Santé décomplexée

Qu'est-ce qu'une insuffisance respiratoire ?

Rédigé par L'équipe de rédaction de MEDADOM | 15/11/23 14:13

L’insuffisance respiratoire peut se manifester à tout âge et est associée à d’autres maladies touchant les poumons comme la BPCO qui concerne près de 7,5 % de la population adulte selon la Haute autorité de Santé. En affectant les capacités respiratoires, elle provoque de nombreux symptômes et gêne la réalisation des activités quotidiennes. MEDADOM vous informe sur les différents types d’insuffisance respiratoire que vous pouvez rencontrer, quels en sont les symptômes, les causes possibles et les traitements habituellement mis en place.

 

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Qu’est-ce qu’une insuffisance respiratoire ?

 

Bien respirer est essentiel pour maintenir le fonctionnement optimal du corps et apporter au sang tout l’oxygène dont il a besoin. L’insuffisance respiratoire se caractérise comme son nom l’indique par une baisse des capacités du système respiratoire qui ne permet plus à l'organisme de recevoir l’oxygène requis.

 

 

On en distingue plusieurs types : 

 

  • L’insuffisance respiratoire aiguë : plus grave que les autres types d’insuffisance respiratoire, elle nécessite une prise en charge rapide, car le manque d’oxygène des tissus et des organes peut mener à une altération des cellules potentiellement irréversible. Elle peut avoir plusieurs causes parmi lesquelles une infection, une embolie pulmonaire ou un traumatisme.

 

  • L’insuffisance respiratoire chronique : quand une insuffisance respiratoire dure plusieurs semaines, mois ou années, on parle d’insuffisance respiratoire chronique. Ce type d’affection provoque de nombreuses conséquences sur l’organisme qui doit constamment s’adapter au manque d’oxygène. Elle est ainsi souvent associée à une insuffisance cardiaque, avec tous les effets visibles de la maladie (formation d’œdèmes, tachycardie, hausse de la taille du foie, etc.).

 

  • L’insuffisance respiratoire obstructive : présente en cas de BPCO, d’asthme ou encore de mucoviscidose, celle-ci se caractérise par un blocage partiel des voies respiratoires et un rétrécissement du diamètre des bronches. Les maladies associées engendrent en effet une inflammation de celles-ci, responsables de nombreux symptômes qui altèrent la qualité de vie et la réalisation des activités quotidiennes.

 

  • L’insuffisance respiratoire restrictive : Elle provient d’autres maladies neurologiques ou touchant la paroi des poumons comme la maladie de Charcot ou de Parkinson qui provoquent une baisse de la capacité pulmonaire. Certaines affections du dos ou l’obésité jouent aussi un rôle dans l’apparition de ce type d’insuffisance respiratoire. 

 

On parle d’insuffisance respiratoire lorsque l’analyse des gaz du sang présent dans les artères montre une pression partielle du sang en oxygène inférieure à 60 mmHg (millimètres de mercure) et une pression partielle en dioxyde de carbone supérieure à 45 mmHg.

 

 

Quels sont les symptômes d’une insuffisance respiratoire ?

 

Quand j’ai une insuffisance respiratoire de n’importe quel type, je ressens principalement une gêne d’intensité variable au niveau de ma respiration. Une baisse du taux d’oxygène se manifeste par des symptômes visibles tels qu’une coloration bleutée de la peau, grise ou blanchâtre selon la couleur de mon teint ainsi qu’un sentiment de confusion et des épisodes de somnolence. S’il y a altération des fonctions cardiaques, des dysfonctionnements du rythme comme une arythmie peuvent survenir ainsi qu’une perte de conscience. 

 

Quand je réalise un effort, même minime, je ressens également un essoufflement inhabituel et une grande sensation de fatigue. Je peux aussi suffoquer et avoir des attaques de panique si je manque d’air pendant trop longtemps.

 

Comment reconnaître un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) ?

Le syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) apparaît suite à une infection de type septicémie ou pneumonie. Cette affection est une urgence médicale et survient en général un à deux jours après le début de la maladie. Lorsque j’ai un SDRA, ma respiration semble entrecoupée et accélérée.

Ma peau devient bleue ou grise sur des zones spécifiques du corps (bouche, yeux, ongles), mon cœur et mon cerveau présentent des dysfonctionnements. La prise en charge doit être immédiate pour préserver au maximum mes fonctions vitales : j’appelle donc sans attendre les services d’urgence si je constate ces symptômes.

 

 

Quelles sont les causes possibles d’une insuffisance respiratoire ?

 

L’insuffisance respiratoire est liée à de nombreuses maladies qui touchent les capacités respiratoires ou le fonctionnement normal des poumons. 

Un taux d’oxygène bas responsable d’une insuffisance respiratoire hypoxémique a lieu en cas de pneumonie aiguë, d’un excès de liquide dans les poumons ou en présence d’un caillot sanguin dans une artère pulmonaire. 

 

En cas de taux de dioxyde de carbone trop élevé, l’insuffisance respiratoire a généralement pour cause un problème de thyroïde, des apnées du sommeil, une consommation trop élevée d’alcool ou de tranquillisants. Elle peut aussi survenir à cause d’une lésion des poumons ou d’un objet qui obstrue le passage de l’air dans les voies respiratoires.

 

L’insuffisance respiratoire est enfin très souvent associée comme mentionné précédemment à des maladies affectant les bronches comme la BPCO, l’asthme, le tabagisme ou encore l’obésité sévère ou massive.

 

 

 

Quelle prise en charge et quel traitement en cas d’insuffisance respiratoire ?

 

Lorsque je présente une insuffisance respiratoire, celle-ci est prise en charge en fonction du type d’affection dont je souffre. L’insuffisance respiratoire aiguë est prise en charge rapidement pour éviter des complications pouvant mettre en jeu mon pronostic vital.

 

L’insuffisance respiratoire chronique quant à elle doit être également traitée de façon adaptée pour limiter le risque d’aggravations de la maladie, à savoir les poussées d’insuffisance respiratoire aiguës et l’apparition d’insuffisance cardiaque. D’autres complications peuvent aussi être rencontrées comme des troubles de l’humeur, une baisse des fonctions cognitives et intellectuelles ainsi qu’une augmentation du nombre de globules rouges. Non diagnostiquée, l’insuffisance respiratoire, même minime, affecte de manière prononcée ma qualité de vie et ne me permet plus de réaliser seul(e) mes activités du quotidien.

 

 

Diagnostic de l’insuffisance respiratoire

 

Le diagnostic de l’insuffisance respiratoire repose principalement sur une prise de sang effectuée dans une artère. L’analyse permet de mesurer à la fois le degré d’oxygénation du sang, mais aussi la concentration en dioxyde de carbone. 

 

D’autres examens sont généralement conseillés par mon médecin pour poser le diagnostic de l’insuffisance respiratoire : 

 

  • Une exploration fonctionnelle respiratoire (EFR) : cet examen permet aux professionnels de santé de mesurer de façon précise mes capacités respiratoires et plus spécifiquement ma capacité pulmonaire totale, la capacité vitale et le volume expiratoire maximal par seconde 

 

  • Une épreuve d’effort d’une durée de six minutes, visant également à évaluer la désaturation de l’oxygène de mon organisme à l’effort et les effets de mon insuffisance respiratoire sur ma récupération.

 

  • La réalisation de radiographie ou de scanner des poumons, qui permet de détecter une éventuelle lésion.

 

  • Une échographie cardiaque et un électrocardiogramme, dont le but est de vérifier le fonctionnement et les performances de mon cœur et d’identifier la présence ou non d’insuffisance cardiaque, souvent associée à l’insuffisance respiratoire. 

 

 

Traitement de l’insuffisance respiratoire

 

Si l’insuffisance respiratoire est avérée, un traitement est mis en place pour soulager les symptômes et préserver le fonctionnement optimal de mon organisme. La prise en charge repose sur trois actions : l’oxygénothérapie, la ventilation mécanique et l’identification puis le traitement de la cause.

 

  • L’oxygénothérapie : comme son nom l’indique, l’oxygénothérapie vise à apporter à mon organisme la quantité d’oxygène nécessaire pour subvenir à ses besoins. L’oxygène est administré soit par voie nasale, soit au moyen d’un masque à appliquer sur le visage. La dose d’oxygène est déterminée de façon précise et ajustée au fur et à mesure des résultats et de l’évolution de mes symptômes. 

 

  • La ventilation mécanique : si après analyse de mon sang le médecin constate que le taux de dioxyde de carbone est trop élevé, il me proposera des séances de ventilation mécanique. Au moyen d’un appareil spécifique, de l’air est envoyé dans un masque facial ou par l’intermédiaire d’une sonde installée dans ma trachée. La ventilation mécanique me permettra de mieux respirer et de faire baisser le dioxyde de carbone en excès dans le sang.

 

  • L’identification est le traitement de la cause de l’insuffisance respiratoire : quel que soit le type d’insuffisance respiratoire dont je souffre, en trouver la cause est essentiel pour maximiser l’efficacité de la prise en charge et éviter les récidives. Pour cela, mon médecin réalisera tous les examens qu’il juge nécessaires selon mes symptômes. Par exemple, en cas de pneumonie bactérienne, un traitement antibiotique sera recommandé, de même que la prescription d’un bronchodilatateur si je fais de l’asthme. 

 

 

Peut-on prévenir l’insuffisance respiratoire ?

 

L’insuffisance respiratoire est une maladie qui affecte lourdement la qualité de vie des personnes qui en souffrent. Pour limiter au maximum les risques, je peux mettre en place quelques actions au quotidien : 

 

  • Rester à distance de l’air pollué et aérer matin et soir mon logement pendant au minimum vingt minutes.
  • Contrôler régulièrement mon poids en adoptant une alimentation variée et équilibrée, riche en produits frais et réduite en aliments gras et sucrés.
  • Pratiquer une activité physique régulière, adaptée à ma condition physique.
  • Arrêter la consommation de tabac.
  • Consulter un médecin en cas de symptômes respiratoires inhabituels pour détecter une affection de type asthme ou BPCO, ou une infection à un stade précoce.

 

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Sources :