargé du repos et de la récupération) reprend le dessus, mais cette bascule brutale peut désorganiser temporairement l’équilibre physiologique

C’est ce phénomène qui explique l’apparition de symptômes comme les maux de tête, les douleurs musculaires ou la fatigue post-départ.

 

Changement de rythme et déséquilibres

La “maladie liée au changement de rythme” se caractérise par un ensemble de troubles physiologiques et psychologiques qui apparaissent lorsqu’une personne modifie brutalement ses habitudes quotidiennes.

Lors du passage aux vacances, les horaires de lever et de coucher, les repas, le niveau d’activité et les sollicitations mentales changent de façon soudaine.

Ce décalage perturbe les rythmes circadiens, régulés par l’horloge biologique interne, ce qui peut entraîner une désynchronisation entre les fonctions corporelles (sommeil, digestion, humeur, immunité) et l’environnement.

Cette désorganisation provoque une fatigue persistante, des troubles digestifs, de l’irritabilité ou une sensation de malaise général.

C’est l’une des causes principales du syndrome des loisirs, souvent confondu avec des infections alors qu’il s’agit en réalité d’une mauvaise adaptation du corps à un nouvel équilibre.

 

Exposition à de nouveaux agents pathogènes

Les voyages, en particulier vers des destinations lointaines, exposent l’organisme à des micro-organismes inconnus : virus, bactéries, parasites, champignons…

Cette exposition, banale et sans danger pour les habitants locaux, peut déclencher chez les voyageurs des maladies fréquentes en voyage comme la tourista, les rhinites virales ou encore les angines bactériennes

Ce risque d’infection en voyage est accentué par les changements d’alimentation, d’hygiène, de climat ou de niveau de pollution.

 

Comment prévenir la maladie des vacances ?

 

La prévention du syndrome des loisirs repose avant tout sur l’anticipation.

Pour éviter le contrecoup d’un relâchement brutal, il est recommandé de préparer son système immunitaire avant un voyage, en adoptant une hygiène de vie plus régulière dès les jours précédant le départ (sommeil, alimentation, hydratation, activité physique modérée).

 

Il est également utile d’adapter son rythme pour éviter la fatigue en planifiant une transition progressive vers le repos.

Éviter de travailler jusqu’à la dernière minute ou de surcharger les premiers jours de vacances limite l’effet de rupture.

 

Pour se protéger contre les maladies en vacances, il faut aussi tenir compte de l’environnement : respecter les règles d’hygiène de base, éviter les excès alimentaires ou d’exposition au soleil et rester attentif aux signaux du corps.

Enfin, il est possible de prévenir les risques de maladie en déplacement en préparant sa trousse de santé, en consultant si besoin avant un long voyage et en anticipant les situations à risque (chaleur, efforts prolongés, climatisation excessive…).

 

Prendre soin de sa santé avant de partir ne veut pas dire médicaliser les vacances, mais simplement respecter les besoins de récupération de l’organisme.

L’objectif est de mieux vivre ses vacances sans tomber malade, en profitant réellement du repos attendu (et mérité !).

 

Que faire si vous tombez malade en vacances ?

 

Premiers réflexes à adopter

Tomber malade en vacances peut être déroutant surtout lorsque les symptômes surviennent dès les premiers jours.

Il est essentiel de réagir rapidement en cas de symptômes, même s’ils semblent bénins.

En cas de fièvre, de douleurs, de troubles digestifs ou d’un état général inhabituel, il est recommandé de s’isoler, de se reposer, de bien s’hydrater et de surveiller l’évolution des signes pendant 24 à 48 heures.

 

Quand consulter un professionnel de santé ?

En cas de symptômes persistants, inhabituels ou qui s’aggravent malgré le repos, une consultation médicale en vacances devient indispensable.

Il ne faut pas hésiter à consulter si la fièvre dépasse 38,5 °C plus de 48 heures, si des douleurs deviennent intenses ou en présence de signes digestifs sévères (vomissements répétés, diarrhée avec déshydratation).

 

Selon l’Assurance Maladie, les soins urgents et médicalement nécessaires peuvent être pris en charge dans un pays de l’Union européenne sur présentation de la carte européenne d’assurance maladie (CEAM).

En dehors de l’Europe, des démarches spécifiques sont parfois nécessaires pour se faire rembourser les soins à son retour.

Pensez également à la téléconsultation avec MEDADOM si l’accès à un médecin est difficile dans le pays où vous vous trouvez !

 

Quelles maladies sont souvent confondues avec la maladie des vacances ?

 

Infection virale simple

De nombreux vacanciers confondent les symptômes du syndrome des loisirs avec ceux d’une infection virale bénigne.

Fatigue, courbatures, maux de tête ou état fébrile peuvent en effet ressembler à un début de grippe ou de rhume. Cependant, ces signes peuvent n’être que la réponse transitoire de l’organisme à un changement brutal de rythme ou au relâchement du stress accumulé.

Attraper une infection en voyage reste néanmoins fréquent. Il est donc conseillé si les symptômes s’aggravent ou se prolongent de consulter ou téléconsulter rapidement !

 

Tourista et troubles digestifs

La tourista est une diarrhée d’origine bactérienne fréquente en voyage, notamment dans les zones tropicales ou à l’hygiène incertaine.

Elle se manifeste par des selles liquides, parfois accompagnées de fièvre et de crampes, et ne doit pas être confondue avec les troubles digestifs liés au syndrome des loisirs.

En effet, le stress, les changements alimentaires ou le relâchement du rythme peuvent aussi provoquer ballonnements, douleurs ou transit perturbé, sans cause infectieuse.

En cas de doute ou de symptômes persistants, une consultation médicale s’impose également.

 

Le syndrome du voyageur

Le syndrome du voyageur regroupe des troubles liés au déplacement lui-même : fatigue due au transport, stress logistique, désorientation, ou encore jet lag. Il peut entraîner des symptômes physiques et psychologiques.

Contrairement au syndrome des loisirs, ces symptômes sont directement liés aux conditions du voyage, et non au relâchement du stress.

Les deux peuvent toutefois coexister, surtout lors de départs précipités ou de longues distances !

 

 

Sources :