Près de quatre ans après le début de la pandémie de Covid-19, force est de constater que le télétravail s’est considérablement développé en France au gré des confinements successifs. C’est sans compter les risques pour la santé physique et psychique des télétravailleurs. Une étude de Santé publique France s’est penchée sur le lien entre les conditions de télétravail et le risque de survenue de douleurs dorsales et de symptômes dépressifs. On fait le point.
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C’est bien connu, les conditions de travail peuvent impacter de façon directe ou indirecte l’état de santé général d’un individu. Et le télétravail ne fait pas exception à la règle ! Largement plébiscité par les français depuis la pandémie de Covid-19 et les confinements successifs, il s’est désormais imposé dans le monde du travail. Gain de temps, flexibilité d’organisation, meilleure productivité des salariés, tels sont les avantages de cette nouvelle façon de travailler qui facilite la vie de nombreux français.
C’est sans compter les risques pour la santé physique et psychique des télétravailleurs. Le télétravail exige en effet de rester en position assise devant un écran d’ordinateur pendant de longues heures au cours de la journée. Or, de nombreuses études ont déjà démontré que cette sédentarité importante peut provoquer des troubles musculosquelettiques avec l’apparition de lombalgies en lien avec de mauvaises postures devant l’écran. De plus, travailler seul chez soi peut être à l’origine d’un isolement social et de risques psychosociaux.
Dans un contexte où les habitudes de télétravail deviennent de plus en plus courantes, Santé publique France a souhaité décrypter les liens entre les conditions de télétravail et le risque de douleurs dorsales et de symptômes dépressifs. Les conditions de télétravail étant définies par le nombre d’heures passées en télétravail et des conditions matérielles spécifiques telles que disposer chez soi d’une pièce consacrée au télétravail, d'un second écran d'ordinateur, d'un clavier d’ordinateur et d’une chaise de bureau.
S’appuyant sur les données de l’enquête CoviPrev, l’instance a évalué les conséquences du télétravail sur la santé de 1500 travailleurs ne souffrant pas de lombalgie au début du troisième confinement. Des paramètres comme l’âge, la corpulence, le nombre de jours passés en télétravail et le niveau de satisfaction vis-à-vis des conditions de télétravail ont ainsi été passés en revue. Dans le panel, ce sont ainsi 466 personnes qui ont déclaré avoir effectué au moins une journée de télétravail par semaine pendant le troisième confinement.
Bon à savoir : L’enquête CoviPrev désigne une enquête de suivi de l’évolution des comportements et de la santé mentale pendant l'épidémie de COVID-19. Cette enquête a été menée sur Internet au sein de la population générale en juin et juillet 2021.
Après analyse des données, les experts de Santé publique France ont pu observer l’impact du nombre d’heures passées en télétravail chaque semaine sur la survenue de lombalgie. 9% des télétravailleurs à temps plein ont en effet signalé souffrir de lombalgie contre 5 % des télétravailleurs à temps partiel.
Par ailleurs, le degré de satisfaction des télétravailleurs vis-à-vis de leurs conditions de travail était fonction des conditions matérielles de télétravail et du nombre d’heures télétravaillées. La satisfaction liée aux conditions de travail semblait réduire le risque de survenue de lombalgie et de symptômes dépressifs. A contrario, une symptomatologie dépressive existante pourrait augmenter le risque de survenue de la lombalgie.
Les observations de cette étude sont instructives en ce sens qu’elles permettent de mieux appréhender les facteurs de survenue de lombalgie en situation de télétravail. Elles soulignent par ailleurs l’importance de la qualité des conditions matérielles et organisationnelles du télétravail.
Dès lors, quelles actions serait-il possible de mettre en place pour réduire au maximum les conséquences du télétravail sur la santé physique et psychique des travailleurs ? Il conviendra avant tout que les employeurs fournissent à leurs salariés un matériel de travail qui soit adapté à une utilisation à domicile (avec un écran dont la hauteur est ajustable par exemple).
Des recommandations en termes d’ergonomie devront par ailleurs être diffusées pour aménager au mieux le poste de travail et éviter les mauvaises postures. La prise de pauses régulières devra également être encouragée pour lutter contre la sédentarité. Il faudra enfin adapter le nombre d’heures télétravaillées aux profils et aux postes des travailleurs tout en favorisant l’écoute et les échanges constructifs. L’application de ces recommandations devrait permettre de limiter au mieux les répercussions du télétravail sur la santé des travailleurs, en attendant que des recherches plus approfondies sur le sujet soient menées sur le long terme.
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