Les polynucléaires éosinophiles sont des globules blancs essentiels au système immunitaire. On les retrouve par exemple dans la défense contre les parasites et les réactions allergiques. Leur taux normal dans le sang se situe entre 4 et 600 éosinophiles par mm³. Lorsque ce taux augmente, on parle d'hyperéosinophilie ou d'éosinophilie sanguine.
MEDADOM vous en dit plus sur les causes et les symptômes des éosinophiles élevés et les traitements habituellement recommandés.
Qu'est-ce que les polynucléaires éosinophiles ?
Quel est le rôle des éosinophiles dans le corps ?
Les globules blancs éosinophiles, fabriqués par la moelle osseuse, interviennent principalement dans trois cas :
| Protection contre les parasites |
Ils assurent une défense contre certaines infections parasitaires, en particulier celles causées par des vers qui envahissent les tissus (helminthes). |
| Réponse aux allergies |
Les éosinophiles participent activement aux réactions d'allergie, comme l'asthme, la rhinite allergique ou la dermatite atopique. |
| Rôle dans l'inflammation |
Ils contribuent normalement à la réponse inflammatoire de défense. Lorsqu'ils sont présents en trop grand nombre, leur accumulation dans les tissus provoque elle-même une inflammation pathologique qui peut endommager différents organes comme le cœur, les poumons, la peau ou le système digestif. |
Cette double facette (protection immunitaire et potentiel toxique en cas d'excès) explique l'importance de surveiller leur taux dans le sang.
Où les retrouve-t-on dans l'organisme ?
Une fois produits par la moelle osseuse, les polynucléaires éosinophiles circulent principalement dans le sang, où ils représentent habituellement une faible proportion des globules blancs.
Un tissu sain ne contient généralement pas d'éosinophiles.
En cas d'hyperéosinophilie, ces cellules peuvent migrer et infiltrer différents tissus et organes. Les zones les plus fréquemment touchées sont la peau, les poumons et le tube digestif.
Les atteintes du cœur et du système nerveux sont plus rares, mais potentiellement plus graves.
Comment interpréter un taux élevé d'éosinophiles ?
L'interprétation prise de sang passe par la comparaison des résultats aux valeurs normales. L'analyse sanguine des éosinophiles, réalisée lors d'un hémogramme, quantifie le nombre de ces globules blancs par millimètre cube de sang.
Plusieurs situations peuvent être détectées : un taux normal, des polynucléaires éosinophiles élevés, ou à l'inverse des polynucléaires éosinophiles bas (éosinopénie).
Taux normal : quelle est la valeur de référence ?
Le taux normal d'éosinophiles dans le sang se situe entre 4 et 600 éosinophiles par millimètre cube (mm³), soit 0,04 à 0,6 x 10⁹ par litre.
Ces valeurs de référence éosinophiles peuvent également être exprimées en pourcentage des globules blancs totaux : les éosinophiles représentent normalement moins de 7 % des leucocytes circulants.
Le taux de polynucléaires éosinophiles est mesuré lors d'une numération formule sanguine (NFS) (hémogramme).

À partir de quand parle-t-on d'hyperéosinophilie ?
On parle d'hyperéosinophilie lorsque le taux d'éosinophiles dépasse les valeurs normales. Cette éosinophilie sanguine se décline en trois niveaux de sévérité :
| Hyperéosinophilie légère |
Elle correspond à un taux compris entre 500 et 1 500 éosinophiles par mm³. |
| Hyperéosinophilie modérée |
Elle se situe entre 1 500 et 5 000 éosinophiles par mm³. |
| Hyperéosinophilie sévère |
Dans ce cas, les éosinophiles trop élevés nécessitent une investigation médicale pour déterminer la cause de cette hausse. |
En cas d'hyperéosinophilie détectée, il est recommandé de refaire cette mesure au moins un mois après pour confirmer ou infirmer l'anomalie.
Que montre une prise de sang avec éosinophiles élevés ?
Une prise de sang éosinophiles révèle le nombre de ces globules blancs qui circulent dans le sang au moment du prélèvement. Le taux éosinophiles prise de sang est mesuré de manière absolue (nombre de cellules par mm³) et relative (pourcentage par rapport aux autres leucocytes).
Un examen sanguin éosinophilie anormal peut montrer différents degrés d'élévation, allant d'une augmentation légère et transitoire à une hyperéosinophilie plus prononcée et durable.
La découverte d'éosinophiles anormaux, qu'ils soient trop élevés ou trop bas, nécessite une analyse du contexte clinique.
Comment lire un hémogramme (NFS) et que demander à son médecin ?
Sur les résultats du bilan biologique, les éosinophiles peuvent apparaître sous différentes appellations : "polynucléaires éosinophiles", "PNE" ou simplement "éosinophiles".
Deux valeurs sont généralement indiquées :
- Le nombre absolu exprimé en cellules par mm³ (ou par litre).
- Le pourcentage par rapport aux globules blancs totaux.
Pour bien comprendre les résultats de votre hémogramme, n'hésitez pas à poser ces questions à votre médecin :
- Le taux est-il vraiment anormal ou proche de la limite supérieure ?
- Faut-il refaire l'analyse pour confirmer ?
- Quelles sont les causes possibles dans mon cas ?
- Des examens complémentaires sont-ils nécessaires ?
Cette discussion permet d'orienter le diagnostic et d'éviter toute inquiétude inutile face à une anomalie mineure ou transitoire.
Quelles sont les causes possibles d'un taux élevé d'éosinophiles ?
Quelles sont les causes fréquentes d'un taux élevé d'éosinophiles ?
À la question “pourquoi j'ai un taux d'éosinophiles élevé ?” plusieurs causes des éosinophiles élevés peuvent l’expliquer :
Allergies et pathologies respiratoires
Le lien entre allergie et éosinophilie est bien établi. On y retrouve notamment :
- L'asthme, en particulier l'asthme allergique et l'asthme éosinophilique.
- La rhinite allergique (ou rhume des foins).
- La dermatite atopique (eczéma).
- L'aspergillose bronchopulmonaire allergique.
Infections parasitaires
Le rapport entre infection ou parasite et taux élevé d'éosinophiles concerne principalement les vers qui envahissent les tissus :
- Les ankylostomes (vers intestinaux) ;
- Les ascaris ;
- Les filaires ;
- La bilharziose ;
- L'anguillulose (strongyloïdose).
Réactions médicamenteuses
De nombreux médicaments peuvent aussi provoquer une hyperéosinophilie :
- Antibiotiques ;
- Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ;
- Antiépileptiques ;
- Inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) ;
- Inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC) ;
- Allopurinol, sulfamides ;
- Compléments alimentaires et vitamines.
Maladies chroniques ou auto-immunes
Quelles maladies provoquent une éosinophilie ?
Au-delà des causes fréquentes, certaines maladies chroniques peuvent expliquer un taux de polynucléaires éosinophiles élevé de manière persistante.
Le diagnostic différentiel entre ces différentes pathologies nécessite souvent des examens complémentaires approfondis pour identifier quelle pathologie inflammatoire est en cause.
Maladies inflammatoires chroniques de l'intestin
Maladies auto-immunes et vascularites
Le lien entre éosinophiles et maladies auto-immunes est également reconnu dans plusieurs pathologies :
- Périartérite noueuse ;
- Syndrome de Churg-Strauss (granulomatose éosinophilique avec polyangéite) ;
- Lupus érythémateux disséminé ;
- Dermatomyosite ;
- Fasciite à éosinophiles ;
- Pemphigus.
Autres pathologies chroniques
Ces pathologies nécessitent généralement une prise en charge spécialisée et un suivi régulier. L'hyperéosinophilie peut être en effet un marqueur d'activité de la maladie.
Maladies plus rares à évoquer
Certaines pathologies plus rares doivent être recherchées en cas d'hyperéosinophilie persistante sans cause identifiée. Le rapport entre éosinophiles élevés et cancer nécessite quant à lui une investigation approfondie.
Cancers hématologiques et tumeurs
- Lymphome de Hodgkin
- Leucémies (aiguë lymphoblastique à cellules T, myéloïde chronique)
- Syndromes myéloprolifératifs et myélodysplasiques
- Cancers du poumon, de l'estomac, de l'œsophage.
Syndromes hyperéosinophiliques rares
- Néoplasmes myéloïdes avec anomalies génétiques (PDGFRA, PDGFRB, FGFR1) ;
- Syndrome de Gleich, syndrome d'Omenn ;
- Hyperéosinophilie idiopathique (sans cause identifiée).
Autres causes rares
- Maladie du greffon contre l'hôte
- Hyperéosinophilie héréditaire.
Ces pathologies nécessitent des examens spécialisés, notamment une analyse de la moelle osseuse, pour établir le diagnostic.
Quels sont les symptômes associés à une hyperéosinophilie ?
Quand le taux élevé est isolé (sans symptômes) ?
Il est fréquent de découvrir des éosinophiles élevés sans symptômes lors d'un bilan sanguin de routine effectué pour d'autres raisons.
De nombreuses personnes peuvent ainsi présenter une hyperéosinophilie chronique asymptomatique, c'est-à-dire sans aucune atteinte d'organe ni manifestation clinique apparente.
Dans ce cas, plusieurs réactions sont possibles selon le degré d'élévation. Si l'hyperéosinophilie est légère (500 à 1 500/mm³) :
- Un contrôle sanguin après un mois est recommandé pour vérifier si l'anomalie persiste
- Une recherche des causes fréquentes est mise en place : allergies, parasites, médicaments récents…
En l'absence de cause identifiée et si le taux reste stable, une simple surveillance peut suffire.
Si l'hyperéosinophilie est modérée à sévère (> 1 500/mm³) :
- Des investigations complémentaires sont nécessaires même sans symptômes éosinophiles élevés. L'objectif est d'identifier une cause sous-jacente et de prévenir d'éventuelles complications organiques.
- Une surveillance régulière est indispensable pour détecter l'apparition de signes cliniques.
L'absence de symptômes ne doit pas faire négliger une hyperéosinophilie persistante, car certaines atteintes d'organes peuvent se développer progressivement de manière silencieuse.
Quand l'éosinophilie est associée à des signes cliniques ?
Lorsque l'hyperéosinophilie s'accompagne de manifestations cliniques, les symptômes varient selon les organes infiltrés par les éosinophiles :
| Symptômes généraux |
Polynucléaires éosinophiles élevés et fatigue sont fréquemment associés. On observe aussi fièvre, perte de poids et sueurs nocturnes. |
| Manifestations digestives |
Polynucléaires éosinophiles élevés et maux de ventre constituent une association classique, accompagnés de diarrhée chronique ou d'ascite. |
| Atteintes respiratoires |
Toux chronique, dyspnée (essoufflement), respiration sifflante et anomalies sur imagerie pulmonaire. |
| Manifestations cutanées |
Éruptions cutanées, prurit, angio-œdèmes, nodules ou ulcérations. |
| Atteintes cardiaques et neurologiques (plus rares, mais graves) |
On peut constater dans ce cas une insuffisance cardiaque, des douleurs thoraciques, une faiblesse musculaire, une polyneuropathie ou encore des déficits neurologiques. |
Quels examens complémentaires en cas d'éosinophilie ?
Bilan sanguin complémentaire
Face à une hyperéosinophilie confirmée, un test complémentaire ou plusieurs peuvent être prescrits :
| Recherche allergique |
Dosage des IgE sériques totales et tests allergologiques spécifiques. |
| Recherche parasitaire |
Sérologies parasitaires et examen parasitologique des selles. |
| Analyses spécialisées |
Bilan auto-immun, recherche de mutations génétiques (FIP1L1-PDGFRA) en cas de suspicion de syndrome hyperéosinophilique. |