Santé décomplexée

Le crack : la pire des drogues ?

Rédigé par L'équipe de rédaction MEDADOM | 02/05/23 14:00

 

 

Considéré comme l'une des drogues les plus dangereuses, le crack entraîne des conséquences physiques, psychologiques et sociales dévastatrices. De quoi est composé le crack ? Quelle est sa dangerosité, et comment s’en sortir si l’on est dépendant ? Les réponses dans cet article.

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Qu'est-ce que le crack ?

 

Composé en grande partie de cocaïne, le crack (également connu sous le nom de “free-base”), est une drogue dure très dangereuse. Il est créé à partir de la dissolution de la cocaïne dans un liquide (souvent de l’eau) et en ajoutant d’autres produits tels que de l’ammoniac ou bicarbonate de soude.

En chauffant ce mélange de produits, sont obtenus des cailloux (autre nom du crack), qui sont la forme la plus courante de cette drogue. Ce stupéfiant est le plus souvent inhalé à l’aide d’une pipe à crack.

 

Est-ce légal ?

 

Le crack est catégorisé dans la famille des stupéfiants, par conséquent son usage, trafic ou incitation à l’usage sont strictement interdits par la loi. Les peines encourues vont de 1 an d’incarcération (pour les usagers de crack) à 30 ans de réclusion criminelle (pour les trafiquants).

Le crack peut être dépisté après sa dernière utilisation jusqu’à 24 heures dans le sang, et jusqu’à 2 semaines dans les urines.

 

 

Quels sont les effets du crack ?

 

Quels sont les effets recherchés par les usagers ?

 

Le crack, qu’il soit inhalé, fumé ou (plus rarement) injecté ou sniffé, va quasi immédiatement pénétrer dans la circulation sanguine et durer entre cinq et dix minutes. Cette drogue sera alors diffusée partout dans le corps, et notamment au niveau cérébral où ses effets recherchés apparaîtront :

 

  • forte euphorie,
  • sentiment d’énergie et de puissance,
  • excitation y compris sexuelle,
  • effet coupe-faim,
  • insensibilité à la douleur,
  • débit de parole élevé,
  • hausse de la fréquence cardiaque et
  • hausse de la tension artérielle.

 

Quels sont les effets indésirables ?

 

Les effets positifs recherchés par les personnes dépendantes au crack sont très rapidement suivis d’effets indésirables : dépression, fatigue, anxiété, agitation, insomnie, irritabilité, toux, troubles respiratoires, etc.

 

Un usage répété sur le long terme entraîne en plus d’autres effets indésirables tels que :

  • des hallucinations (auditives, tactiles, visuelles…),
  • des crises de paranoïa, délires,
  • des crises d’angoisse,
  • des problèmes érectiles.

 

Comme pour toutes les drogues, après la montée et l’apparition des effets positifs recherchés, les usagers expérimentent un état de “descente”, caractérisé par l’apparition d’effets négatifs, généralement l’exact inverse de ceux initialement recherchés. L’effet de descente est très fort et rapide concernant le crack, ce qui entraîne une répétition rapide des prises, de manière parfois compulsive.

Tandis que les effets positifs disparaissent rapidement (en 10 minutes), les effets indésirables, quant à eux, peuvent durer plusieurs jours.

 

Quels en sont les dangers ?

 

Hautement concentré en cocaïne de par sa préparation, le crack est un produit extrêmement dangereux et addictogène. Les dangers varient fortement d’un individu à l’autre, selon la concentration de cocaïne, la durée de la consommation, l’état physique et mental de l’usager de crack, etc.

Un des dangers les plus graves à court terme est l'overdose, potentiellement mortel.

 

À moyen et long terme, le crack a pour principal danger de causer des dommages au niveau respiratoire, cardiovasculaire et neurologique :

Niveau respiratoire La présence d’ammoniac dans le crack peut causer de fortes irritations et problèmes respiratoires : crises d’asthme, maladies pulmonaires sévères...
Niveau cardiovasculaire Le crack entraîne des risques très importants : infarctus du myocarde, cardiomyopathie...
Niveau cérébral Les usagers de crack peuvent être victimes de troubles neurologiques : AVC, convulsions, hémorragie...

 

Ces dangers sont exacerbés en cas de co-consommation de crack avec d’autres substances telles que l’alcool, les opiacés ou encore des antidépresseurs.

 

Enfin, on constate une grande précarité chez les “crackers”, ces usagers de crack qui, sous l’effet de la forte dépendance au produit, se retrouvent dans une grande détresse sociale et financière. À Paris, en Île-de-France, la “colline du crack” a été le lieu de rendez-vous des personnes usagers et trafiquants de crack pendant des années. Son récent démantèlement n’a pourtant pas réussi à offrir des solutions de prise en charge pour les usagers, selon les associations du champ de l'addictologie.

 

 

Crack : comment s’en sortir ?

 

Toute personne peut bénéficier d’une aide pour entamer un sevrage de crack. Cette drogue entraîne un syndrome de sevrage fort sur l’organisme, comme un sentiment de très grande fatigue et un état de dépression et de désespoir. Ces sentiments vont inciter l’usager de crack à en reprendre, c’est pourquoi il est compliqué d’entamer un sevrage seul.

La dépendance au crack est une des plus fortes ressenties, plus que celle vis-à-vis de la cocaïne, ce qui rend le sevrage particulièrement difficile.

 

La désintoxication sous surveillance médicale, et en centre spécialisé en addictologie, augmente donc les chances de réussite. En plus d’un accompagnement par une équipe pluridisciplinaire dans un cadre non jugeant, cette solution permet de bénéficier de médicaments pour diminuer les symptômes de sevrage et les effets secondaires de la drogue (insomnie, angoisse, etc.).

Le traitement de la dépendance au crack peut également passer par des thérapies non médicamenteuses grâce à l’intervention de psychologues. La combinaison de ces thérapies avec un accompagnement pharmacologique augmente les chances de succès.

 

 

 

Sources :