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Vitamine D trop basse : que faire en cas de carence ?

L'équipe de rédaction de MEDADOM
novembre 2025

La carence en vitamine D est un problème de santé publique largement sous-estimé. Selon le VIDAL, environ 40 % des Français présentent un taux de vitamine D inférieur à 20 ng/mL. Les personnes âgées sont les plus concernées : près de 50 % d’entre elles en bonne santé sont concernées, d'après les Hôpitaux Universitaires de Genève.

MEDADOM vous informe sur la carence en vitamine D, quelles sont ses causes, ses symptômes et les solutions recommandées pour retrouver un taux optimal.

 

 

Pourquoi la vitamine D est-elle essentielle à l'organisme ?

 

Rôle de la vitamine D dans le corps

La vitamine D occupe une place essentielle dans le fonctionnement de l'organisme.

Sa fonction principale consiste à réguler les concentrations de calcium et de phosphore dans le sang pour garantir une minéralisation optimale du squelette.

Elle augmente l'absorption intestinale du calcium jusqu'à 20 % et celle du phosphore jusqu'à 60 %. Ces deux éléments sont indispensables à la solidité des os et à la prévention de la fragilité osseuse.

Au-delà de son action sur le métabolisme osseux, la vitamine D intervient dans de nombreuses autres fonctions physiologiques essentielles :

  • Contraction musculaire et maintien du tonus ;
  • Transmission nerveuse ;
  • Participation au processus de coagulation ;
  • Modulation de la sécrétion de diverses hormones ;
  • Vitamine D et système immunitaire : activation et différenciation des cellules immunitaires et renforcement de l'immunité naturelle.

 

Quelles sont les sources naturelles de vitamine D ?

L'exposition solaire représente la source principale de vitamine D (80 à 90 % des apports totaux). Le lien entre soleil et vitamine D est direct : sous l'effet des rayonnements ultraviolets B, la peau synthétise naturellement de la vitamine D3 (cholécalciférol).

Une exposition au soleil de 15 à 20 minutes par jour, de préférence en fin de matinée ou dans l'après-midi, suffit généralement à assurer l’apport journalier recommandé sans risque pour la peau.

Autre source naturelle de vitamine D : l'alimentation. Elle contribue à hauteur de 10 à 20 % des apports.

En France, les poissons et produits laitiers représentent respectivement 19 % et 25 % des apports en vitamine D chez les adultes, et 12 % et 40 % chez les enfants de 11 à 17 ans selon l’ANSES.

 

Comment savoir si vous manquez de vitamine D ?

 

Quels sont les symptômes d'une carence en vitamine D ?

Quels sont les symptômes d'un manque de vitamine D ? Dans la plupart des cas, un déficit léger à modéré en vitamine D reste asymptomatique et passe inaperçu.

Lorsque la carence s'aggrave, les symptômes de carence en vitamine D deviennent plus visibles :

  • Douleurs musculaires et osseuses diffuses, particulièrement au niveau de la ceinture pelvienne ;
  • Fatigue persistante et baisse du tonus musculaire ;
  • Faiblesse musculaire généralisée ;
  • Difficultés à se lever ou à marcher ;
  • Risque augmenté de fractures ;
  • Risque de rachitisme chez l'enfant ;
  • Risque d'ostéomalacie (décalcification osseuse) ;
  • Crises de tétanie (contractions musculaires involontaires) ;
  • Convulsions dans les cas sévères ;
  • Troubles de l'humeur.

 

Le lien entre fatigue et vitamine D ainsi qu'entre douleurs musculaires et vitamine D est bien établi : ces symptômes figurent parmi les manifestations les plus fréquentes d'une carence, bien que leur caractère non spécifique nécessite une confirmation par dosage sanguin par la suite.

 

Comment diagnostiquer une carence ?

Le diagnostic d'une carence en vitamine D repose sur un dosage sanguin spécifique.

Le test vitamine D sanguin mesure la concentration de vitamine D 25OH qui représente la forme circulante et les réserves de vitamine D dans l'organisme. Ce dosage permet d'évaluer avec précision le statut vitaminique.

 

Quelle est la norme du taux de vitamine D dans le sang ?

Les valeurs de référence permettent d'identifier un taux de vitamine D bas et de déterminer la sévérité du déficit :

  • Carence grave : < 25 nmol/L (< 10 ng/mL) ;
  • Carence : 25 à 50 nmol/L (10 à 20 ng/mL) ;
  • Taux adéquat : > 50 nmol/L (> 20 ng/mL) ;
  • Taux optimal (pour la prévention des chutes et fractures chez les personnes à risque) : > 75 nmol/L (> 30 ng/mL).

À noter que ces seuils font l'objet de débats entre experts, notamment pour définir un déficit.

Le seuil de carence retenu pour la population générale est < 20 ng/mL, alors qu'il est fixé à < 30 ng/mL pour les personnes à risque de fractures.

 

Le dosage de la vitamine D peut être complété par d'autres analyses pour évaluer le retentissement de la carence :

  • Calcémie (taux de calcium sanguin) ;
  • Phosphatémie (taux de phosphore sanguin) ;
  • Créatinine (fonction rénale) ;
  • Parathormone (PTH), uniquement en cas de suspicion de pathologie osseuse sous-jacente.

 

Quelles sont les causes d'un taux de vitamine D trop bas ?

 

Quelles sont les causes fréquentes de carence en vitamine D ?

Plusieurs facteurs peuvent expliquer les causes de carence en vitamine D :

  • Faible exposition solaire ;
  • Utilisation de crèmes de protection solaire à indice élevé ;
  • Phototype foncé (la mélanine réduit la synthèse de vitamine D) ;
  • Port de vêtements couvrants ;
  • Vieillissement ;
  • Zones géographiques à faible ensoleillement ;
  • Ensoleillement insuffisant.

 

Vitamine D trop basse malgré le soleil : pourquoi ?

Même avec une exposition solaire adéquate, certaines maladies ou situations particulières peuvent empêcher la production ou l'utilisation de vitamine D :

  • Diminution de l'hydroxylation et du métabolisme ;
  • Insuffisance hépatique : altération de la conversion en 25(OH)-vitamine D ;
  • Insuffisance rénale chronique : défaut de conversion en forme active ;
  • Prise de médicaments : antiépileptiques, glucocorticoïdes, rifampicine, antirétroviraux, millepertuis ;
  • Anomalies génétiques du métabolisme de la vitamine D ;
  • Déficit nutritionnel ;
  • Syndromes de malabsorption : maladie cœliaque, maladie de Crohn, mucoviscidose ;
  • Chirurgie bariatrique ou résections intestinales ;
  • Obésité ;
  • Traitement par ézétimibe (diminution de l'absorption des graisses) ;
  • Hyperthyroïdie ;
  • Sarcoïdose, tuberculose, certains lymphomes ;
  • Syndrome néphrotique (pertes rénales de vitamine D).

 

Groupes à risque de carence

 

Personnes âgées

La capacité de synthèse cutanée diminue avec l'âge. Les personnes âgées cumulent plusieurs facteurs de risque : réduction de la production cutanée, dénutrition et manque d'exposition solaire. 

Chez les personnes très âgées ayant subi une fracture de hanche, la prévalence de la carence atteint 80 %.

 

Vitamine D trop basse chez la femme enceinte

La grossesse et l'allaitement augmentent les besoins en vitamine D. Une carence expose le fœtus à un risque de rachitisme et de diminution de la masse osseuse.

Une supplémentation est donc recommandée pendant la grossesse et l'allaitement.

 

Vitamine D trop basse chez l'enfant

Le lait maternel contient peu de vitamine D. Les enfants carencés risquent de développer un rachitisme (mauvaise constitution osseuse, déformations squelettiques, retard de croissance).

Une supplémentation dès la naissance est systématiquement recommandée.

 

Autres groupes à risque

  • Personnes à peau foncée ;
  • Femmes ménopausées ;
  • Patients atteints de maladies chroniques (insuffisance rénale, hépatique, malabsorption) ;
  • Personnes obèses ;
  • Patients sous certains traitements (antiépileptiques, glucocorticoïdes, antirétroviraux) ;
  • Personnes suivant un régime végétalien ;
  • Patients ayant subi une chirurgie bariatrique.

 

Que faire en cas de carence en vitamine D ?

Cuillère avec des compléments pour contrer une vitamine D trop basse

Alimentation : que manger ?

 

Quels aliments pour combler une carence en vitamine D ?

Bien que l'alimentation ne représente que 10 à 20 % des apports totaux en vitamine D, elle représente un complément essentiel à l'exposition solaire, particulièrement en période hivernale.

Voici les aliments riches en vitamine D à privilégier :

  • Poissons gras : saumon sauvage, sardines, maquereau, hareng et thon en conserve ;
  • Huile de foie de morue ;
  • Champignons shiitake séchés et champignons frais ;
  • Jaune d'œuf ;
  • Emmental ;
  • Beurre ;
  • Produits laitiers enrichis en vitamine D.

 

Quelle dose de vitamine D par jour ?

La référence nutritionnelle pour la population (RNP) est de 15 microgrammes par jour (soit 600 UI/jour) pour les adultes. L'apport quotidien vitamine D des Français est pour la plupart insuffisant : environ 3,1 µg/jour chez les adultes selon l’ANSES !

 

Supplémentation : quand et comment ?

La supplémentation en vitamine D est nécessaire lorsque l'exposition solaire et l'alimentation ne suffisent pas à maintenir un taux adéquat.

Les apports oraux recommandés pour prévenir une carence sont les suivants :

  • Nourrissons : 400 UI/jour ;
  • Enfants et adultes : 600 UI/jour ;
  • Personnes de 60 ans et plus : 800 UI/jour.

Ces doses permettent d'éviter une carence chez 97 % de la population sans aucun risque.

 

Faut-il prendre de la vitamine D toute l'année ?

  • À partir de 60 ans : supplémentation de 800 UI/jour recommandée toute l'année, à vie.
  • Populations à risque : supplémentation continue conseillée.
  • Population générale : l'exposition solaire peut suffire en été, mais une supplémentation hivernale est généralement nécessaire.

 

Le traitement de la carence en vitamine D varie selon la sévérité :

  • Insuffisance (25-50 nmol/L) : 800 UI/jour ou 5 600 UI/semaine
  • Carence (< 25 nmol/L) : 1 500 à 2 000 UI/jour.

La vitamine D3 (cholécalciférol) doit être privilégiée et prise au cours des repas pour optimiser son absorption avec les graisses. Le rythme recommandé est quotidien ou hebdomadaire, la prise mensuelle étant déconseillée.

La supplémentation doit être encadrée par un professionnel de santé pour éviter tout risque de surdosage, particulièrement chez les nourrissons.

 

Exposition au soleil : liste de conseils pratiques

 

Comment remonter son taux de vitamine D naturellement ?

L'exposition solaire représente 80 à 90 % de la production de vitamine D. Ainsi, il est recommandé de :

  • Exposer les bras, les avant-bras et le visage 15 à 20 minutes par jour en fin de matinée ou dans l'après-midi.
  • Ne pas appliquer de crème solaire pendant cette courte durée.
  • Privilégier une exposition régulière plutôt que prolongée.
  • Pratiquer une activité physique en extérieur (marche, jardinage, sport…).
  • Privilégier les pauses déjeuner à l'air libre.
  • Combiner exposition solaire et alimentation riche en vitamine D.
  • En hiver : ajouter une supplémentation si nécessaire (risque accru de carence et de dépression saisonnière).

 

Quels sont les risques d'une carence prolongée ?

 

Une carence prolongée en vitamine D provoque des conséquences graves en raison de la perturbation du métabolisme phosphocalcique et de l'absorption des minéraux :

  • Risques osseux : rachitisme chez l'enfant, ostéomalacie chez l'adulte, ostéoporose ;
  • Faiblesse musculaire généralisée ;
  • Risque de chutes chez les personnes âgées ;
  • Hypocalcémie ;
  • Hyperparathyroïdie secondaire ;
  • Crises de tétanie et convulsions (cas sévères) ;
  • Affaiblissement du système immunitaire ;
  • Anémie (rare).

Les conséquences de vitamine D basse sont particulièrement importantes chez les enfants en croissance et les personnes âgées.

 

Faut-il consulter un médecin en cas de carence ?

 

Quand consulter en cas de carence en vitamine D ?

 

Quand faut-il consulter pour une carence en vitamine D ?

Une consultation médicale est recommandée dès l'apparition de symptômes comme une fatigue persistante inexpliquée, des douleurs musculaires ou osseuses diffuses, une faiblesse musculaire avec difficultés à se lever, des fractures répétées ou des crises de tétanie.

Ces symptômes peuvent révéler un manque de vitamine D et nécessiter une prise en charge rapide.

Les personnes à risque (personnes âgées, femmes enceintes, nourrissons, personnes à peau foncée, patients atteints de maladies chroniques) doivent consulter pour un dépistage, même en l'absence de symptômes.

Le médecin pourra prescrire un dosage sanguin pour confirmer le diagnostic et évaluer la sévérité du déficit.

Une fois une vitamine D insuffisante ou une carence avérée diagnostiquée par dosage sanguin, un suivi médical régulier s'impose.

 

Quel est le rôle du médecin dans le suivi ?

Le médecin assure la prise en charge complète de l'hypovitaminose D. Il évalue les facteurs de risque, prescrit un dosage sanguin de la vitamine D et détermine la sévérité du déficit.

En fonction des résultats, il établit un protocole de supplémentation adapté au besoin en vitamine D de chaque patient, en tenant compte de l'âge, du poids et des pathologies associées.

Le suivi comprend un contrôle du dosage 3 mois après le début du traitement pour carence, puis annuellement.

 

Ce qu'il faut retenir sur une carence de vitamine D

 

  • La carence en vitamine D est fréquente : 40 % des Français ont un taux inférieur à 20 ng/mL.
  • 15 à 20 minutes par jour d’exposition solaire suffisent pour couvrir 80 à 90 % des besoins en vitamine D, complétées par une alimentation riche en poissons gras et produits laitiers.
  • Les symptômes sont souvent discrets : fatigue persistante, douleurs musculaires et osseuses diffuses doivent alerter, même si un déficit léger reste généralement asymptomatique.
  • Le diagnostic repose sur un dosage sanguin : le taux de vitamine D doit être > 50 nmol/L (> 20 ng/mL) pour la population générale, et > 75 nmol/L (> 30 ng/mL) pour les personnes à risque de fractures.
  • La supplémentation est recommandée pour les personnes de 60 ans et plus (800 UI/jour à vie), les nourrissons, les femmes enceintes et les populations à risque, sous encadrement médical strict.
  • Une vitamine D trop basse expose à des risques sérieux : rachitisme chez l'enfant, ostéomalacie et ostéoporose chez l'adulte, faiblesse musculaire et chutes chez les personnes âgées.

 

 

FAQ : Vos questions fréquentes sur la carence en vitamine D

 

Peut-on avoir une carence en vitamine D en été ?

Certaines personnes peuvent développer une carence en raison d'une exposition solaire insuffisante, de l'utilisation de crèmes solaires à indice élevé, d'un phototype foncé, du port de vêtements couvrants ou de pathologies.

Quel est le taux minimum de vitamine D dans le sang ?

Le taux minimum recommandé est de 50 nmol/L (20 ng/mL) pour la population générale, et de 75 nmol/L (30 ng/mL) pour les personnes à risque de fractures. En dessous de 25 nmol/L (10 ng/mL), on parle de carence grave.

Peut-on trop se supplémenter en vitamine D ?

Une supplémentation excessive (au-delà de 2 000 UI/jour de manière prolongée) peut provoquer une hypercalcémie avec des conséquences cardiaques et rénales graves, d'où l'importance d'un encadrement médical strict !

Existe-t-il des solutions naturelles sans supplément ?

L’exposition solaire quotidienne (15 à 20 minutes) combinée à une alimentation riche en poissons gras, produits laitiers enrichis et champignons peut équilibrer le taux, mais reste souvent insuffisante pour corriger une carence avérée.

 

 

 

Sources :