Prévention du cancer de la prostate : le défi Movember
Le cancer de la prostate est l’un des cancers masculins les plus fréquents qui touche chaque année un grand nombre de personnes. Chaque mois de novembre, l’initiative Movember se mobilise pour sensibiliser le public à ce cancer ainsi qu’à d’autres pathologies masculines. Cette campagne encourage les hommes à prendre soin de leur santé, à se faire dépister, et à participer à la recherche.
Le cancer de la prostate en quelques chiffres
Le cancer de la prostate est la première forme de cancer chez les hommes en France, avec environ 50 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année. Il représente plus de 25 % des cancers masculins et touche surtout les hommes de plus de 65 ans. Les taux de survie sont relativement élevés, notamment grâce aux progrès en matière de dépistage et de traitement. En 2023, il est estimé que 8 000 décès pourraient être liés à ce cancer.
Le dépistage peut être un facteur clé dans la détection précoce. Cela permet de diagnostiquer le cancer à un stade plus précoce, lorsque les chances de traitement efficace sont plus importantes. En France, environ 80 % des cancers de la prostate peuvent être détectés avant qu’ils ne se propagent, ce qui permet de proposer des stratégies thérapeutiques très efficaces.
C’est dans ce contexte que Movember joue un rôle clé en sensibilisant les hommes à l’importance du dépistage et en soutenant la recherche pour améliorer la prise en charge.
Qu’est-ce que le mouvement Movember ?
Movember est une initiative mondiale lancée initialement en 2003 en Australie. Ce mouvement vise à sensibiliser le public aux problèmes de santé masculine, notamment le cancer de la prostate, ainsi que les cancers des testicules et les troubles mentaux.
En France, de nombreux centres de santé se mobilisent chaque mois de novembre pour organiser des événements de sensibilisation et de dépistage (journées d’information, consultations de dépistage gratuites, conférences, etc.) pour encourager les hommes à prendre soin de leur santé. Ces initiatives permettent de toucher un large public et de rappeler l’importance de la détection précoce dans la lutte contre le cancer de la prostate.
En parallèle, Movember repose sur un geste symbolique : se laisser pousser la moustache tout au long du mois de novembre. Ce geste simple permet d’engager des conversations sur des sujets souvent tabous liés à la santé masculine. En se mobilisant ainsi, les participants encouragent le dialogue tout en incitant à la prise de conscience collective.
Movember permet également de collecter des fonds pour soutenir la recherche médicale, la prévention et l’amélioration des soins. En France, les fonds récoltés bénéficient à des organisations qui jouent un rôle majeur dans la lutte contre le cancer de la prostate.
Movember est donc bien plus qu’un simple geste symbolique : il s’agit d’un mouvement global qui peut permettre de financer des projets de recherche déterminants tout en sensibilisant à des enjeux de santé masculine souvent sous-estimés.
En quoi consiste le dépistage du cancer de la prostate ?
Le dépistage du cancer de la prostate concerne principalement les hommes de plus de 50 ans, ou dès 45 ans en cas d’antécédents familiaux. Il repose sur plusieurs examens complémentaires qui permettent de diagnostiquer la maladie à un stade précoce. Le premier examen est le toucher rectal qui permet de détecter toute anomalie de la prostate. Ensuite, un dosage du PSA (antigène prostatique spécifique) dans le sang peut être réalisé. Un taux élevé de PSA peut être un indicateur d’une atteinte de la prostate, même si d’autres facteurs peuvent influencer ce taux.
En cas de résultats anormaux, des examens complémentaires peuvent être envisagés, comme une biopsie de la prostate ou une IRM prostatique pour confirmer ou infirmer la présence de cellules cancéreuses. Le dépistage peut être adapté à chaque personne en fonction de ses antécédents et de ses facteurs de risque.
Cancer de la prostate : quels sont les signes à surveiller ?
Les symptômes du cancer de la prostate peuvent varier en fonction de la progression de la maladie. Néanmoins, plusieurs signes doivent alerter et motiver à consulter un médecin. Parmi les symptômes les plus fréquents, on retrouve des difficultés à uriner, comme un jet urinaire faible ou une sensation de vidange incomplète de la vessie. Des douleurs ou des brûlures lors de la miction peuvent également survenir. Certains hommes peuvent observer la présence de sang dans les urines ou dans le sperme. Le cancer de la prostate peut parfois s’accompagner de douleurs au niveau du bassin, du dos ou des hanches.
Ces symptômes ne sont pas spécifiques au cancer prostatique. Mais leur apparition (et surtout leur persistance) doit amener à consulter rapidement. La détection précoce permet de réduire les risques de propagation de la maladie et d’augmenter les chances de guérison.
Par ailleurs, dans de nombreux cas, le cancer de la prostate peut être asymptomatique à ses débuts. C’est pourquoi le dépistage joue un rôle clé dans la détection précoce, même en l’absence de symptômes, pour surveiller de près l’évolution de la maladie et proposer un traitement adapté le plus tôt possible.
Movember permet donc de mettre en lumière toutes ces questions de santé masculine et d’encourager les hommes à prendre soin de leur santé.
Cet article a été rédigé par le Dr Lorraine KREBS, Oncologue radiothérapeuteau centre de traitement des cancers de Reims-Bezannes - ICONE.