Un rapport récent de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) publié en 2024 met en lumière une tendance préoccupante : le recul de l’utilisation du préservatif parmi les adolescents européens, un constat qui soulève des enjeux importants pour la santé publique. Face à ce phénomène, l’OMS souligne la nécessité de renforcer les politiques d’éducation sexuelle et de garantir un accès plus large aux moyens de contraception pour cette population vulnérable.
Les adolescents en Europe ont de plus en plus de rapports sexuels non protégés avec des conséquences sérieuses pour leur santé, indique un nouveau rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
C’est ce qu’indique un rapport du Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, dans le cadre de l’étude multipartite Health Behaviour in School-aged Children (HBSC), qui a interrogé plus de 242 000 jeunes de 15 ans dans 42 pays et régions au cours de la période allant de 2014 à 2022. Ce recul expose les jeunes à des risques accrus d'infections sexuellement transmissibles (IST) et de grossesses non désirées.
L’un des facteurs majeurs identifiés par l’OMS est le déficit d’éducation sexuelle chez les jeunes. Selon le rapport, dans certains pays européens, les cours d'éducation sexuelle sont soit insuffisants, soit confrontés à des résistances sociales et politiques. Le Dr Hans Kluge, directeur de l’OMS pour l’Europe, a souligné que l’éducation sexuelle complète est encore « négligée » dans de nombreux systèmes éducatifs, tandis que des programmes efficaces sont parfois contestés pour des raisons culturelles ou idéologiques.
Par ailleurs, les adolescents issus de milieux défavorisés semblent particulièrement touchés par ce manque d’accès à une information adéquate, ce qui explique en partie les disparités dans l’usage du préservatif.
Les données présentées dans ce rapport montrent une diminution significative de l’utilisation du préservatif chez les jeunes de 15 à 17 ans entre 2014 et 2022. Parmi les garçons de 15 ans, l’usage de cette protection lors de leur dernier rapport sexuel est passé de 70 % à 61 %, tandis que le taux est passé de 63 % à 57 % pour les filles. Cette baisse d’utilisation, observée dans plusieurs pays européens, entraîne des conséquences directes sur la santé des adolescents, avec une hausse des infections sexuellement transmissibles (IST) et des grossesses non désirées.
Le rapport identifie plusieurs causes à ce phénomène, dont le manque d’éducation sexuelle complète et adaptée dans certains systèmes scolaires européens. En effet, l’accès à une éducation qui couvre les dimensions préventives et pratiques de la sexualité demeure inégal et parfois controversé. Les adolescents de milieux socio-économiques défavorisés, en particulier, sont moins susceptibles d’accéder à une information de qualité, ce qui limite leur compréhension des risques associés aux rapports non protégés et l’importance de la prévention.
Le Dr Hans Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe, a rappelé que des « politiques cohérentes d’éducation sexuelle et de prévention » sont indispensables pour garantir la sécurité des jeunes dans leur vie sexuelle. La coordination de ces politiques à l’échelle européenne est d’autant plus cruciale dans un contexte où des facteurs culturels et sociaux peuvent influencer les comportements des adolescents.
Le recul de l’utilisation du préservatif a des répercussions directes sur la santé des adolescents. Entre 2014 et 2022, le taux de garçons utilisant un préservatif lors de leur dernier rapport sexuel est passé de 70 % à 61 %, et pour les filles, de 63 % à 57%.
Cette baisse a engendré une augmentation des risques de transmission d’IST telles que la chlamydia et la gonorrhée, qui connaissent déjà une recrudescence en Europe. En outre, près d'un tiers des jeunes n’utilisent aucune méthode contraceptive, ce qui augmente le risque de grossesses non désirées. Ces situations entraînent des impacts psychologiques et économiques pour les jeunes et représentent un coût significatif pour les systèmes de santé publique.
L’OMS recommande une approche intégrée pour répondre à cette tendance, en commençant par l’amélioration des programmes d’éducation sexuelle dans les établissements scolaires, adaptés aux réalités et besoins des jeunes. L’organisation appelle aussi à une plus grande accessibilité des méthodes de protection, notamment pour les jeunes de milieux défavorisés, afin de réduire les obstacles financiers ou logistiques pouvant freiner leur utilisation.
Pour encourager l’adoption de comportements sexuels responsables, l’OMS préconise également de renforcer les partenariats entre les systèmes éducatifs, les autorités de santé et les organisations communautaires. Cette collaboration vise à favoriser une sensibilisation accrue et à fournir des informations fiables aux jeunes et à leurs familles. La mise en œuvre de ces recommandations nécessite un soutien institutionnel, notamment par les autorités locales et nationales, afin de promouvoir une vision cohérente et proactive de la santé sexuelle des jeunes
En somme, ce rapport de l’OMS met en lumière une problématique cruciale pour la santé des jeunes en Europe. Si des mesures adaptées sont prises, notamment via une éducation complète et l’accessibilité accrue aux protections, il serait possible d’inverser cette tendance alarmante.
Sources :