Covid-19: Après la course aux vaccins, celle des traitements
Du côté de la prévention, le vaccin apparaît aujourd'hui comme une des seules solutions pour éviter d'être contaminé par le COVID-19. Du côté des traitements curatifs, et malgré la controverse sur l'hydroxychloroquine, nombreux sont les médicaments développés pour lutter contre la COVID-19.
Quels sont-ils ? Que sait-on d'eux et de leur efficacité ? Nous revenons dans cet article sur quelques traitements contre le coronavirus.
Découvrez notre dossier COVID-19.
Autorisation temporaire pour un anticorps monoclonal (formes graves)
L'anticorps monoclonal bamlanivimab du laboratoire Eli Lilly a reçu une autorisation de marché temporaire (ATU) le 22 février. Les anticorps monoclonaux sont des anticorps qui produisent une réponse immunitaire contre un agent pathogène donné, dans le cas du coronavirus, dirigé vers la protéine S du Covid-19.
Le Ministère des Solidarités et de la Santé précise sur son site "L’ administration d’anticorps monoclonaux, en empêchant la pénétration du virus dans les cellules et ainsi en luttant contre sa réplication pourrait neutraliser le virus à la phase précoce de l’infection". Le Ministère indique que le médicament sera distribué dans certaines pharmacies d'établissements à partir du 1er mars. Il met également à disposition une infographie qui indique si vous êtes éligible au traitement (sous forme injectable unique) puisque les critères sont restreints. Le traitement est réservé aux personnes à risques de présenter une forme grave.
Si le médicament n'a pu bénéficier d'une autorisation de mise sur le marché définitive, c'est parce que la phase III des études cliniques est toujours en cours. Selon les études du fabricant, administré dans les 5 jours après le début des symptômes, il réduirait de 70% le risque d'hospitalisation et de décès en cas de forme grave.
L'ex-Président des États-Unis, Donald Trump avait d'ailleurs eu recours à ce traitement par voie intraveineuse lorsqu'il avait été testé positif au COVID-19 en octobre dernier.
Vous souhaitez savoir si vous êtes éligibles ? Les médecins partenaires MEDADOM sont disponibles pour vous répondre.
Le tocilizumab et la colchicine seraient efficaces
Très médiatisé avec son essai clinique Recovery mené par l'Université d'Oxford, le tocilizumab montre des résultats prometteurs avec 29% de décès en moins et présente moins d'effets secondaires. Associé à la dexamethasone, son effet serait accentué.
Quant à la colchicine, l'Institut de cardiologie de Montréal estime que le traitement réduirait de 25% les hospitalisations et 44% les décès mais ces effets secondaires font débat.
Retrouvez les études des traitements en cours sur le site de la Haute autorité de santé (HAS).
Le dexaméthasone déjà approuvée au niveau européen
L'agence européenne du médicament (EMA) a approuvé l'utilisation de ce puissant anti-inflammatoire dans le cadre du traitement des cas graves de la COVID-19 particulièrement les patients sous ventilation artificielle. Son efficacité a été déjà démontrée à grande échelle.
Le spray nasal ou l'espoir suspendu
La société Pharma & Beauty Centrepharma a développé un spray nasal nommé "COV-Defense" ou "Biokami", qui permettrait, selon elle, d'inactiver près de 99% du virus présent dans le nez. Elle avait annoncé une commercialisation pour mars en pharmacie (mi-mars en parapharmacie et pharmacie en ligne). Après évaluation par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), le produit à base d'eau ionisée ne sera finalement pas mis sur le marché. En effet, le 22 février dernier, l'Agence a estimé que les preuves d'efficacité de ce traitement étaient insuffisantes. Le fabricant se dit prêt à engager de nouveaux tests pour démontrer la pertinence du produit contre le COVID-19.
De nombreux traitements à l'étude
L'engagement des acteurs est important dans la course aux traitements est important, et les ceux en cours de développement sont très nombreux. - L'Institut Pasteur de Lille mène actuellement des recherches sur l'efficacité d'un antibiotique (Octofene) contre les infections respiratoires mineures, qui serait pertinent autant en phase précoce que dans les formes graves. Les tests cliniques sur l'Homme sont attendus/
- L' Ivermectine est un anti-parasitaire puissant également à l'étude. Les essais cliniques présenteraient cependant des biais méthodologiques.