Que signifie être intersexe ?
Que veut dire être intersexe ? Dans cet article, découvrez la définition de l’intersexualisation, les questions liées et quelques expériences de personnes intersexes.
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Qu'est-ce que l'intersexualisation ?
Quelle est la définition de l'intersexualisation ?
L'intersexualisation est définie comme “un terme générique désignant les personnes présentant des caractéristiques corporelles ou génétiques liées à la reproduction (chromosomes, hormones, organes génitaux) qui ne correspondent pas aux définitions types des corps féminins / masculins”.
En d’autres termes, une personne intersexe est née avec des attributs qui ne rentrent pas dans les cases binaires du 100% d’organes sexuels et appareil reproducteur “masculins“ ou 100% d’organes sexuels et appareil reproducteur “féminins”.
L’intersexualisation est à ne pas confondre avec la transidentité. Selon la Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l'Antisémitisme et la Haine anti-LGBT (DILCRAH), “alors que l’intersexuation concerne les caractéristiques sexuelles innées de la personne, la transidentité porte sur son identité de genre. Les personnes intersexes, indépendamment de leur corps, peuvent être des femmes, des hommes et des personnes non-binaires”.
Quels sont les types d'intersexualisation ?
Entre ces deux extrêmes “homme” et “femme”, il existe en effet un continuum où les personnes peuvent avoir des variations de leurs traits sexuels. Par exemple :
- avoir des organes génitaux qui sont considérés comme atypiques en raison de leur taille, forme ou absence de certaines caractéristiques (ex : absence d’utérus alors qu’on a été assignée “fille” à la naissance),
- produire ou être (in)sensible à des hormones de manière atypique par rapport à la moyenne (ex : produire beaucoup de testostérone quand on a été assignée “fille” à la naissance),
- présenter à la fois des gènes dits “masculins” et “féminins” (ex : XXY).
Est-ce une maladie ?
Il est important de reconnaître que l’intersexualité n’est pas une pathologie. C’est une réalité que vivent beaucoup de personnes, sans que cela doive forcément justifier un traitement ou une opération. La plupart des personnes intersexes n’ont pas de problème de santé lié à leurs caractéristiques.
La plupart des personnes intersexes ne sont pas d’accord avec les définitions qui sous-entendent qu’il y a quelque chose de médicalement ou biologiquement anormal chez eux. Le terme "troubles du développement sexuel" (DSD) qui est parfois utilisé et donc erroné pour désigner les personnes intersexes.
Il y a environ 1,7% de personnes qui sont nées intersexes, soit autant de personnes nées naturellement avec les cheveux roux. Les individus roux n’ont pas a être qualifiés de “blonds” ou “bruns”, car leurs cheveux ne sont manifestement ni bruns ni blonds. De la même manière, les systèmes qui n'autorisent l'identification que comme homme ou femme sont trop restrictifs pour de nombreuses personnes intersexes. En effet, aucune des deux étiquettes ne les décrit de manière adéquate.
Ainsi, l’intersexualisation, en tant que phénomène naturel, peut être définie comme une sous-catégorie du sexe, comme l’est le fait d’être né homme ou femme. Les personnes non intersexes peuvent également être désignées de “dyadiques”.
Comment l'intersexualisation affecte-t-elle les personnes concernées ?
Dans la société, il est souvent admis une dualité marquée entre les hommes et les femmes pour catégoriser et différencier leurs fonctions reproductives. Ceci est enseigné très tôt à l’école, et imposé comme une règle sociale établie.
Hors, les personnes intersexes ne se retrouvent pas dans cette catégorisation hétéronormée. Ils peuvent en souffrir car elles ne se reconnaissent ni dans les manuels scolaires, ni dans les images véhiculées par la société. Avant même cela, les problèmes rencontrés par les personnes intersexes sont d’ordre médical, parfois dès leur naissance.
Quelles sont les difficultés sociales rencontrées ?
Premièrement, la plupart des gens ne connaissent pas l'intersexualisation. Les personnes intersexes peuvent se sentir contraintes de cacher leur statut intersexe en raison de la stigmatisation et de la discrimination qui y sont souvent associées, ce qui impacte grandement leur sentiment de bien-être et de bonheur.
Ce manque d’informations peut les rendre indélicat ou même hostiles envers les personnes intersexes, et cela est à l’origine d’abus dans la sphère médicale.
Ces témoignages de personnes intersexes peuvent vous aider à comprendre leur parcours de vie, et les abus médicaux qu’ils subissent en raison d’un point de vue erroné de la société.
Quelles sont les difficultés médicales rencontrées ?
Quand un enfant nait avec des caractéristiques à la fois “masculines” et “féminines” apparents, le corps médical considère souvent cela comme une anomalie qui doit être corrigée.
Les enfants intersexes sont très souvent soumis à des opérations ou traitements médicaux invasifs afin de modifier leurs organes sexuels et appareils reproducteurs. Et bien souvent, les parents sont mal informés et leur consentement est mal recueillis pour procéder à ce type de modification invasive.
Cela peut devenir un secret gardé par la plupart des parents, qui ne révèlent pas à leur enfant intersexe qu’ils ont été privés d’une partie de leur identité alors même que leur situation ne mettait pas en danger leur santé.
Même en cas de non opération, les personnes intersexes peuvent être confrontées à des mauvaises prises en charge médicale, des remarques déplacées de la part des soignants ou bien une mauvaise attribution de leur sexe ou genre.
Quelles sont les revendications des personnes intersexes ?
L'expérience de l'intersexualité varie considérablement, comme c'est le cas pour toutes les autres catégories d'identité. L'un des points communs entre les expériences intersexes est le sentiment d'isolement. En effet, dans de nombreuses sociétés, l'intersexualité n'est pas ouvertement reconnue, discutée, ni même largement connue.
Où en est la lutte pour la reconnaissance et les droits des personnes intersexes ?
Une des principales revendications des personnes intersexes est le droit de choisir. En effet, les médecins considèrent souvent qu’il est nécessaire d’intervenir (chirurgicalement ou via des traitements) rapidement pour modifier leur corps pour rentrer dans le schéma binaire hétéronormatif homme/femme.
Aujourd'hui, des opérations chirurgicales ou d'autres types d'interventions médicales sont encore pratiquées alors que les personnes intersexuées sont encore des enfants et ne peuvent pas légalement donner leur consentement. Or les traitements médicaux invasifs ne sont pas toujours nécessaires ni souhaitables.
Quelles sont les avancées législatives autour de l’intersexualisation ?
En raison de la non dangerosité sur leur santé et des potentiels dégâts mentaux ou physiques que peuvent causer les opérations, les personnes intersexes militent pour un accompagnement médical plus attentif, respectant leur auto-détermination et leur droit de décider pour leur propre corps.
Récemment, en 2018, la Californie est devenue le premier État américain à adopter une loi qui protège les enfants intersexués contre la chirurgie sans leur consentement.
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