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Crise des Urgences et téléconsultation (Rapport Braun)

L'équipe de rédaction de MEDADOM
25 juil. 2022 08:30:00

Dans un contexte de fortes tensions pour le secteur hospitalier et particulièrement les services d'urgences, François Braun, alors urgentiste et Président du syndicat Samu-Urgences France (avant qu'il soit nommé Ministre), avait été mandaté par le gouvernement au printemps pour établir des recommandations afin de désengorger les urgences et répondre aux soins non programmés dans une "mission flash". L'objectif était d'anticiper la période estivale, sujette à une demande de soins accrue. Le rapport produit, remis le 30 juin dernier, se veut être une " « boîte à outils » opérationnelle, mobilisable en tant que de besoin par les territoires" (Communiqué de Presse).

MEDADOM se félicite d'y voir figuré des avancées pour les soins non programmés et la téléconsultation. 


Depuis sa nomination au Ministère de la Santé, François Braun, met en œuvre les 41 mesures proposées dans son rapport, de manière temporaire toutefois pour une majorité, à l'égard de la téléconsultation dont le remboursement à 100% est étendu jusqu'au 30 septembre (Arrêté du 11/07). Ces recommandations, mises en œuvre au niveau local par le biais des Agences régionales de santé (ARS), pourraient être pérennisées à la fin de la période test (fin septembre), pour celles qui s'avèrent concluantes. 

MEDADOM a souhaité saluer en particulier certaines recommandations en matière de soins non programmés et de téléconsultation sur lesquelles nous revenons dans cet article. 

Donnée : Près de 75% des passages aux urgences pourraient être évités selon le Docteur Jérémie Goudour à France info (décembre 2021). 

 

Si aucun médecin n'est disponible et que votre problème n'est pas vital ou grave, les médecins partenaires MEDADOM sont disponibles en visio.
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crise des urgences (rapport Braun) et téléconsultation

La téléconsultation et le rapport Braun


41 recommandations pour sauver l'hôpital public 

Le système de santé fait face à une crise sans précédent que nous pouvons résumer par le paradoxe suivant : un manque de soignants et une augmentation de la demande de soins, en particulier de soins non programmés. L'hôpital et la médecine de ville se trouvent alors sous tension. Nous y revenons plus en détail dans la seconde partie.

Dans de nombreux territoires, la permanence des soins est difficilement assurée. L'engorgement des urgences est tel que l'attente dure plusieurs heures voire la prise en charge ne peut être assurée pour les cas les plus bénins.

Pas de rendez-vous ? Pensez à la téléconsultation !

Le rapport Braun comporte 41 recommandations, regroupées en 4 parties/objectifs :

  • trouver des alternatives aux urgences : 22 millions de passages sont comptabilisés chaque année
  • répondre aux urgences vitales/graves sur tout le territoire
  • limiter l'activité des urgences pour préserver le personnel médical
  • optimiser le parcours post passage aux urgences



Comment l'accès aux soins non programmés via la téléconsultation s'inscrit dans certaines recommandations formulées ?

Parmi les recommandations du Rapport Braun, la téléconsultation avec MEDADOM apporte déjà une réponse.

Recommandation n°1 : pédagogie 

"Informer la population avec une campagne nationale et locale sur le bon usage des services d’urgence" :
>> MEDADOM dispose dorénavant d'une carte interactive permettant de localiser le dispositif de téléconsultation le plus proche parmi les 2200 installés sur tout le territoire. Elle invite les pouvoirs publics à :
  • relayer cette carte aux populations;
  • à rediriger les patients aux urgences vers les dispositifs de téléconsultation de soins non programmés;
  • à les orienter dès la régulation vers les structures équipées.    

    Localiser une borne à proximité


Recommandation n°11 : soins le samedi matin 

"Sécuriser la réponse aux soins non programmés le samedi matin par une organisation formalisée"
>> MEDADOM est un service de téléconsultation assuré tous les jours de 8h à 22h par des médecins partenaires et sans rendez-vous. Le service peut ainsi constituer une brique dans la réponse aux soins non programmés le samedi matin. 

 

Recommandation n°12 : unités mobiles de télémédecine

"Favoriser et financer le déploiement des unités mobiles de télémédecine intervenant sur demande du SAMU/SAS" 
>> Les bornes et cabines de téléconsultation MEDADOM sont réparties sur l'ensemble du territoire, il est donc aisé d'en trouver une à proximité. Si ce n'est pas le cas, l'option du Site Web ou de l'Application mobile est possible. 

 

Recommandation n°13 : prolongement du remboursement des téléconsultations

"Maintenir de la prise en charge à 100% des téléconsultations sur l’été"
>> MEDADOM se félicite que cette recommandation ait été entérinée par l'arrêté du 11 juillet 2022. Dans le cadre de nouvelle vague épidémique, cela permettra de limiter la propagation du virus ou encore aux vacanciers, se trouvant loin de chez eux et de leur médecin traitant, de bénéficier d'une prise en charge à 100%. 

 

Recommandation n°23 : régulation des admissions aux urgences 

"Mieux réguler les admissions en service d’urgence, soit à l’entrée du service, soit par la régulation médicale préalable par le Samu/SAS" 
>> MEDADOM souhaite s'inscrire comme une alternative proposée aux patients se présentant aux urgences, dont le problème de santé ne nécessite pas de prise en charge dans ce service. La téléconsultation peut alors être un filtre efficace. 

 

À plus long terme, MEDADOM souhaite également s'engager pour les territoires sous-dotés ou dans des zones de déserts médicaux (environ 12% de la population est concernée) où l'accès aux soins est très difficile. Elle propose donc la mise en place d'un soutien financier pour les structures locales souhaitant s'équiper avec la téléconsultation. 

Afin de développer la téléconsultation comme solution pérenne pour les soins non programmés, MEDADOM a plusieurs fois interpellé les pouvoirs public, comme dans cette Tribune publiée en mars dernier dans le magazine Forbes, pour lever la limitation des 20% d'activité de téléconsultation pour un médecin alors que du temps médical est disponible. 




Une réponse à un problème structurel : le cercle vertueux de l'accès aux soins 

 

La crise sanitaire a laissé des traces sur le système de santé, déjà fragilisé. L'organisation et la nature de ce dernier ont été profondément impactés. L'accès aux soins non programmés devient donc un vrai parcours du combattant pour le patient. La téléconsultation peut alors aider.

 

Ressources humaines et matérielles : un paysage médicale en mutation


Nouvelles formes d'activités, reconversions… la crise sanitaire a modifié le tissu médical et a drastiquement réduit le nombre de soignants en ville et aux urgences.  

 


À l'hôpital et aux urgences

Nombre d'infirmiers, de médecins ou d'aides-soignants ont préféré délaisser l'hôpital après deux années sous forte tension. À cela s'ajoutent les pénuries de matériels induites par des manques de matières premières et des délais d'acheminement allongés pendant l'épidémie ainsi que des demandes de revalorisation salariales estimées insuffisantes.


En ville 

Phénomène commencé il y a déjà quelques années, la fuite des médecins généralistes des campagnes vers les villes crée des zones complètement dépourvues d'accès aux soins non programmés. Et c'est sans compter sur les départs à la retraite de médecins qui ne sont pas remplacés. La téléconsultation est alors une alternative. 


Engorgement des cabinets de villes et des urgences 


Conséquence directe de ce dernier phénomène : les cabinets de ville sont vite saturés et ne prennent que très rarement des nouveaux patients. Les patients pensent alors qu'ils n'ont d'autres choix que de se rendre aux urgences. Or, de nature à traiter "l'urgence" sous entendu l'urgence vitale ou grave, les urgences se retrouvent à assurer une permanence des soins pour 3 patients sur 4. On constate donc qu'il y a un manque très clair de pédagogie des populations, qui, dos au mur, se dirigent vers les urgences hospitalières, alors même que la téléconsultation est une solution. 

 

Epuisement du personnel
 

Moins de personnel, plus de patients : le personnel médical toujours à la barre s'épuise. On ne compte plus le nombre de burn-out, de dépressions ou de départs, réduisant drastiquement le nombre de soignants en activité. On entre donc dans une spirale : mutation du système, plus de patients pour moins de ressources, fuite du personnel, toujours plus de patients pour toujours moins de ressources humaines. 

Pas de rendez-vous ? Pensez à la téléconsultation !

 

Sources : 
- Urgences hospitalières : les 41 mesures de la "mission flash", publié le par C.M., Localtis / source AFP
- Communiqué de Presse, « Mission flash » sur les urgences et soins non programmés : le Gouvernement mobilisé pour la mise en œuvre des mesures dès aujourd’hui, Paris, le 10 juillet 2022
-
Urgences : François Braun met en œuvre ses recommandations de la mission « flash », 20 Minutes avec AFP, 11 juillet 2022