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Tous mobilisés contre la recrudescence de la rougeole en France !

L'équipe de rédaction de MEDADOM
L'équipe de rédaction de MEDADOM
10 juil. 2024 17:00:00

En 2023, notre pays a vu le nombre de cas de rougeole augmenter drastiquement par rapport à 2022. Cette recrudescence est encore plus nette depuis janvier 2024 dans certaines régions françaises. Dans ce contexte, et en vue de la tenue prochaine des Jeux Olympiques et Paralympiques, la vigilance est de mise pour les patients et les professionnels de santé.

Diagnostic précoce, déclaration obligatoire de la maladie, vaccination et rattrapage vaccinal : telles sont les mesures de prévention à mettre en place pour éviter que la maladie ne se propage plus largement dans les prochains mois. On fait le point. 

 

Recrudescence des cas de rougeole en France 

 

Petit garçon ayant la rougeole.

Hausse des cas de rougeole depuis 2023

Suite à la pandémie de Covid-19, force est de constater que la couverture vaccinale des populations a considérablement baissé ces dernières années. La recrudescence des épidémies de rougeole à l’échelle mondiale et européenne en est la preuve.

 

En France, selon le bilan épidémiologique de Santé Publique France, le nombre de cas de rougeole déclarés a été multiplié par 8 en 2023 avec 117 cas de rougeole contre seulement 15 en 2022. Sept foyers épidémiques ont ainsi été observés en milieux scolaire et familial ainsi qu’en milieu hospitalier. Et c’est la région Auvergne-Rhône-Alpes qui a dû affronter l’épisode le plus important avec 64 cas de rougeole entre août et novembre 2023 chez des collégiens ayant été vaccinés, mais tôt dans leur vie.


Cette hausse drastique du nombre de cas de rougeole révèle que des personnes en France sont encore réceptives au virus de la rougeole, particulièrement les adolescents et les jeunes adultes non vaccinés. Pour la plupart des cas, ce sont des voyageurs de retour de séjours en zones endémiques qui sont à l’origine de l’importation et de la propagation du virus en France. 

 

La vigilance est de mise à l’approche des JO

Dès lors, il semble légitime de s’inquiéter du risque d’augmentation de l’importation du virus de la rougeole en France à l’occasion de la prochaine édition des Jeux Olympiques et paralympiques de Paris 2024, censée attirer des millions de visiteurs venus de l’étranger. 

 

Dans ce contexte, la vigilance est de mise pour les professionnels de santé. Diagnostic précoce, déclaration obligatoire de la maladie, vaccination et rattrapage vaccinal : telles sont les mesures de prévention qu’il leur faudra mettre en place pour éviter que la maladie ne se diffuse plus largement dans les prochains mois.

 

Suspicion et déclaration obligatoire des cas de rougeole

 

L’importance du diagnostic précoce

La rougeole est à l’origine de plusieurs symptômes parmi lesquels : 

  • Une forte fièvre (supérieure ou égale à 38, 5 °C) ;
  • Une éruption cutanée ;
  • Une rhinite ;
  • Une conjonctivite ;
  • Une toux ;
  • Une grande fatigue. 


Il faut savoir que le virus de la rougeole figure parmi les plus contagieux. Une personne contaminée par la rougeole peut en effet infecter de 15 à 20 personnes !  


Les patients sont contagieux 5 jours avant l’apparition de l’éruption cutanée. La transmission de la rougeole peut se faire par la toux ou les éternuements. 

 

Face à un patient présentant des signes évoquant la rougeole, des mesures d’éviction et de prophylaxie sont donc de rigueur (désinfection, port du masque, gestes barrière…). Le patient devra limiter ses déplacements au strict nécessaire et être pris en charge rapidement pour éviter au maximum les contacts avec d’autres malades. D’autant plus qu’à ce jour, il n’existe aucun traitement spécifique contre la rougeole.

 

 

L’importance de la déclaration obligatoire de la maladie 

Il conviendra également de signaler la maladie le plus tôt possible aux autorités sanitaires (dès la suspicion clinique). La rougeole est en effet une maladie à déclaration obligatoire. Son signalement est essentiel pour la prise de mesures adéquates et la protection des  personnes-contacts à risque de formes graves comme les nourrissons, les femmes enceintes ou les personnes immunodéprimées. Parmi ces mesures de protection urgentes, citons la prophylaxie post-exposition et le rattrapage vaccinal. 

 

La vaccination : seul moyen efficace de se protéger contre la rougeole

Infirmière vaccinant un nourrisson contre la rougeole.

Vu qu’à l’heure actuelle, il n’existe aucun traitement contre la rougeole, la vaccination représente en effet le seul moyen de protection efficace. Elle protège de la maladie dans plus de 95% des cas après deux doses de vaccin : 

  • Chez les nourrissons : une dose à 12 mois et une seconde entre 16 et 18 mois. 
  • Chez les personnes nées à partir de 1980 et âgées d’au moins 1 an quels que soient leurs antécédents vis-à-vis des trois maladies (rougeole, oreillons, rubéole - ROR) : deux doses avec un délai minimum d’un mois entre les 2 doses.


Jusqu’à 18 ans le vaccin ROR est pris en charge à 100 % par l’Assurance Maladie.


Quant aux personnes nées avant 1980, non vaccinées et sans antécédent connu de rougeole, il leur est fortement recommandé de se faire vacciner avec une dose de vaccin ROR si : 

  • Elles exercent une profession de santé. 
  • Elles exercent dans les services accueillant des patients à risque de rougeole grave (immunodéprimés).
  • Elles exercent au contact des enfants.
  • Ou si elles sont exposées au contact d’un cas de rougeole.

 


Un rattrapage vaccinal est enfin possible pour les personnes nées après 1980 et n’ayant reçu aucune dose ou une seule dose de vaccin ROR, ou ayant reçu deux doses de vaccin, dont la première avant l’âge de 12 mois.


Dans le contexte actuel de recrudescence des cas de rougeole, gardons à l’esprit que seule une couverture vaccinale élevée permettra de protéger les personnes à risque de formes graves et de freiner la propagation du virus. Santé Publique France compte poursuivre de son côté sa mission de surveillance de l’évolution de la situation épidémiologique.

 

Sources :